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TITRE
TREIZE
DES DEUX FÊTES
CHAPITRE PREMIER. --- De ce qui a été
rapporté au sujet des deux fêtes et des beaux vêtements
à porter ces jours-là.
1.
'Abdallah-ben-'Omar a dit :
"'Omar ayant trouvé une tunique de brocard en vente sur
le marché, la prit et l'apporta à l'envoyé de Dieu en
lui disant : "Ô Envoyé de Dieu, achète cette tunique et
pare-t-en les jours de fête et aussi pour recevoir les
députations. --- Un tel vêtement, répondit le Prophète,
ne convient qu'à celui qui n'a aucune chance pour
l'autre monde." Au bout d'un certain temps, dont Dieu
avait fixé la durée, l'Envoyé de Dieu envoya à 'Omar une
tunique de brocard. Celui-ci prit la tunique, vint
trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu,
tu as déclaré qu'un tel vêtement ne convenait qu'à celui
qui n'avait aucune chance pour l'autre monde et tu
m'envoies ce vêtement à moi ! --- C'est, répliqua le
Prophète, pour que tu le vendes ou que tu en tires un
profit pour toi."
CHAPITRE II.
--- (Du jeu) de la lance et du bouclier le jour de la
fête.
1.
'Âïcha a dit : "l'Envoyé de Dieu entra chez moi
pendant que deux jeunes filles chantaient des chansons
sur la Bataille de Bo'âts (sur la victoire de Bo'âts
remportée par les Aus sur les Khazradj vers 615). Il
s'étendit sur le lit en nous tournant le dos. Sur ces
entrefaites arriva Abou-Bakr qui voulut les chasser en
s'écriant : "Comment des chants diaboliques auprès du
Prophète !" Alors l'Envoyé de Dieu, se tournant vers
lui, lui dit : "Laisse les !" Puis, pendant que
Abou-Bakr n'y prenait point garde, je fis un signe aux
deux jeunes filles qui sortirent.
C'était un jour de fête et les nègres exécutaient leurs
jeux avec le bouclier et la lance. L'Envoyé de Dieu,
soit que je lui eusse demandé, soit de son propre
mouvement me dit : "Veux-tu voir ces jeux ? --- Oui,
répliquai-je." Alors il me fit placer derrière lui, ma
joue frôlant la sienne, et il dit : "Allez ô fils de
Arfida (La lecture de Arfada est également admise.
Suivant les uns, ce serait le nom d'un des ancêtres des
Abyssins : suivant d'autres, le terme Benou-Arfida
serait un surnom donné aux bateleurs abyssins, ou
signifierait "fils d'esclaves")." Puis, quand j'en eus
assez (de ce spectacle), il ajouta : "Ca te suffit ? ---
Oui, lui répondis-je. --- Eh ! bien va-t-en, me dit-il."
CHAPITRE III. --- Des usages de la fête,
chez les peuples musulmans.
1.
El-Barâ a dit : "J'ai
entendu le Prophète prononcer le prône ; il dit : "La
première chose que nous allons faire en ce jour, c'est
de prier ; puis nous rentrerons faire le sacrifice.
Quiconque agira ainsi aura accompli exactement nos
rites."
2.
'Âïcha a dit : "Abou-Bakr
entra chez moi alors que j'avais deux jeunes filles des
Ansâr qui chantaient des chansons que les Ansâr avaient
faites à l'occasion de la bataille de Bo'âts. Ce
n'étaient pas, ajouta-t-elle, des chanteuses de
profession. "Comment ! s'écria Abou-Bakr, des chants
diaboliques dans la demeure de l'Envoyé de Dieu !" Ceci
se passait un jour de fête. Alors le Prophète dit : "Ô
Abou-Bakr, chaque peuple a ses jours de fête, or c'est
notre fête aujourd'hui."
CHAPITRE IV.
--- De la nourriture prise avant de sortir le jour de la
fête de la rupture du jeûne.
1.
