Sahih Al Boukhari
 

 

 
 

TITRE 19

DE LA PRIERE NOCTURNE

CHAPITRE PREMIER. --- De la prière la nuit. -- De ces paroles du Coran : "Et au cours de la nuit prie Dieu, ce sera une œuvre surérogatoire à ton actif...(sourate XVII, verset 81)." C'est-à-dire veille en priant.

1.
Ibn-'Abbâs a dit : "Lorsque le Prophète se levait la nuit pour prier, il disait : "Ô mon Dieu, à toi la louange ; tu es celui qui protège les cieux, la terre et tous ceux qu'ils renferment.
"A toi la louange ; tu es la lumière des cieux, de la terre et de tous ceux qu'ils renferment.
A toi la louange ; tu es le souverain des cieux, de la terre et de tous ceux qu'ils renferment.
A toi la louange ; tu es la Vérité ; ta promesse est une vérité ; ta rencontre est une vérité ; ta parole est une vérité ; le paradis est une vérité ; l'enfer est une vérité ; les prophètes sont une vérité ; Mohammed est une vérité ; l'heure (dernière) est une vérité. Ô mon Dieu, à toi je m'abandonne ; à toi je crois ; en toi je place mon appui ; vers toi je me repens ; grâce à toi je lutte ; c'est toi que je prends pour arbitre. Pardonne-moi ce que j'ai fait déjà, ce que je ferai plus tard, ce que j'ai fait en secret, ce que j'ai fait en public. Tu es celui qui met en avant, qui place en arrière. Il n'y a pas de divinité sinon toi ou pas de Dieu autre que toi."
Sofyân dit que 'Abdelkerim, le père de Omayya, ajoutait : "Il n'y a de force et de puissance qu'en Dieu."


CHAPITRE II.
--- Des mérites qu'il y a à se lever la nuit (pour prier).

1.
'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Du vivant de l'Envoyé de Dieu, tout homme qui avait un songe le racontait à l'Envoyé de Dieu. A cette époque, j'étais un tout jeune homme ; je désirais vivement avoir un songe pour le raconter à l'Envoyé de Dieu. Je couchais dans la mosquée au temps du Prophète. Un jour, je me vis en songe comme si deux anges me prenaient et me conduisaient vers l'enfer.
"C'était une sorte de conduit maçonné comme celui d'un puits avec deux saillies. J'y vis des gens que je connaissais et me mis à dire : "Je me réfugie auprès de Dieu contre l'enfer." Alors un autre ange vint à notre rencontre et me dit : "Ne t'effraie pas." Je racontai ce rêve à Hafsa, qui le raconta à son tour à l'Envoyé de Dieu ; celui-ci s'écria : "Quel excellent homme serait 'Abdallah s'il priait pendant la nuit !"
A la suite de cela, 'Abdallah ne dormait que très peu pendant la nuit.


CHAPITRE III.
--- De la longueur de la prosternation dans les prières de nuit.

1
. 'Âïcha a rapporté que l'Envoyé de Dieu priait onze rika' ; telle était sa prière. Il se prosternait alors et restait le temps que l'un de vous mettrait à réciter cinquante versets du Coran avant de relever la tête ; il faisait deux rika' avant la prière de l'aurore, puis il se recouchait sur le côté droit jusqu'au moment où le muezzin venait annoncer la prière.


CHAPITRE IV.
--- De l'abstention pour le malade de se lever la nuit (pour prier).

1.
El-Aswad a dit : "J'ai entendu Djondob dire que le Prophète, étant indisposé, resta sans se lever (pour prier) une ou deux nuits."

2.
Djondob-ben-'Abdallah a dit : "L'ange Gabriel étant resté sans se montrer au Prophète, une femme de la tribu de Qoraïch prononça ces mots : "Son démon le fait attendre."
C'est alors que fut révélé : "J'en jure par la matinée --- et par la nuit lorsqu'elle s'épaissit, --- ton Seigneur ne t'a pas abandonné et n'est point irrité contre toi" (sourate XCIII, versets 1, 2 et 3).


CHAPITRE V.
--- Le Prophète engageait vivement à prier la nuit et à faire des prières surérogatoires, sans les imposer. --- Une nuit, il se rendit chez Fâtima et 'Ali pour (les engager à) la prière.

1.
D'après Omm-Salma, le Prophète s'étant réveillé une nuit, s'écria : "Louagne à Dieu. Que de troubles il fera descendre la nuit et que de trésors il fera descendre ! qui réveillera celles qui occupent des chambres ! Combien de femmes bien vêtues en ce monde seront nues dans l'autre vie !"

