Sahih Al Boukhari
 

 

 
 

 TITRE 15

DES ROGATIONS

CHAPITRE PREMIER. --- Des rogations et des sorties faites dans ce but par le Prophète.

1.
L'oncle paternel de 'Abbâd-ben-Temîm a dit : "Le Prophète sortit pour faire les rogations et il changea la disposition de son manteau (c'est-à-dire mettait le côté droit à gauche, le côté gauche à droite, en retournant l'étoffe. C'est, disent les commentateurs, pour donner un présage symbolique du changement du temps. Cette pratique devient presque rituelle dans la prière des rogations ; on rapporte d''Omar qu'il s'y conforma.)."


CHAPITRE II.
--- De l'invocation du Prophète : "Fais que ces années soient comme les années de Joseph."

1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète, lorsqu'il relevait la tête après la dernière rika', disait : "Ô mon Dieu, délivre 'Ayyâch-ben-Abou-Rabî'a ; ô mon Dieu, délivre Salama-ben-Hichâm ; ô mon Dieu délivre El-Walîd-ben-El-Walîd (musulmans restés à la Mecque au milieu des Qoraïchites et en butte à leurs mauvais traitements.) ; ô mon Dieu, délivre tous les faibles d'entre les musulmans ; ô mon Dieu, exerce rigoureusement ta puissance contre Modar ; ô mon Dieu, fais que ces années soient comme les années de Joseph." Le Prophète dit encore : "Ghifâr, que Dieu lui pardonne ! Aslam, que Dieu le préserve !" (Jeux de mots intraduisibles en français entre "ghifâr" et pardonner, aslam et préserver.) Tout ceci, rapporte le fils d'Abou-'z-Zinâd, d'après son père, eut lieu à la prière du matin.

2.
Masrouq a dit : "Nous étions auprès d''Abdallah lorsque celui-ci nous parla en ces termes : "Le Prophète voyant certaines gens lui tourner le dos s'écria : "Ô mon Dieu, sept (années) comme les septs (années) de Joseph !" Aussitôt commença une sécheresse qui détruisit tout au point qu'on dut manger des peaux, des cadavres et des charognes. Chacun regardait le ciel croyant voir quelque vapeur tant il souffrait de la faim. Abou-Sofyân vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Mohammed, tu ordonnes d'être soumis à Dieu et bon envers ses parents : or tes contribules sont sur le point de périr ; invoque donc Dieu en leur faveur." Dieu a dit : "Guette le jour où le ciel apportera une vapeur visible (sourate XLIV, verset 9) jusqu'à ce passage" certes vous retournerez (à l'infidélité) [sourate XLIV, verset 14] ; "Le jour où nous infligerons la plus grande épreuve" (sourate XLIV, verset 15), or l'épreuve eut lieu le jour de Bedr ; et la fumée, l'épreuve, le massacre prédits par le Coran se réaliseront comme la prédiction du verset I del a sourate Er-Roum (le verset I de la sourate Er-Roum, qui prédit la future victoire des Grecs sur les Perses, est donné d'ordinaire par les Musulmans, comme une preuve de la mission prophétique de Mohammed, cette prédiction s'étant réalisée.)."


CHAPITRE III.
--- Du fait de la population de demander à l'imam des rogations lorsqu'elle souffre de la sécheresse.

1.
Le père d''Abdallah-ben-Dînâr a dit : "J'ai entendu Ibn-'Omar citer ce vers de Abou-Tâlib : "Et à cause de son blanc visage, le nuage sollicité donnera la pluie. Il sera le soutien des orphelins et le protecteur des veuves."
'Omar-ben-Hamza rapporte que Sâlim tenait de son père le propos suivant : "Parfois je me remémorai les paroles du poète tout en regardant le Prophète faire les rogations (en chaire) ; car il n'était pas descendu que l'eau se précipitait de toutes les gouttières."
Et ces paroles "Et à cause de son blanc visage, le nuage sollicité donnera la pluie. Il sera le soutien des orphelins, le protecteur des veux" (Extrait d'une qacîda de 110 vers attibuée à Abou-Tâlib ; le personnage dont il est question ici serait le Porphète enfant, qui, dans une sécheresse au temps du paganisme, aurait déjà obtenu de l'eau pour Qoraïch.) sont de Abou-Tâlib."