D'après Anas-ben-Mâlik,
l'Envoyé de Dieu ne sortait pas le matin du jour de la
fête de la rupture du jeûne avant d'avoir mangé quelques
dattes. Et (d'après un autre auteur) il ajouta : il
mangeait un nombre impair.
CHAPITRE V. --- De la nourriture à prendre le jour de la fête des
sacrifices.
1.
D'après Anas-ben-Mâlik ; Le
Prophète ayant dit : "Quiconque aura égorgé sa
victime avant la prière devra recommencer (le
sacrifice)", un homme se leva et dit : "Ceci est un jour
dans lequel on désire avoir de la viande", et il parla
(de la misère) de ses voisins. Puis, comme le Prophète
semblait confirmer ce qu'il venait de dire, il ajoutéa :
"J'ai un chevreau de moins d'un an auquel je tiens plus
qu'à toute la chair de deux moutons." Le Prophète lui
accorda la dispense qu'il demandait. (Anas dit :) "Je ne
sais si cette dispense pouvait atteindre d'autre que lui
ou non."
2.
D'El-Barâ-ben-Âzib : le
jour de la fête des sacrifices, après la prière, le
Prophète fit un prône et dit : "Celui qui a fait la même
prière que nous et qui a accompli le même rite que nous
a exactement rempli ses devoirs religieux. Mais celui
qui aura pratiqué le sacrifice avant la prière n'aura
pas accompli le rite". Alors Abou-Borda-ben-Niyâr,
l'oncle maternel de El-Barâ, dit : "Ô Envoyé de Dieu,
j'ai égorgé mon mouton avant la prière ; je savais
qu'aujourd'hui était un jour de boire et de manger et
j'ai voulu que mon mouton fût le premier mouton égorgé
dans ma famille ; c'est pourquoi j'ai égorgé mon mouton
et ai déjeuné avant de venir à la prière. --- Ton mouton
est un simple mouton de boucherie, répondit le Prophète.
--- Ô Envoyé de Dieu, reprit Abou-Borda, nous avons une
petite chèvre âgée de moins d'un an à laquelle nous
tenons plus qu'à deux moutons ; m'autorises-tu à en
faire le sacrifice ? --- Oui, répliqua le Prophète, mais
dorénavant une telle autorisation ne sera plus accordée
à personne."
CHAPITRE VI.
--- Du fait de se rendre à un mosalla sans chaire.
1.
Abou-Sa'îd-El-Khodry a dit :
"Le Prophète se rendait au mosalla le jour de la fête de
la rupture du jeûne et de celle des sacrifices. Il
commençait tout d'abord par faire la prière ; puis,
après la prière, il se retournait vers les fidèles et
leur faisait face. Aux fidèles assis en rang il
adressait un sermon, des recommandations et des
instructions. S'il voulait qu'on entreprît une
expédition, il le décidait alors ou donnait tout autre
ordre qu'il désirait. Il rentrait ensuite (dans la
ville).
"Les fidèles n'avaient cessé d'agir de la même façon,
lorsque, dit Abou-Sa'îd, j'accompagnai hors de la ville
Merwân, émir de Médine à cette époque, un jour de fête
des sacrifices ou de la rupture du jeûne. Arrivés au
mosalla, nous y vîmes une chaire qui avait été édifiée
par Katsîr-ben-Es-Salt. Merwân voulut y monter avant de
faire la prière. J'essayai de le retenir par son
vêtement, mais il me tira à son tour et monta en chaire
où il fit le prône avant de faire la prière. "Par Dieu !
m'écriai-je, vous venez de tout changer. --- Ô
Abou-Sa'îd, me répondit-il, ce que tu sais n'est plus.
--- Par Dieu ! répliquai-je, ce que je sais vaut mieux
que ce que je ne sais pas. --- Certes, répartit
Abou-Sa'îd, les fidèles ne resteraient pas à nous
écouter après la prière et c'est pourquoi j'ai mis le
prône avant."
CHAPITRE VII. --- De la marche et de la
chevauchée pour se rendre à (la prière de) la fête. De
la prière faite avant le prône sans premier ni second
appel à la prière.