2.
'Ali-ben-Abou-Tâlib a rapporté que l'Envoyé de Dieu vint une nuit chez lui ainsi que chez Fâtima, la fille du Prophète, en disant : "Est-ce que vous ne priez donc pas ? --- Nos âmes sont entre les mains de Dieu, répondis-je ; s'il veut nous réveiller, qu'il nous réveille." Comme j'achevai ces mots, le Prophète s'en alla et ne me reparla plus jamais de rien. Pendant qu'il s'en retournait, je l'entendis frapper sur sa cuisse en disant : "Nul plus que l'homme n'est ergoteur."

3.
'Âïcha a dit : "Il arrivait à l'Envoyé de Dieu d'omettre certaines pratiques qu'il aurait voulu accomplir, et cela dans la crainte que les fidèles ne voulussent l'imiter et que ces pratiques devinssent obligatoires pour eux. Ainsi, l'Envoyé de Dieu ne fit jamais la prière surérogatoire de la matinée, et cependant, moi, je faisais cette prière surérogatoire.

4.
'Âïcha, la mère des croyants, rapporte que l'Envoyé de Dieu, une certaine nuit, pria dans la mosquée. Quelques fidèles firent la même prière. La nuit suivante, il renouvela cette prière et les fidèles (qui l'imitèrent) devinrent plus nombreux et se rendirent en grand nombre à la mosquée la troisième et la quatrième nuit, bien que l'Envoyé de Dieu ne se rendit plus auprès d'eux. Le lendemain (de la quatrième nui), il dit : "J'ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m'a empêché de me rendre auprès de vous, c'est que j'ai craint que cela ne vous parût une obligation." Ceci se passait pendant le Ramadân.


CHAPITRE VI.
--- Le Prophète restait si longtemps debout pendant la nuit que ses pieds enflaient. -- 'Âïcha a dit : Il restait debout (si longtemps) que ses pieds étaient crevassés.

1.
Ziyâd-ben-'Ilâqa dit avoir entendu El-Moghîra prononcer ces mots : "Le Prophète se tenait debout --- ou priait (si longtemps) --- que ses pieds --- ou ses jambes --- enflaient. Comme on lui en faisait l'observation : "Ne suis-je donc pas, avait-il répondu, un adorateur reconnaissant ?"


CHAPITRE VII.
--- De celui qui dort à l'aube.

1.
'Amr-ben-El-'Âs a rapporté que l'Envoyé de Dieu lui a dit : "La prière que Dieu préfère est celle de David ; le jeûne le plus agréable à Dieu est le jeûne de David.
Or David ne dormait que la moitié de la nuit ; il restait levé ensuite pendant un tiers de la nuit et dormait de nouveau pendant un sixième de la nuit. Il jeûnait un jour et ne jeûnait pas le jour suivant."

2.
Masrouq ayant demandé à 'Âïcha quel était l'acte préféré de l'Envoyé de Dieu, elle répondit : "C'était celui qui durait." Et, comme il demandait à quelle heure se levait le Prophète, 'Âïcha répondit : "Il se levait dès qu'il entendait le coq."

3.
El-Ach'ats a dit : "Lorsqu'il entendait le coq, il se levait et priait."

4.
'Âïcha a dit : "Jamais l'aube ne l'a trouvé chez moi sinon endormi." Elle voulait ainsi parler du Prophète.


CHAPITRE VIII.
--- De celui qui, après le repas de l'aube, se lève pour faire la prière et ne dort plus jusqu'au moment de faire la prière du matin.

1.
Selon Anas-ben-Mâlik, le Prophète et Zaïd-ben-Tsâbit prirent le repas de l'aube (il s'agit du dernier repas de la nuit que l'on fait en temps de ramadân), puis, ce repas terminé, le Prophète se leva pour aller faire la prière et il pria. Nous demandâmes à Anas-ben-Mâlik combien il s'était écoulé de temps entre la fin du repas de l'aube et le commencement de la prière. Il répondit : "Le temps que met un homme à réciter cinquante versets du Coran."


CHAPITRE IX.
--- De la durée de la station debout pendant la prière de nuit.

1.
'Abdallah- a dit : "Une nuit, je fis la prière avec le Prophète ; il resta si longtemps debout que je songeais à faire quelque chose de mal." Et, comme nous lui disions "Que songeais-tu à faire ?", il répondit : "Je songeais à m'asseoir et à laisser le Prophète (seul debout)."

2.
Selon Hodzaïfa, le Prophète, lorsqu'il se levait pour faire la prière nocturne, se frottait la bouche avec le frottoir à dents.


CHAPITRE X.
--- Comment se fait la prière de nuit et combien de fois le Prophète priait la nuit.

1.
'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Un homme ayant dit : "Ô Envoyé de Dieu, comment se fait la prière de nuit ?", le Prophète répondit : "Deux (rika') par deux (rika'). Si tu crains (l'arrivée de l'heure de) la prière du matin, fais une rika' impaire unique."