2.
D'après Anas-ben-Mâlik : 'Omar-ben-El-Khattâb, lorsqu'une sécheresse survenait, fait les rogations en invoquant le nom d'El-Abbâs-ben-'Abdelmottalib ; il disait : "Ô mon Dieu, nous nous recommandions auprès de toi de notre Prophète et tu nous donnais de la pluie, (maintenant) nous nous recommandons auprès de toi de l'oncle paternel de notre Prophète, donne-nous la pluie." Et alors la pluie tombait.


CHAPITRE IV.
--- Du changement de la disposition du manteau pour les rogations.

1.
D'après 'Abdallah-ben-Zaïd : Le Prophète ayant à faire les rogations changea la disposition de son manteau.

2.
D'après 'Abdallah-ben-Zaïd : Le Prophète sortit pour se rendre au mosalla. Il fit la prière des rogations en se tournant vers la qibla après avoir retourné son manteau ; puis il pria deux rika'.
(Selon Ibn-'Oyayna, dit El-Bokhâri, cet 'Abdallah-ben-Zaïd serait celui qui vit en songe l'appel à la prière (ce personnage vit en songe l'adzân ou appel à la prière, avant qu'il ne fût institué ; à la suite de son rêve le Prophète prescrivit l'adzân) ; mais cela est douteux, car le personnage en question ici était 'Abdallah-ben-Zaïd-ben-'Âsim-El-Mâzin des Ansâr.)


CHAPITRE V.
--- Par la disette Dieu punit les hommes lorsqu'ils ont violé les prescriptions divines (on ignore par suite de quelles circonstances les hadiths qui devaient figurer sous cette rubrique ont disparu.).


CHAPITRE VI. --- Des rogations dans la grande mosquée.

1. '
Abdallah-ben-Abou-Namir a entendu Anas-ben-Mâlik rapporter ce fait qu'un homme, un vendredi, entra par la porte qui fait face à la chaîne tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait le prône. Cet homme se dirigea vers l'Envoyé de Dieu qui était debout et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les routes sont désertes ; invoque Dieu pour qu'il nous envoie la pluie". L'Envoyé de Dieu éleva alors ses deux mains et s'écria par trois fois : "Ô mon Dieu, donne-nous la pluie !"
"A ce moment, ajouta Anas, par Dieu ! nous ne voyions pas dans le ciel le moindre nuage, la moindre brume, rien enfin et cependant aucune tente, aucune maison ne nous dérobait la vue du Sal'. Bientôt on vit s'élever derrière cette montagne un nuage semblable à un bouclier. Arrivé au milieu du ciel ce nuage s'étendit, puis la pluie tomba. Par Dieu ! nous ne vîmes pas le soleil durant une semaine. Ensuite, le vendredi suivant, un homme pénétra par la même porte (que l'homme précédent) tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait le prône. Alors faisant face au Prophète qui était debout, cet homme dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu pour qu'il arrête la pluie." L'Envoyé de Dieu leva les mains et s'écria : "Ô mon Dieu (fais qu'il pleuve) autour de nous, non sur nous ; ô mon Dieu (fais qu'il pleuve) sur les tertres, sur les montagnes, les collines, les vallées et les forêts !" Aussitôt la pluie cessa et nous sortîmes marchant au soleil."
Charîk dit : "Je demandai à Anas si c'était le même homme que le premier. Il me répondit qu'il n'en savait rien."


CHAPITRE VII.
--- Des rogations faites, durant le prône du vendredi, sans se tourner vers la qibla.

1.
Charîk rapporte d'après Anas-ben-Mâlik, qu'un vendredi un homme entra dans la mosquée par la porte qui est du côté de la maison de l'extinction de la dette (cette maison, qui avait appartenu à 'Omar, fut vendue après sa mort pour acquitter une dette. Ce fut le calife Mo'âwiya qui l'acheta. On l'appela d'abord "maison de l'acquittement de la dette d''Omar", puis tout simplement "maison de l'extinction de la dette."), tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait le prône. Il se dirigea vers l'Envoyé de Dieu qui était debout et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu pour qu'il fasse pleuvoir." L'Envoyé de Dieu éleva alors ses deux mains et s'écria par trois fois : "Ô mon Dieu, fais pleuvoir." A ce moment, ajoute Anas, par Dieu ! nous ne voyions pas dans le ciel le moindre nuage, la moindre brume et cependant aucune tente, aucune maison ne nous dérobait la vue du Sal'. Bientôt on vit s'élever derrière cette montagne un nuage semblable à un bouclier. Arrivé au milieu du ciel, ce nuage s'étendit, puis la pluie tomba. Par Dieu ! nous ne vîmes pas le soleil durant une semaine. Ensuite, le vendredi, c'est-à-dire le vendredi suivant, un homme pénétra par la même porte (que l'homme précédent), tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait le prône. Alors faisant face au Prophète qui était debout, cet homme dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu pour qu'il arrête la pluie." L'Envoyé de Dieu leva les mains et s'écria : "Ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) autour de nous, non sur nous, ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) sur les tertres, les collines, le fond des vallées et les forêts !" Aussitôt la pluie s'arrêta et nous sortîmes marchant au soleil.
Charîk dit : "Je demandai à Anas si c'était le même homme que le premier. Il me répondit qu'il n'en savait rien."