1.
Ibn-'Omar rapporte que
l'Envoyé de Dieu faisait d'abord la prière les jours des
fêtes de la rupture du jeûne et des sacrifices, puis,
qu'après la prière, il faisait le prône.
2.
'Atâ a entendu
Djâbir-ben-'Abdallah dire ce qui suit : "L'Envoyé
de Dieu sortit (pour se rendre au mosalla) le jour de la
fête de la rupture du jeûne. Il commença par la prière,
puis il fit le prône."
'Atâ rapporte que Ibn-'Abbâs envoa dire à Ibn-Ez-Zobaïr
('Abdallah-ben-Zobaïr, successeur de Yazîd-ben-Mo'âwiya),
aussitôt que ce dernier fut proclamé calife, que le
Prophète ne faisait pas faire l'appel à la prière le
jour de la fête de la rupture du jeûne et que le prône
n'avait lieu ce jour-là qu'après la prière.
'Atâ rapporte que Ibn-'Abbâs et Djâbir-ben-'Abdallah ont
dit tous deux : "Il (le Prophète) ne faisait pas faire
l'appel à la prière ni le jour de la fête de la rupture
du jeûne, ni celui de la fête des sacrifices."
'Atâ a entendu Djâbir-ben-'Abdallah dire : "Le Prophète
se leva ; il débuta par la prière, puis il adressa
ensuite le prône aux fidèles. Quand le Prophète eut
terminé, il descendit (du tertre). Il se rendit auprès
des femmes et leur adressa des exhortations tout en
s'appuyant sur le bras de Bilâl qui étendait son manteau
où les femmes jetaient une aumône. Comme Ibn-Djoraïh
disait à 'Atâ : "Penses-tu qu'aujourd'hui ce soit un
devoir pour l'imam d'aller trouver les femmes et leur
adresser des exhortations quand il a terminé le prône ?
--- Certes, répondit-il, c'est un devoir pour eux et ils
n'ont pas le droit de ne pas le faire." (ou "pourquoi ne
le feraient-ils pas" en donnant à "mim alif" le sens
interrogatif)
CHAPITRE VIII. --- Du prône après (la
prière de) la fête.
1.
Ibn-'Abbâs a dit : "J'ai
assisté à la fête avec l'Envoyé de Dieu ainsi qu'avec
Abou-Bakr, 'Omar et 'Otsmân. Tous faisaient la prière
avant le prône."
2.
Ibn-'Omar a dit : "Le
Prophète, Abou-Bakr et 'Omar faisaient la prière avant
le prône le jour des deux fêtes."
3.
Suivant Ibn-'Abbâs, le jour
de la fête de la rupture du jeûne, le Prophète pria deux
rika', sans faire d'autre prière soit avant, soit après
cela. Il se rendit ensuite auprès des femmes accompagné
de Bilâl. Il enjoignit aux femmes de donner une aumône
et elles se mirent à les faire pleuvoir, l'une lançant
sa boucle d'oreilles, l'autre son collier de parfums.
4.
El-Barâ-ben-'Âzib s'est exprimé en
ces termes : "Le Prophète dit : "La première
chose que nous allons faire en ce jour, c'est de prier ;
puis nous rentrerons faire le sacrifice. Quiconque agira
ainsi aura accompli exactement nos usages. Celui qui
égorgera sa victime avant la prière n'aura que de la
viande de boucherie à offrir à sa famille et n'aura en
aucune façon accompli les rites." Alors un homme des
Ansâr, nommé Abou-Borda-ben-Niyâr dit : "Ô Envoyé de
Dieu : J'ai déjà égorgé un animal, mais j'ai un chevreau
de moins d'un an qui, pour moi, a plus de valeur qu'un
animal âgé. --- Eh ! bien, qu'il te serve de victime,
répondit le Prophète, mais cela ne suffira pas --- ou ne
sera pas un équivalent suffisant --- pour tout autre qui
viendra après toi."
CHAPITRE IX.