2.
Ibn-'Abbâs a dit : "La prière que faisait le Prophète était de treize rika'." C'est-à-dire la prière de nuit.

3.
Masrouq ayant demandé à 'Âïcha comment le Prophète faisait la prière de nuit, elle répondit : "Sept (rika'), neuf et onze, sans compter les deux rika' de l'aurore."

4.
'Âïcha a dit : "Le Prophète priait la nuit treize rika', y compris une rika' impaire et les deux rika' de l'aurore."


CHAPITRE XI.
--- De la station du Prophète la nuit ; de son sommeil. -- De ce qui a été abrogé au sujet de la station de nuit. --- De ces mots du Coran : "Ô toi qui te drapes -dans son manteau), --- lève-toi la nuit, mais peu, --- la moitié ou même un peu moins --- ou ajoute à cela et récite lentement le Coran. -- Certes, nous allons t'envoyer des paroles graves. -- La récitation de la prière, la nuit, est plus frappante et plus propre à faire valoir le discours, -- Certes, tu as le jour une longue charge (sourate LXXIII, verset 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7). -- De ces mots du Coran : ... Il (Dieu) sait que vous n'avez pas pu et il a eu pitié de vous ; récitez ce que vous pouvez du Coran. Il sait que, parmi vous, il est des malades, que d'autres parcourent la terre dans le désir d'acquérir la faveur de Dieu, qu'il en est qui combattent dans la voie de Dieu : récitez ce que vous pourrez du Coran ; accomplissez la prière, donnez la dîme et faites un bon prêt à Dieu. Ce que vous aurez fait pour vous-même de bien vous le retrouverez auprès de Dieu, car vous trouverez une meilleure et plus grande récompense. Demandez pardon à Dieu ; il est indulgent, miséricordieux (sourate LXXIII, verset 20).

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "l'Envoyé de Dieu mangeait chaque mois, au point que nous croyions qu'il ne jeûnait pas, et jeûnait chaque mois à tel point que nous pensions qu'il ne mangeait pas. Vous auriez voulu le voir prier pendant la nuit que vous l'auriez vu ; vous auriez voulu le voir dormir que vous l'auriez vu également."


CHAPITRE XII. -
-- Du noeud que fait le démon sur la nuque de l'homme qui ne prie pas pendant la nuit.

1.
Selon Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Lorsque l'un de vous dort, le diable lui fait sur la nuque trois noeuds. A chaque noeud qu'il fait il dit : qu'une nuit soit longue pour toi. Allons dors." Quand le fidèle se réveillera et qu'il mentionnera Dieu, un des noeuds s'en ira ; s'il fait ses ablutions, un autre noeud se détachera, et, s'il prie, un noeud encore se dissipera. Alors, il sera le matin dispos, l'âme calme ; sinon, il sera le matin l'esprit troublé et abattu.

2.
Samora-ben-Djondob rapporte que le Prophète lui dit en songe : "Quant à celui dont la tête a été fendue par une pierre, il prendra le Coran, le repoussera, et il dormira sans faire la prière canonique. (ce hadith, tronqué ici, se retrouve complet au chapitre des Funérailles).


CHAPITRE XIII.
--- L'homme qui dort sans avoir fait sa prière, le diable lui urine dans l'oreille. (il est vraisemblable qu'il s'agit d'une expression métaphorique analogue à celle qui consiste à dire : "Les renards ont urinés entre nous" dans le sens de : "Nous nous sommes brouillés". Le commentaire n'en donne pas le sens.).

1.
'Abdallah a dit : "On parlait devant le Prophète d'un homme en disant qu'il n'avait pas cessé de dormir jusqu'au matin sans se lever pour faire la prière. Le Prophète dit alors : "Le diable lui a uriné à l'oreille."


CHAPITRE XIV.
--- De l'invocation et de la prière à la fin de la nuit. -- Le Coran dit : "C'était peu ce qu'ils dormaient dans la nuit." (sourate LI, verset 17).

1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Le Seigneur descend chaque nuit vers le ciel le plus voisin (de la terre) au moment où il reste encore le dernier tiers de la nuit en disant : "Celui qui m'invoquera, je l'exaucerai ; celui qui me demandera une chose, je la lui accorderai ; celui qui me demandera pardon, je lui pardonnerai."


CHAPITRE XV.
--- De celui qui dort au début de la nuit et qui en vivifie la fin. -- Selmân dit à Abou-'d-Derbâ : "Dors." Lorsque la fin de la nuit fut venue, il lui dit : "Lève-toi." Le Prophète dit : Selmân a dit juste.