CHAPITRE VIII.
--- Des rogations faites en chaire.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Un vendredi, tandis que l'Envoyé de Dieu faisait le prône, survint un homme qui dit : "Ô Envoyé de Dieu, la pluie fait défaut, invoque Dieu pour qu'il fasse pleuvoir." Le Prophète fit l'invocation et il y eut une telle pluie que nous eûmes peine à rentrer dans nos demeures. La pluie ne cessa de tomber jusqu'au vendredi suivant. Cet homme ou un autre, ajouta Anas, se leva alors et dit : "Ô Envoyé de Dieu, invoque Dieu afin qu'il éloigne de nous la pluie." L'Envoyé de Dieu prononça ces mots : "Ô mon Dieu, autour de nous, mais non sur nous !" Aussitôt je vis les nuages se disperser à droite et à gauche et verser la pluie mais non plus sur les habitants de Médine."


CHAPITRE IX.
--- De ceux qui se contentent de la prière du vendredi en manière de rogations.

1.
Anas dit : "Un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Les troupeaux périssent, les chemins sont déserts." Le Prophète fit une invocation et nous reçûmes la pluie de ce vendredi au vendredi suivant. Cet homme revint alors et dit : "Nos maisons s'effondrent, nos chemins sont défoncés, les troupeaux périssent. Prie DIeu de faire cesser la pluie." Le Prophète dit alors : "Ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) sur les tertres, sur les collines, dans les vallées et sur les forêts !" Aussitôt Médine fut débarrassée des nuages comme on se débarrasse d'un manteau."


CHAPITRE X.
--- De l'invocation lorsque les routes sont défoncées par l'abondance de la pluie.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu." L'Envoyé de Dieu invoqua Dieu et la pluie tomba du vendredi au vendredi. Alors un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les maisons s'effondrent, les chemins sont défoncés, les troupeaux périssent." L'Envoyé de Dieu prononça ces mots : "Ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) sur les sommets des montagnes, sur les collines, dans le fond des vallées et sur les forêts !" Médine fut débarrassée de la pluie comme on se débarrasse d'un manteau."


CHAPITRE XI.
--- Que, suivant certains, le Prophète ne changea pas la disposition de son manteau en faisant les rogations un vendredi.

1.
D'après Anas-ben-Mâlik : Un homme se plaignit au Prophète du dépérissement des troupeaux et de la détresse des familles. Le Prophète demanda à Dieu de faire pleuvoir. Anas ne dit pas que le Prophète changea la disposition de son manteau, ni qu'il se tourna du côté de la qibla.


CHAPITRE XII.
--- L'imam ne doit pas repousser ceux qui lui demandaient d'intercéder dans les rogations.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu." Et alors la pluie tomba du vendredi au vendredi. Un homme vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les maisons s'effondrent, les chemins sont défoncés, les troupeaux périssent." L'Envoyé de Dieu s'écria alors : "Ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) sur les sommets des montagnes, sur les collines, dans le fond des vallées et aux lieux où croissent les arbres !" Médine fut débarrassée de la pluie comme on se débarrasse d'un manteau."


CHAPITRE XIII.
--- Les infidèles demandent l'intervention des musulmans lors de la sécheresse (pour qu'ils fassent des rogations).