--- Au sujet de ce qu'il est répréhensible de porter des
armes les jours de fête et sur le territoire sacré (de
la mecque). -- El-Hasan a dit : "On a interdit de porter
des armes un jour de fête à moins qu'on eût à craindre
d'un ennemi."
1.
Sa'îd-ben-Djobaïr a dit : "J'étais avec Ibn-'Omar
lorsque la pointe de lance l'atteignit au milieu de la
plante du pied. Comme le pied était resté fixé à
l'étrier, je descendis de cheval et retirai la pointe de
la lance. Ceci se passait à Mina. El-Haddjâdj, ayant
appris la nouvelle, vint visiter le blessé et lui dit :
"Si encore nous savions qui t'a blessé. --- C'est toi
qui m'as blessé, répondit Ibn-'Omar. --- Comment cela,
répliqua El-Haddjâdj ? --- En laissant porter des armes
dans un jour où on ne doit pas en porter, répartit
Ibn-'Omar ; tu as laissé introduire des armes sur le
territoire sacré alors que des armes ne doivent pas
pénétrer sur le territoire sacré."
2.
Le père de Sa'îd-ben-El-Âs a dit : "El-Haddjâdj
entra chez Ibn-'Omar tandis que j'étais auprès de ce
dernier. "Comment cela va-t-il ? demanda El-Haddjâdj.
--- Bien, répondit Ibn-'Omar. --- Qui t'a frappé ?
ajouta El-Haddjâdj. --- Celui qui m'a frappé, répondit
Ibn-'Omar, c'est celui qui a donné l'ordre de porter des
armes dans un jour où il n'est pas permis d'en porter."
Il voulait dire El-Haddjâdj."
CHAPITRE X. --- De la hâte un jour de fête. -- 'Abdallah-ben-Yousr a
dit : "Certes nous avions fini à cette heure,
c'est-à-dire au moment du tesbih (par ce mot il faut
entendre le milieu de la matinée, entre le lever du
soleil et midi.)."
1.
El-Barâ-ben-'Âzib a dit :
"Le jour des sacrifices, le Prophète nous fit un prône
en ces termes : "La première chose que nous allons faire
en ce jour, c'est de prier ; puis nous rentrerons faire
le sacrifice. Quiconque agira ainsi aura accompli
exactement nos usages. Celui qui égorgera sa victime
avant la prière n'aura que de la viande de boucherie
qu'il aura préparée pour sa famille et n'aura en aucune
façon accompli les rites." Alors, mon oncle, Abou-Borda,
se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai égorgé un
animal avant de faire ma prière, mais j'ai un chevreau
de moins d'un an qui a pour moi plus de valeur qu'un
animal âgé. --- Eh bien ! dit le Prophète, qui te serve
de victime" --- ou "égorge le" --- Toutefois un chevreau
de moins d'un an ne sera pas suffisant pour tout autre
qui viendra après toi."
CHAPITRE XI. --- De l'excellence des pratiques (religieuses) pendant
les jours fériés (de la fête des sacrifices). --
Ibn-'Abbâs a dit : Mentionnez le nom de Dieu durant
certains jours déterminés. Ces jours déterminés sont
l''achr (ce nom désigne les dix premiers jours du mois
de dzou'l-hiddja) et les jours nombrés (il s'agit des
11,12 et 13 du mois de dzou'l-hiddja) sont les jours de
techrîq. Le jour de l''achr, Ibn-'Omar et Abou-Horaïra
se rendaient au marché, y faisaient le tekbîr après la
prière surérogatoire.
1.
D'après Ibn-'Abbâs, le Prophète a
dit : "En aucun jour les pratiques (religieuses)
ne sont supérieures à celles accomplies dans le jour de
l''achr. --- Pas même la guerre sainte ? lui
objecta-t-on. --- Pas même la guerre sainte, reprit-il ;
toutefois il faut faire exception pour un homme qui
partirait pour exposer sa vie et sa fortune et qui
reviendrait sans rien (la traduction est littérale. Les
commentateurs font remarquer eux-mêmes combien la
rédaction est mauvaise puisque, disent-ils, celui qui a
perdu la vie ne saurait revenir.)."