1.
El-Aswad dit : "Je demandai à 'Âïcha comment était la prière de l'Envoyé de Dieu pendant la nuit. Elle répondit : "Il dormait au début, se levait à la fin et priait. Il retournait ensuite dans son lit et, lorsque le muezzin faisait l'appel à la prière, il sautait de son lit. S'il avait eu commerce avec moi, il pratiquait la lotion ; sinon, il faisait l'ablution et sortait."


CHAPITRE XVI.
--- Des prières du Prophète pendant la nuit en ramadân et à d'autres époques.

1.
Abou-Salama-ben-'Abderrahman rapporte qu'il interrogea 'Âïcha sur la prière que faisait l'Envoyé de Dieu en ramadân. Elle répondit : "Ni en ramadân, ni à d'autres époques, l'Envoyé de Dieu ne faisait plus de onze rika'. Il en faisait quatre et ne demande pas si elles étaient bonnes et longues ; puis il en faisait encore quatre : ne demande pas si elles étaient bonnes et longues ; ensuite trois." 'Âïcha ajoute : "Je dis alors : "Ô Envoyé de Dieu, dors-tu avant de faire la rika' impaire ? --- Ô 'Âïcha, répondit-il, mes deux yeux dorment ; mon coeur, lui, ne dort jamais."

2.
Hichâm rapporte que son père tenait d''Âïcha qu'elle avait dit : "Je n'ai jamais vu le Prophète réciter étant assis quoi que ce soit du Coran durant les prières de la nuit ; excepté quand il avança en âge il récita le Coran assis ; mais, quand il ne lui restait plus à réciter que trente ou quarante versets de la sourate, il se levait, les récitait et faisait la rika'."


CHAPITRE XVII.
--- Du mérite de la purification la nuit et le jour.

1.
Selon Abou-Horaïra, au moment de la prière de l'aurore, le Prophète dit à Bilâl : "Ô Bilâl, raconte-moi quelle est l'oeuvre que tu as faite dans l'islam et dont tu espères le plus. J'ai entendu (cette nuit) le bruit de tes chaussures devant moi dans le paradis. --- Je n'ai, répondit Bilâl, fait aucune oeuvre dont j'espère plus que celle-ci : n'avoir jamais fait une ablution de nuit ou de jour sans avoir prié avec cette purification ce qui m'avait été prescrit de prier."


CHAPITRE XVIII.
--- De ce qui est réprouvé en fait d'excès dans les actes de dévotion.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Le Prophète entrant (à la mosquée) aperçut un câble tendu entre deux colonnes. "Qu'est-ce que ce câble ? demanda-t-il. --- Ce câble, répondit-on, est destiné à Zaïnab ; elle s'y accrochera quand elle sera fatiguée. --- Non, répondit le Prophète. Détachez-le et que chacun prie selon ses forces ; quand il sera fatigué, qu'il s'asseye !"

2.
Suivant 'Orwa, 'Âïcha a dit : "J'avais chez moi une femme des Benou-Asad quand l'Envoyé de Dieu entra chez moi. "Qui est-ce ? demanda-t-il. --- Une telle, répondis-je ; elle ne dort pas de toute la nuit et on parle de ses prières. --- Suffit ! riposta le Prophète, vous n'êtes tenus qu'aux oeuvres dont vous êtes capables. Dieu ne se lassera pas avant que vous ne vous lassiez vous-mêmes."


CHAPITRE XIX.
--- Il est répréhensible de cesser de se lever pour prier la nuit quand on le faisait auparavant.

1.
'Abdallah-ben-'Amr-ben-El-'Âs a dit : "L'Envoyé de Dieu me dit : "Ô 'Abdallah, ne sois pas comme un tel ; il faisait la prière pendant la nuit et maintenant il a cessé de se lever."


CHAPITRE XX.

1.
'Ali-ben-'Abdallah rapporte d'après Sofyân-ben-'Amr que Ibn-'Abbâs a dit : "J'ai entendu 'Abdallah-ben-'Amr me répéter ces paroles que lui adressa le Prophète : "Ne m'a-t-on pas dit que tu restais debout la nuit (à prier) et que tu jeûnais le jour ? --- Oui, je fais cela, répondit 'Abdallah. --- Si tu continues ainsi, reprit le Prophète, tu t'abîmeras les yeux et tu useras ton corps. Ton devoir pour toi et les tiens, c'est de jeûner et de rompre le jeûne, de te lever la nuit et aussi de dormir."


CHAPITRE XXI.
--- Du mérite de celui qui est en proie à l'insomnie et qui prie.