1.
Masrouq a dit : "J'allai trouver Ibn-Mas'oud qui me dit : "Les Qoraïchites ayant tardé à embrasser l'islamisme, le Prophète invoqua Dieu contre eux. Aussi une sécheresse commença qui les fit périr ; ils (durent) manger des cadavres et des os." Alors Abou-Sofyân vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Mahammed, tu es venu nous ordonner d'être bons envers nos parents. Or tes contribules périssent, invoque Dieu (en leur faveur). Le Prophète récita (ces paroles du Coran) : "Guette le jour où le ciel apportera une vapeur visible"...(sourate XLIV, verset 9). Puis, les Qoraïchites retournèrent à l'infidèlité ainsi que l'indiquent ces mots : "Le jour où nous infligerons la plus grande épreuve, nous nous vengerons" (sourate XLIV, verset 15). [Cette épreuve] c'était le jour de Bedr."
Asbât, d'après Mansour, ajoute : "L'Envoyé de Dieu fit une invocation ; les Qoraïchites reçurent la pluie qui dura sept jours. Puis, comme le peuple se plaignait de cette surabondance de pluie, le Prophète s'écria : "Ô mon Dieu, autour de nous, non sur nous !" Les nuages s'éloignèrent de dessus sa tête et allèrent verser la pluie sur des populations voisines.


CHAPITRE XIV.
--- De l'invocation : "Autour de nous, non sur nous !" Quand il y a abondance de pluie.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Un vendredi le Prophète faisait le prône. Les fidèles se levèrent en disant à grands cris : "Ô Envoyé de Dieu, la pluie fait défaut, les plantes sont grillées, les animaux succombent ; invoque Dieu afin qu'il nous donne la pluie." Le Prophète s'écria alors par deux fois : "Ô mon Dieu, abreuve-nous." Anas ajouta : "J'en jure par Dieu, nous ne voyions pas à ce moment la moindre brume de nuage. un nuage se forma à l'instant et la pluie tomba. Le Prophète descendit de la chaire et fit la prière. Depuis le moment où il se fut éloigné la pluie ne cessa de tomber jusqu'au vendredi suivant. Lorsque (ce vendredi-là) le Prophète se leva pour faire le prône, on lui cria : "Les maisons s'effondrent, les routes sont défoncées ; invoque Dieu afin qu'il retienne la pluie loin de nous." Le Prophète sourit et dit : "Ô mon Dieu, autour de nous, non sur nous !" A l'instant une éclaircie se produisit sur Médine et la pluie tomba en dehors de la ville sans qu'une seule goutte en tombât à l'intérieur. Je regardai alors Médine qui semblait être entourée d'une auréole."


CHAPITRE XV.
--- Des prières des rogations faites debout. -- Abou-No'aïm rapporte de Zohaïr, qui le tenait de Abou-Ishaq, que 'Abdallah-ben-Yazîd-el-Ansâri était sorti avec El-Barâ-ben-'Azib et Zaïd-ben-Arqam pour faire des rogations. Il se tint debout, mais non sur une chaire, et pria deux rika' en récitant à haute voix (les sourates du Coran) ; il y eut ni appel à la prière, ni iqâma. Abou-Ishâq ajoute que 'Abdallah-ben-Yazîd vit (ou plus exactement : "rapportait qu'il avait vu le Prophète agir ainsi) le Prophète.

1.
'Abbâd-ben-Tamîm raconte que son oncle paternel, qui était un des compagnons du Prophète, lui a rapporté que le Prophète, étant sorti avec les fidèles pour faire des rogations en leur faveur, se leva et fit son invocation debout. Ensuite il se tourna du côté de la qibla et changea la disposition de son manteau. La pluie se mit alors à tomber.


CHAPITRE XVI.
--- Qu'il faut réciter le Coran à haute voix dans la prière des rogations.

1.
D'après 'Abbâd-ben-Tamîm, son oncle paternel a dit : Le Prophète, étant sorti pour faire des rogations. Il tourna le dos aux fidèles et dirigea sa face vers la qibla pour faire l'invocation. Puis il changea la disposition de son manteau et pria ensuite pour nous deux rika' en récitant à haute voix du Coran."


CHAPITRE XVIII.
--- De la prière de deux rika' pour les rogations.

1
. D'après l'oncle paternel de 'Abbâd-ben-Tamîm, le Prophète, faisant les rogations, pria deux rika' et retourna son manteau.


CHAPITRE XIX.
--- Des rogations faites au mosalla.