CHAPITRE XII. --- Du tekbîr pendant les
jours de Mina et du Tekbîr dans la matinée du jour où on
se rend à 'Arafât. -- Ibn-'Omar faisait le tekbîr dans
sa tente à Mina. Aussitôt qu'ils entendaient ce tekbîr,
les gens de la mosquée le répétaient et ainsi faisaient
les gens du marché en sorte que Mina tremblait au bruit
des tekbîr. -- Ibn-'Omar faisait le tekbîr à Mina durant
tous les jours de la cérémonie ; il le faisait après les
prières, sur son lit, dans sa tente, au cours de ses
réceptions et de ses promenades et cela durant tous ces
jours-là. -- Maïmouna faisait le tekbîr le jour de la
fête des sacrifices. -- Les femmes faisaient également
le tekbîr derrière Abàn-ben-'Otsmân et 'Omar-ben-'Abdelaziz
durant les nuits de techrîq, étant alors avec les hommes
dans la mosquée.
1.
Mohammed-ben-Abou-Bakr-Ets-Tsaqafi
rapporte qu'étant en marche le matin pour se
rendre de Mina à 'Arafât, et cela en compagnie de
Anas-ben-Mâlik, il interrogea ce dernier au sujet de la
telbiya : "Comment, dit-il, la pratiquiez-vous avec le
Prophète ? --- Chacun, répondit Anas, faisait la telbiya
sans qu'on le lui reprochât ; chacun faisait le tekbîr
sans qu'on lui adressât le moindre reproche."
2.
Omm-'Atiyya a dit : "Nous
avions l'ordre de sortir le jour de la fête. Nous
faisions même sortir ce jour-là la vierge du gynécée et
aussi les femmes qui avaient leurs menstrues. Toutes se
tenaient derrière les fidèles ; elles faisaient le
tekbîr comme eux et prononçaient les mêmes invocations
espérant la bénédiction de ce jour-là et le pardon de
leurs fautes.
CHAPITRE XIII.
--- De la prière faite devant le javelot le jour de la
fête.
1.
Ibn-'Omar rapporte que le
jour de la fête de la rupture du jeûne et celui de la
fête des sacrifices, on plantait le javelot devant le
Prophète qui faisait ensuite la prière en lui faisant
face.
CHAPITRE XIV. --- Du port de la pique et
du javelot devant l'imam le jour de la fête.
1.
Ibn-'Omar a dit : "Le
Prophète se rendait le matin au mosalla ; on portait
devant lui une pique que l'on plantait au mosalla devant
lui et il priait en se tournant vers cette pique."
CHAPITRE XV.
--- De la question pour les femmes, ayant ou non leurs
menstrues, de se rendre au mosalla.
1.
Omm-'Atiyya a dit : "Notre
Prophète nous donna l'ordre de faire sortir les femmes
affranchies de toute occupation et qu'on tient à l'abri
des regards."
Hafsa a fait un récit analogue. Toutefois on ajoute
aussi que Hafsa aurait dit : "Les femmes affranchies de
toute occupation et celle qu'on tient à l'abri des
regards ; quant à celles qui ont leurs menstrues, elles
restent à l'écart dans le mosalla."
CHAPITRE XVI. --- Du fait des
enfants de se rendre au mosalla.
1.
'Abderrahman-ben-'Âbis a entendu Ibn-'Abbâs faire le
récit suivant : "Je sortis avec le Prophète le
jour de la fête de la rupture du jeûne ou de celle des
sacrifices. Le Prophète fit la prière, puis le prône ;
ensuite il se rendit aurpès des femmes, leur adressa des
exhortations, leur fit des admonestations et leur
enjoignit de faire l'aumône."
CHAPITRE XVII. --- L'imam doit
faire face aux fidèles pendant le prône d'un jour de
fête. -- Abou-Sa'îd a dit : "Le Prophète se leva et fit
face aux fidèles."
1.