1.
'Obâda-ben-Es-Sâmit rapporte que le Prophète a dit : "Celui qui a une insomnie pendant la nuit et dira : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu seul ; il n'a pas d'associé ; à lui la royauté ; à lui la louange ; il est puissant pour toutes choses. Louange à Dieu ; gloire à Dieu ; il n'y a d'autre divinité que Dieu. Dieu est grand. Il n'y a de force et de puissance qu'en Dieu." S'il ajoute : "Ô mon Dieu, pardonne-moi" ou qu'il fasse un voeu, il sera exaucé, et, s'il fait ses ablutions et qu'il prie, sa prière sera agréée."

2.
El-Haïtsam-ben-Abou-Sinân a entendu Abou-Horaïra raconter des anecdotes et rappeler ces paroles de l'Envoyé de Dieu : "Un de tes frères ne saurait dire de vilains propos." Il faisait allusion ainsi à ces vers de 'Abdallah-ben-Raouâha :
"Et parmi nous se trouve l'Envoyé de Dieu qui lit son Livre,
lorsqu'une clarté brillante accoutumée fend l'aurore.
Il nous a fait voir l'orthodoxie après que nous étions aveugles
et nos coeurs croient en lui, car ce qu'il nous a dit arrivera.
Il passe la nuit à soulever son flanc hors de son lit, tandis que
les polythéistes restent lourdement allongés."

3.
Ibn-'Omar a dit : "Au temps du Prophète, je me vis (en songe) tenant à la main une pièce de brocard et il me semblait que chaque fois que je voulais atteindre un endroit du paradis j'y étais transporté d'une façon aérienne. Je vis également venir à moi deux personnes qui voulaient me mener dans l'enfer, mais un ange, survenant à leur rencontre, me dit : "N'aie pas peur" et à eux : "Laissez-le". Hafsa raconta au Prophète un de mes songes et le Prophète s'écria : "Quel excellent homme qu''Abdallah s'il priait durant la nuit !" Or, 'Abdallah priait la nuit."
Les compagnons ne cessaient de raconter au Prophète que leurs songes avaient lieu dans la septième nuit de la troisième décade (du mois de ramadân). Le Prophète leur dit : "Je vois que vos songes concordent avec la dernière décade. Que celui qui peut choisir choisisse la dernière décade."


CHAPITRE XXII.
--- De l'assiduité à faire les deux rika' de l'aurore.

1.
'Âïcha a dit : "Le Prophète priait l''icha, puis il faisait huit rika', ensuite deux rika' et deux rika' encore entre les deux appels à la prière (du matin). Jamais il ne négligea de faire ces deux rika'."


CHAPITRE XXIII.
--- Du fait de se coucher sur le côté droit après les deux rika' de l'aurore.

1.
'Âïcha a dit : "Lorsque le Prophète avait prié les deux rika' de l'aurore, il se couchait sur le côté droit."


CHAPITRE XXIV.
--- De celui qui cause après les deux rika' et qui ne se couche pas.

1.
D'après 'Âïcha : "Le Prophète, dès qu'il avait prié, causait avec moi si j'étais éveillée ; sinon il restait couché jusqu'au moment de l'appel à la prière (du matin)."


CHAPITRE XXV.
--- De ce qui a été rapporté au sujet de la prière surérogatoire, deux rika' par deux rika'. -- Ceci, dit El-Bokhâri, est rapporté d'après 'Ammâr, Abou-Dzarr, Anas, Djâbir-ben-Zaïd, 'Ikrima, et Ez-Zohri. -- Yahya-ben-Sa'îd-El-Ansâri a dit : Aucun des faqîh que j'ai connus dans notre pays ne manquait de faire la salutation entre chaque deux rika' pendant le jour.

1.
Djâbir-ben-'Abdallah a dit : "L'Envoyé de Dieu nous enseignait à demander l'inspiration à Dieu en toutes choses, de même qu'il nous enseignait les chapitres du Coran. Il disait : "Lorsque l'un de vous songe à faire quelque chose, qu'il fasse deux rika' en dehors des rika' de la prière obligatoire, puis qu'il dise : "Ô mon Dieu, je te demande de m'inspirer par ta science, je te demande de m'appuyer de ton pouvoir ; je te demande de ta sublime bonté. Tu peux tout, je ne peux rien ; tu sais tout, je ne sais rien, car tu connais toutes les choses cachées. Ô mon Dieu, si tu sais qu'il y aura un bien pour moi dans cette affaire, au point de vue de ma religion, de ma subsistance et de mon destin --- ou (peut-être) a-t-il dit : "hâte mon affaire et fixe-lui un terme, --- alors décide en ma faveur et fais que tout me soit facile. Fais qu'ensuite cette affaire soit bénie pour moi. Si tu sais que dans cette affaire il y aura quelque chose de fâcheux pour moi dans ma religion, dans ma subsistance et dans mon destin --- ou (peut-être) a-t-il dit : hâte mon affaire, fixe-lui un terme, --- détourne-la de moi et détourne-moi d'elle. Décide le bien pour moi où qu'il soit, puis donne-moi satisfaction à ce sujet." Il ajouta : "Le fidèle indiquera alors son affaire".