1.
D'après l'oncle paternel de 'Abbâd-ben-Tamîm, le Prophète sortit pour se rendre au mosalla faire les rogations ; il se tourna du côté de la qibla, pria deux rika' et retourna son manteau. Sofyân ajoute que Mas'oudi l'a informé qu'il tenait d'Abou-Bakr que le Prophète mit le côté droit (du manteau) à gauche.


CHAPITRE XX.
--- Du fait de se tourner vers la qibla pour les rogations.

1.
'Abdallah-ben-Zaïd-El-Ansâri a rapporté que le Prophète se rendit au mosalla pour y faire l'invocation. Lorsqu'il fit cette invocation ou qu'il voulut la faire, il se tourna vers la qibla et retourna son manteau.
Abou-'Abdallah (El-Bokhâri) dit : "Cet 'Abdallah-ben-Zaïd, dont il est ici question, était de Mâzin ; le précédent était de Koufa et était fils de Yazîd.


CHAPITRE XXI.
--- Du fait des fidèles de lever les mains en même temps que l'imam lors des rogations.

1.
Yahya-ben-Sa'îd a entendu Anas-ben-Mâlik dire : "Un homme, un arabe du désert, vint trouver l'Envoyé de Dieu un vendredi et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les familles disparaissent, le peuple meurt." L'Envoyé de Dieu leva ses deux mains et fit une invocation. Les fidèles levèrent leurs mains en même temps que l'Envoyé de Dieu en faisant l'invocation. Nous n'étions pas sortis de la mosquée, dit Anas, que la pluie tomba et nous ne cessâmes de voir tomber la pluie jusqu'au vendredi suivant. L'homme revint vers l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les voyageurs sont arrêtés, les chemins sont impossibles."
Suivant Charîk, Anas aurait dit : "le Prophète leva les mains (si haut) que je vis le blanc de ses aisselles."


CHAPITRE XXII.
--- Du fait de l'imam de lever les mains pour les rogations.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Le Prophète n'élevait jamais ses mains durant aucun invocation sauf pour les rogations ; alors il les élevait au point qu'on voyait le blanc de ses aisselles."


CHAPITRE XXIII.
--- De ce qui doit être dit quand il pleut.

1.
Selon 'Âïcha, quand l'Envoyé de Dieu voyait tomber la pluie il disait : "Ô mon Dieu, que cette pluie (sayyib) soit bienfaisante !"


CHAPITRE XXIV.
--- De celui qui est inondé par la pluie au point que sa barbe en ruisselle.

1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Au temps de l'Envoyé de Dieu une sécheresse sévit sur la population. Un vendredi, pendant que l'Envoyé de Dieu faisait la prière en chaire, un bédouin se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les familles ont faim. Invoque Dieu afin qu'il nous abreuve." L'Envoyé de Dieu, ajoute Anas, éleva ses deux mains. Aucune brume n'était dans le ciel à ce moment. Bientôt, continue Anas, des nuages pareils à des montagnes s'amoncelèrent, et le Prophète n'était pas descendu de la chaire que je vis la pluie ruisseler sur sa barbe. Nous reçûmes la pluie, poursuivit Anas, ce jour-là, le lendemain, le surlendemain et les jours suivants jusqu'au vendredi qui vint après. Ce même bédouin ou un autre individu, dit encore Anas, se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, les maisons s'effondrent, les troupeaux sont noyés ; invoque Dieu en notre faveur." L'Envoyé de Dieu éleva ses deux mains en s'écriant : "Ô mon Dieu, autour de nous, mais pas sur nous !" A peine l'Envoyé de Dieu avait-il fait signe de ses deux mains vers un point du ciel que les nuages s'y dissipèrent et que Médine se trouva entourée d'une sorte d'auréole. La pluie fut si abondante que le torrent de Qanâ coula durant un mois. Anas termine ainsi : "Personne ne vint des contrées voisines sans parler de cette pluie diluvienne."


CHAPITRE XXV.
--- Lorsque le vent souffle.

1.
Homaïd a entendu Anas-ben-Mâlik dire : "Lorsque le vent soufflait avec violence on le reconnaissait au visage du Prophète (Le grand vent effrayait le Prophète ; il craignait toujours que ce fût l'annonce d'un châtiment céleste.)."


CHAPITRE XXVI.
--- De ces paroles du Prophète : "J'ai été aidé par le vent d'est (Allusion, suivant les commentateurs, au vent qui renversa les tentes des Confédérés dans la guerre du Fossé et les décida à fuir sans combat.)."