El-Barâ a dit : "Le jour de la fête des
sacrifices, le Prophète se rendit à El-Baqî' ; il pria
deux rika' puis, tournant son visage de notre côté, il
dit : "Notre premier rite en ce jour sera de faire la
prière, puis nous rentrerons faire le sacrifice.
Quiconque aura agi ainsi aura suivi nos rites. Celui qui
égorgera sa victime avant cela n'aura fait autre chose
que de se hâter pour sa famille, mais il n'aura en
aucune façon accompli le rite." Alors un homme se leva
et dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai déjà égorgé un animal,
mais j'ai un chevreau de moins d'un an qui a plus de
prix à mes yeux qu'un animal âgé. --- Eh ! bien,
répliqua le Prophète, égorge-le ; mais cela ne sera pas
suffisant dorénavant pour acun autre après toi."
CHAPITRE XVIII. --- Du signal qui est au
mosalla.
1.
'Abderrahman-ben-'Âbis rapporte
avoir entendu Ibn-'Abbâs répondre à quelqu'un qui lui
disait : "As-tu assisté à une fête avec le Prophète ?
--- Oui, répondit-il, --- et n'eût été ma parenté, mon
jeune âge ne me l'eût pas permis, --- je l'ai vu au
moment où il arriva au signal qui était auprès de la
maison de Katsîr-ben-Es-Salt. Arrivé là, il pria, fit le
prône, puis, accompagné de Bilâl, il se rendit auprès
des femmes, leur adressa des admonestations et des
exhortations et leur donna l'ordre de faire l'aumône. Je
vis alors les femmes puiser avec leurs mains (les
aumônes) et les lancer dans le vêtement de Bilâl.
Ensuite le Prophète rentra chez lui en compagnie de
Bilâl."
CHAPITRE XIX. --- Du sermon que l'imam
fait aux femmes le jour de la fête.
1.
'Atâ a entendu
Djâbir-ben-'Abdallah dire : "Le jour de la fête
de la rupture du jeûne, le Prophète se leva et fit la
prière. Il débuta par la prière et fit ensuite le prône.
Lorsqu'il eut terminé il descendit (du tertre), se
rendit auprès des femmes et leur fit des exhortations.
Durant ce temps, il s'appuyait sur le bras de Bilâl et
celui-ci étendait son manteau sur lequel les femmes
jetaient leurs aumônes." Ibn-Djoraïh demanda alors à 'Atâ
: "Etait-ce la dîme du jour de la rupture du jeûne ? ---
Non, répondit-il ; mais une aumône qu'elles faisaient à
ce moment-là. Elles lançaient leurs anneaux et jetaient
(encore d'autres choses). --- Penses-tu, dit Ibn-Djoraïh
à 'Atâ, que ce soit un devoir pour l'imam d'agir ainsi
et de faire des exhortations aux femmes ? --- Certes,
répondit-il, c'est un devoir pour eux et ils n'ont pas
le droit de s'en dispenser."
2.
Ibn-'Abbâs a dit : "J'ai
assisté à la fête de la rupture du jeûne avec le
Prophète, et aussi avec Abou-Bakr, 'Omar et 'Otsmân. Ils
faisaient la prière avant le prône, puis on faisait le
prône ensuite. Le Prophète sortit et il me semble encore
le voir lorsqu'il fit signe de la main (aux fidèles) de
s'asseoir. Il fendit ensuite la foule des fidèles et
arriva auprès des femmes ayant à ses côtés Bilâl. Il dit
alors : "Ô Prophète, lorsque les croyantes viennent te
prêter serment et fidélité..." (sourate LX, verset 12).
Puis, quand il eut fini ce verset, il ajouta :
"Êtes-vous décidées à cela ?" --- Une seule des femmes
dit : oui. Aucune autre femme ne répondit au Prophète.
Hasan ne sait pas qui répondit. --- "Alors, ajouta le
Prophète, faites l'aumône !" Bilâl étendit son manteau,
puis il dit : "Accourez, au nom du Ciel." Les femmes
lancèrennt aussitôt leurs anneaux et leurs bagues dans
le manteau de Bilâl. 'Abderrezzâq dit que le mot *fatakh*
désignait des grands anneaux qui étaient en usage avant
l'Islamisme."