2.
Selon Qatâda-ben-Rib'iy-El-Ansâri, le Prophète a dit : "Lorsque l'un d'entre vous entre à la mosquée, qu'il ne s'asseye pas avant d'avoir prié deux rika'."

3.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Le Prophète pria avec nous deux rika', puis il partit."

4.
'Abdallah-ben-'Omar a dit : "Je priai deux rika' avec l'Envoyé de Dieu, avant le dohor et après le dohor, deux rika' après la prière du vendredi, deux rika' après la prière du coucher du soleil et deux rika' après la prière du soir.

5.
D'après Djâbir-ben-'Abdallah, le Prophète, faisant le prône, dit : "Lorsque l'un de vous vient pendant que l'imam fait le prône ou après qu'il est sorti, qu'il prie deux rika'."

6.
Modjâhid a dit : "On vint trouver Ibn-'Omar dans sa demeure et on lui dit : "C'est l'Envoyé de Dieu ; il vient d'entrer à la Ka'ba." "Je me dirigea aussitôt (vers la Ka'ba), dit Ibn-'Omar, et je ne trouvai plus l'Envoyé de Dieu, qui venait de sortir, mais seulement Bilâl qui était debout auprès de la porte. "Ô Bilâl, lui demandai-je, l'Envoyé de Dieu a-t-il fait la prière dans la Ka'ba ?" --- Oui, répondit-il." --- "Et où ? ajoutai-je." --- Entre ces deux colonnes (ou portiques), répliqua-t-il ; puis il est sorti et a prié deux rika' à la porte de la Ka'ba."
Abou-Horaïra a dit : "Le Prophète m'avait recommandé de prier deux rika' dans la matinée."
'Itbân-ben-Mâlik a dit : "Le Prophète, Abou-Bakr et 'Omar vinrent un matin chez moi, alors que le jour était déjà avancé. Nous nous mîmes en rang derrière le Prophète qui pria deux rika'."


CHAPITRE XXVI.
--- De la causerie après les deux rika' de l'aurore.

1.
D'après 'Âïcha : "Le Prophète priait deux rika' ; si j'étais éveillée, disait-elle, il causait avec moi ; sinon il se couchait." --- "Comme, dit 'Ali-ben-'Abdallah, je faisais remarquer à Sofyân que certains rapportaient cette tradition en y ajoutant après "les deux rika' de l'aurore", Sofyân me répondit : "Il en est effectivement ainsi."


CHAPITRE XXVII.
--- De l'assiduité à faire les deux rika' de l'aurore et de ceux qui appellent ces rika' prière surérogatoire.

1.
'Âïcha a dit : "Le Prophète ne donnait à aucune des prières surérogatoires une assiduité plus grande qu'aux deux rika' de l'aurore."


CHAPITRE XXVIII.
--- De ce qu'il faut réciter au cours des deux rika' de l'aurore.

1.
'Âïcha a dit : "La nuit, l'Envoyé de Dieu priait treize rika' ; ensuite, lorsqu'il entendait l'appel à la prière du matin, il faisait deux légères rika'."

2.
'Âïcha a dit : "Le Prophète allégeait les deux rika' avant la prière du matin à tel point que je demandai s'il ne récitait (seulement) que la première sourate du Coran."


CHAPITRE XXIX.
--- De la prière surérogatoire après la prière canonique.

1.
Ibn-'Omar a dit : "Je priais avec le Prophète ; nous faisions deux prosternations avant le dohor, deux autres après, deux après le Maghreb, deux après la prière du soir et deux après la prière du vendredi. Les prières du coucher du soleil et du soir avaient lieu dans la maison du Prophète. Ma soeur, Hafsa, m'a rapporté que le Prophète priait deux légères prosternations après le lever de l'aurore. C'est une heure pendant laquelle je n'entrais pas chez le Prophète."


CHAPITRE XXX.
--- De celui qui ne fait pas de prière durérogatoire après la prière canonique.

1.
Ibn-'Abbâs a dit d'après Abou-'ch-Cha'tsâ-Djâbir : "Je pria avec l'Envoyé de Dieu huit rika' de suite et sept de suite. --- Alors, dit 'Amr-ben-Dinâr à Abou-'ch-Cha'tsâ, je suppose qu'il avait retardé le dohor et avancé le 'asr, et qu'il avait avancé la prière du soir et retardé celle du coucher du soleil. --- C'est ce que je suppose, moi aussi, répondit-il."


CHAPITRE XXXI.
--- De la prière de la matinée en voyage.

1.
Mowarriq a dit : "Comme je demandais à Ibn-'Omar s'il faisait la prière de la matinée, il me répondit : "Non. --- Et 'Omar, la faisait-il ? ajoutai-je. --- Non. --- Et Abou-Bakr ? --- Non. --- Et le Prophète ? --- Je ne le crois pas."

2. "Personne, dit 'Abderrahman-ben-Abou-Laïla, n'a rapporté que personne, sauf Omm-Hâni, n'avait vu le Prophète faire la prière de la matinée. Elle seule a dit que le Prophète entra dans sa chambre le jour de la prise de la Mecque, qu'il fit la lotion et pria huit rika'. "Jamais, ajouta-t-elle, je ne lui ai vu faire une prière plus courte que celle-là ; toutefois, il parfit les inclinaisons et les prosternations."


CHAPITRE XXXII.
--- De celui qui ne fait pas la prière de la matinée et qui estime qu'elle est superflue.

1.
'Âïcha a dit : "Je n'ai pas vu le Prophète faire la prière surérogatoire de la matinée ; mais moi je la faisais."


CHAPITRE XXXIII.
--- De la prière de la matinée dans les villes (en résidence).

1.
Abou-Horaïra a dit : "Mon ami (le Prophète) m'a recommandé trois choses que je ne cesserai jamais de faire jusqu'à ma mort : jeûner trois jours chaque mois ; faire la prière de la matinée et me coucher après une rika' impaire."

2.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Un homme des Ansâr, qui était corpulent, dit au Prophète : "Je ne puis pas faire la prière avec toi". Le Prophète, ayant fait préparer un repas, invita cet homme à venir chez lui et fit arroser d'eau une partie d'une natte sur laquelle il pria (avec nous) deux rika'.
Un tel, fils d'un tel, fils de Djâroud, ayant demandé à Anas-ben-Mâlik si le Prophète faisait la prière de la matinée, obtint la réponse suivante : "Je ne la lui ai vu faire que ce jour-là".


CHAPITRE XXXIV.
--- Des deux rika' avant la prière de midi.

1.
Ibn-'Omar a dit : "J'ai retenu du Prophète (qu'il faisait) dix rika' : deux avant la prière de midi et deux après cette prière ; deux rika' après la prière du coucher du soleil chez lui, deux rika' après la prière du soir chez lui et deux rika' avant la prière du matin. A ce dernier moment personne ne devait pénétrer chez le Prophète.
Hafsa a rapporté qu'aussitôt que le muezzin avait fait l'appel à la prière et que l'aurore s'était levée, le Prophète priait deux rika'.

2.
D'après 'Âïcha, le Prophète ne manquait jamais de faire quatre rika' avant la prière de midi et deux avant le matin.


CHAPITRE XXXV.
--- De la prière avant (la prière du) coucher du soleil.

1.
'Abdallah-El-Mozani rapporte que le Prophète a dit : "Faites une prière avant celle du coucher du soleil." Et (après avoir dit cela trois fois) il ajouta à la troisième fois : "La fera qui voudra" redoutant que les fidèles ne prissent cela pour une obligation.

2
. Martsad-ben-'Abdallah-El-Yazani a dit : "J'allai trouver 'Oqba-ben-'Âmir-El-Djohani et lui dis : "N'es-tu pas étonné de voir Abou-Tamîm faire deux rika' avant la prière du coucher du soleil ? --- Ainsi faisions-nous, répondit 'Oqba, du temps du Prophète. --- Et qui t'empêche d'agir ainsi maintenant ? répliquai-je. --- Les occupations, reprit-il."


CHAPITRE XXXVI.
--- Des prières surérogatoires en commun que Anas et 'Âïcha ont rapportées du Prophète.