CHAPITRE XX.
--- Lorsqu'une femme n'a pas de manteau pour le jour de
la fête.
1.
Hafsa-bent-Sîrîn a dit : "Nous empêchions nos
suivantes de sortir le jour de la fête. Un jour une
femme arriva, qui descendit au château des Benou-Khalaf
; j'allai la voir et elle me raconta que le mari de sa
soeur avait fait avec le Prophète douze expéditions et
que sa soeur avait accompagné son mari dans six de ces
expéditions : nous nous occupions des malades,
ajouta-t-elle, et nous soignions les blessés. Un jour
cette femme dit au Prophète : "Ô Envoyé de Dieu, lorsque
l'une de nous n'a pas de manteau, y a-t-il quelque
inconvénient à ce qu'elle ne sorte pas ? --- Alors,
répondit le Prophète, qu'une de ses compagnes la revête
de son manteau afin qu'elle puisse ainsi assister à une
réunion pieuse et aux invocations des croyants."
Poursuivant son récit, Hafsa dit :
"Aussitôt que Omm-'Atiyya fut venue, j'allai la
trouver et lui demandai si elle avait entendu dire
pareille chose. "Je donnerais pour lui la vie de mon
père ! oui, répondit-elle." (Il était rare qu'elle
parlât du Prophète sans employer ces mots.) Le Prophète
a dit : "que les femmes affranchies de tout travail
cachées aux regards --- ou les femmes affranchies de
tout travail et celles cachées aux regards (Ayyoub
hésite entre ces deux versions) --- sortent ainsi que
les femmes qui ont leurs menstrues, ces dernières
s'isolant à part au mosalla, et que toutes assistent à
la réunion pieuse et aux invocations des croyants."
Comme Hafsa disait : "Les femmes qui ont leurs menstrues
?" Omm-'Atiyya répondit : "Oui. Est-ce que la femme qui
a ses menstrues n'assiste pas à 'Arafât ;
n'assiste-t-elle pas encore à telle cérémonie, à telle
cérémonie ?"
CHAPITRE XXI. --- De l'isolement au
mosalla des femmes qui ont leurs menstrues.
1.
Omm-'Atiyya a dit : "Nous
reçûmes l'ordre de sortir (pour aller au mosalla) et
nous fîmes sortir les femmes ayant leurs menstrues ainsi
que celles qui sont affranchies de tout travail et
celles qui sont cachées aux regards" (Ibn-'Aoun remplace
"ainsi que" par "ou" et supprime "et"). Quant aux femmes
ayant leurs menstrues, elles assistaient à la réunion
des musulmans et à leurs invocations, mais elles étaient
placées à part dans le mosalla.
CHAPITRE XXII. --- De l'immolation et de
l'égorgement (des victimes) au mosalla le jour du
sacrifice.
1.
D'après Ibn-'Omar, le Prophète faisait le
sacrifice ou égorgeait (la victime) au mosalla.
CHAPITRE XXIII. --- Des paroles de l'imam
et des fidèles pendant le prône de la fête. Du cas où
une question est posée à l'imam au moment où il prononce
le prône.
1.
El-Barâ-ben-'Âzib a dit :
"Le jour de la fête des sacrifices, le Prophète nous fit
le prône après la prière, puis il ajouta : "Quiconque
aura fait la même prière que nous et accompli le même
rite aura exactement observé les rites. Celui qui aura
immolé avant la prière n'aura fait que de la viande de
boucherie." Alors Borda-ben-Niyâr se leva et dit : "Ô
Envoyé de Dieu, par Dieu ! j'ai accompli le rite avant
de sortir pour aller à la prière. Je savais
qu'aujourd'hui est un jour de nourriture et de boisson,
aussi me suis-je hâté de manger, de donner à manger à ma
famille et à mes voisins. --- Ce mouton (que tu as tué),
répondit l'Envoyé de Dieu, n'est que de la viande de
boucherie. --- J'ai, reprit Borda, une jeune chèvre de
moins d'un an à laquelle j'attache plus de prix qu'à
deux moutons entiers. Cette victime sera-t-elle
suffisante pour moi ? --- Oui, répliqua le Prophète,
mais dorénavant une telle victime ne sera suffisante
pour personne."