1. Mahmoud-ben-Er-Rebî-El-Ansâri a raconté qu'il avait connu l'Envoyé de Dieu et qu'il se souvenait que celui-ci lui avait craché au visage quelques gouttes d'eau prises dans un puits de leur maison. Or Mahmoud prétend avoir entendu 'Itbân-ben-Mâlik-El-Ansâri, un de ceux qui assistèrent à la bataille de Bedr avec le Prophète, dire ceci : "Je faisais la prière avec mes contribules les Benou-Sâlim, dont mon habitation était séparée par une vallée. Quand les pluies venaient il m'était difficile de traverser le torrent pour me rendre à leur mosquée ; aussi allai-je trouver l'Envoyé de Dieu et lui dis-je : "Ma vue est affaiblie et le torrent qui se trouve entre ma demeure et mes contribules coule à pleins bords lorsque les pluies arrivent. Il m'est fort difficile alors de traverser ce torrent. Si tu voulais bien venir chez moi et faire ta prière dans un endroit marqué de ma maison je ferais de cet endroit un mosalla. --- Je ferai ce que tu me demandes, répondit le Prophète."
L'Envoyé de Dieu vint, en effet, ainsi qu'Abou-Bakr au moment où le jour était dans son plein. Il demanda à être introduit chez moi ; je le fis entrer. Il ne s'assit pas et me dit aussitôt : "Dans quel endroit de ta demeure veux-tu que je fasse la prière." Je lui indiquai l'endroit où je désirais qu'il fit la prière. Il se leva, fit le tekbîr et nous nous mîmes en rang derrière lui. Il pria deux rika', puis fit la salutation finale que nous exécutâmes en même temps que lui. Je le retins ensuite à cause d'un plat de khazîr qu'on préparait pour lui.
Quand les gens gens de la maison apprirent que l'Envoyé de Dieu était chez moi, les hommes arrivèrent de tous côtés si bien que la maison fut pleine d'hommes. L'un d'eux dit : "Que fait donc Mâlik-ben-El-Akhnas, que je ne le vois pas ? --- C'est, dit un autre personnage, que cet homme-là est un hypocrite qui n'aime ni Dieu, ni son Envoyé. --- Ne parle pas ainsi, répliqua l'Envoyé de Dieu. Ne sais-tu pas qu'il a dit : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu" et cela en vue seulement de la face de Dieu. --- Dieu et son Envoyé, reprit l'homme, savent mieux que nous toutes choses. Quant à nous, par Dieu ! nous voyons que cet homme n'aime que les hypocrites et qu'il cause seulement avec eux." L'Envoyé de Dieu ajouta : "Certes Dieu préservera du feu de l'enfer quiconque aura dit : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu", et cela en vue seulement de la face de Dieu."
"Comme, ajouta Mahmoud-ben-Er-Rabî, je racontais cette aventure à un groupe de personnes parmi lesquelles se trouvait Abou-Ayyoub-El-Ansâri, un des compagnons de l'Envoyé de Dieu, au cours d'une de ses expéditions dans le pays de Roum, expédition commandée par Yazîd-ben-Mo'âwiya, où il périt, Abou-Ayyoub se récria et me dit : "Par Dieu ! je ne crois pas que l'Envoyé de Dieu ait jamais prononcé les paroles que tu viens de rapporter."
"Ce démenti était grave pour moi, aussi résolus-je, si Dieu m'accordait la vie sauve, de ne pas manquer, au retour de cette expédition, d'aller trouver 'Itbân-ben-Mâlik s'il était encore de ce monde et de l'interroger sur la mosquée de sa tribu. Quand je fus de retour je me mis d'abord en état d'ihrâm pour un pélerinage ou une visite pieuse, puis je me mis en route vers Médine et allai chez les Benou-Sâlim. J'y trouvai, âgé et aveugle, qui était en train de prier avec les siens. Quand il eut terminé sa prière, je le saluai, lui dis qui j'étais. Après cela je l'interrogeai sur ce hadith qu'il me rapporta exactement comme il l'avait rapporté une première fois."


CHAPITRE XXXVII. --- De la prière surérogatoire à la maison.

1.
Suivant Ibn-'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit : "Faites des prières dans vos demeures et n'en faites pas des sortes de tombeaux."

 

Titre 1 :
De la révélation à son début.
Titre 2 :
De la foi     
Titre 3 :
De la science.
Titre 4 :
Des ablutions
Titre 5 :
De la lotion.
Titre 6 :
Des menstrues.
Titre 7 :
De la lustration
Titre 8 :
De la prière.
Titre 9 :
Des heures fixées pour la prière.
Titre 10 :
De l'appel à la prière.   
Titre 11 :
Du vendredi.
Titre 12 :
De la prière en cas de danger.
Titre 13 :
Des deux fêtes.
Titre 14 :
De la rika' impaire.
Titre 15 :
Des rogations.
Titre 16 :
Des éclipses.
Titre 17 :
De la prosternation (pendant
 la récitation du Coran.)
Titre 18 :
De l'abrègement de la prière.
Titre 19 :
De la prière nocturne.
Titre 20 :
De la supériorité de la prière (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine.
Titre 21 :
Des catégories d'actes permis pendant la prière.
Titre 22 :
Des distractions dans la prière.
Titre 23 :
Des funérailles.
Titre 24 :
De la dîme.
Titre 25 :
Du pèlerinage.
Titre 26 :
De la visite pieuse.
Titre 27 :
Du pèlerin empêché.
Titre 28 :
De l'expiation du délit de chasse et
d'autres choses analogues.
Titre 29 :
Des mérites de Médine.
Titre 30 :
Du jeûne.
Titre 31 :
De la prière (en commun) pendant
les nuits de Ramadan.
Titre 32 :
De l'excellence de la nuit du destin.
Titre 33 :
 De la retraite spirituelle.
 



 

 

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