2.
D'après Anas-ben-Mâlik :
"Le jour de la fête des sacrifices l'Envoyé de Dieu fit
la prière, puis le prône. Ensuite il donna l'ordre à
ceux qui avaient égorgé (les victimes) avant la prière
de faire une nouvelle immolation. Un homme des Ansâr se
leva alors et dit : "Ô Envoyé de Dieu, j'ai des voisins
qui avaient faim --- ou : suivant une autre version, qui
sont pauvres ; --- j'ai égorgé (un animal) avant la
prière. Mais j'ai une chevrette qui a plus de prix pour
moi que deux moutons entiers." Le Prophète toléra la
chose en faveur de cet individu.
3.
Djondob a dit : "Le jour de
la fête des sacrifices, le Prophète fit la prière, puis
le prône. Ensuite il pratiqua l'immolation et dit :
"Quiconque a immolé avant de faire la prière devra
procéder à une nouvelle immolation pour remplacer la
première. Quant à ceux qui n'ont pas encore immolé
qu'ils le fassent au nom de Dieu."
CHAPITRE XXIV. --- De celui qui prend un
autre chemin (qu'à l'aller) pour revenir du mosalla le
jour de la fête.
1.
Djâbir-ben-'Abdallah a dit :
"Quand c'était un jour de fête le Prophète prenait un
chemin différent (au retour)."
Même récit d'après Abou-Horaïra, mais la version de
Djâbir est la plus authentique.
CHAPITRE XXV. --- Lorsque le fidèle a
manqué (la prière de) la fête, il priera deux rika' ; de
même pour les femmes et pour ceux qui sont sous la tente
ou dans les bourgs, conformément aux paroles du Prophète
: "Ceci est notre fête, ô gens de l'Islam."
Anas-ben-Mâlik donna l'ordre à son affranchi
Ibn-Abou-'Otba, qui se trouvait à Ez-Zâouïa, de réunir
ses femmes et ses enfants, de faire la même prière que
les gens de la ville et le même tekbîr. -- 'Ikrima a dit
: "les habitants de Souâd se réunissaient le jour de la
fête et priaient deux rika' comme le faisait l'imam." --
'Atâ a dit que lorsqu'il avait manqué (la prière de) la
fête il priait deux rika'.
1.
D'après 'Âïcha, Abou-Bakr entra chez elle, durant
les jours de Mina ; 'Âïcha avait auprès d'elle deux
jeunes filles qui chantaient en s'accompagnant du
tambour de basque pendant que le Prophète était là,
enveloppé dans son manteau. Abou-Bakr voulut chasser les
jeunes filles, mais le Prophète découvrant son visage
dit : "Ô Abou-Bakr, laisse-les ; nous sommes dans des
jours de fête ; ce sont les jours de Mina." 'Âïcha
ajouta : "Je vis le Prophète me protéger également
pendant que je regardais les Abyssins qui pratiquaient
leurs jeux dans la mosquée. 'Omar voulait les chasser,
mais le Prophète lui dit : "Laisse-les ! Continuez en
paix, ô fils d'Arfida !" --- c'est-à-dire "ne craignez
rien".
CHAPITRE XXVI. --- De la prière avant et
après la fête. -- Abou'l-Mo'alla a dit avoir entendu
rapporter par Sa'îd que Ibn-'Abbâs répugnait à faire une
prière avant celle de la fête.
1.
D'après Ibn-'Abbâs, le
Prophète sortit le jour de la fête de la rupture du
jeûne ; il pria deux rika' et n'avait fait aucune prière
auparavant, de même qu'il n'en fit pas ensuite. Il avait
avec lui Bilâl.