1.
D'après Ibn-'Abbâs, le Prophète a dit : "J'ai été aidé par le vent d'est, tandis que 'Âd a péri par le vent d'ouest."


CHAPITRE XXVII.
--- De ce qui a été dit au sujet des tremblements de terre et des signes précurseurs.

1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète a dit : "L'heure dernière ne se lèvera pas avant que la science ne disparaisse, que les tremblements de terre deviennent fréquents, que le temps se rapproche (les commentateurs ne sont pas bien fixés sur le sens de cette expression. Les uns pensent que cela veut dire que, l'axe du monde s'étant déplacé, les jours seront partout égaux aux nuits. D'autres y voient une allusion à l'arrivée prochaine de la fin du monde.), que les troubles se manifestent, que le haradj ne soit venu à son comble, --- c'est-à-dire l'habitude du meurtre, --- au point que les richesses seront surabondantes parmi vous et déborderont."

2.
D'après Ibn-'Omar, le Prophète dit : "Ô mon Dieu, bénis-nous dans notre gauche et dans notre droite." Certains compagnons ayant ajouté : "Et dans notre haut pays." Le Prophète répéta : "Ô mon Dieu, bénis-nous dans notre gauche et dans notre droite." Certains compagnons ayant répété : "Et dans notre haut pays", le Prophète répondit : "Là-bas il y aura des tremblements de terre et des troubles grâce auxquels la race du diable s'élèvera."


CHAPITRE XXVIII.
--- De ces mots du Coran : "Et vous placez votre reconnaissance à traiter le Coran d'imposture" (sourate LVI, verset 81).

1.
Zaïd-ben-Khâlid-El-Djohani a dit : "L'Envoyé de Dieu fit pour nous la prière du matin à El-Hodaïbiya à la suite d'une pluie qui avait eu lieu pendant la nuit. Quand le Prophète fut revenu à sa place il se tourna vers les fidèles et dit : "Savez vous ce qu'a dit votre Seigneur ? --- Dieu et son Envoyé le savent mieux que personne, répondirent-ils. --- Ce matin, a dit Dieu, répliqua le Prophète, il y a de mes adorateurs qui ont cru en moi et n'ont pas cru aux étoiles. Mais ceux qui ont dit que c'était grâce à telle ou telle étoile, n'ont pas cru en moi et ont cru aux étoiles."


CHAPITRE XXIX.
--- Personne, si ce n'est Dieu, ne sait quand viendra la pluie. -- Abou-Horaïra a dit, d'après le Prophète, qu'il y avait cinq choses que Dieu seul connaissait.

1.
Selon Ibn-'Omar, le Prophète a dit : "Il y a cinq choses dont la clé du secret n'est connue que de Dieu seul : Personne ne sait ce qui aura lieu demain ; nul ne saura jamais d'avance ce qui est dans les matrices ; personne ne saura ce qu'il fera demain ; aucun être ne sait dans quel pays il mourra ; enfin, nul ne sait quand la pluie viendra."

 

Titre 1 :
De la révélation à son début.
Titre 2 :
De la foi     
Titre 3 :
De la science.
Titre 4 :
Des ablutions
Titre 5 :
De la lotion.
Titre 6 :
Des menstrues.
Titre 7 :
De la lustration
Titre 8 :
De la prière.
Titre 9 :
Des heures fixées pour la prière.
Titre 10 :
De l'appel à la prière.   
Titre 11 :
Du vendredi.
Titre 12 :
De la prière en cas de danger.
Titre 13 :
Des deux fêtes.
Titre 14 :
De la rika' impaire.
Titre 15 :
Des rogations.
Titre 16 :
Des éclipses.
Titre 17 :
De la prosternation (pendant
 la récitation du Coran.)
Titre 18 :
De l'abrègement de la prière.
Titre 19 :
De la prière nocturne.
Titre 20 :
De la supériorité de la prière (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine.
Titre 21 :
Des catégories d'actes permis pendant la prière.
Titre 22 :
Des distractions dans la prière.
Titre 23 :
Des funérailles.
Titre 24 :
De la dîme.
Titre 25 :
Du pèlerinage.
Titre 26 :
De la visite pieuse.
Titre 27 :
Du pèlerin empêché.
Titre 28 :
De l'expiation du délit de chasse et
d'autres choses analogues.
Titre 29 :
Des mérites de Médine.
Titre 30 :
Du jeûne.
Titre 31 :
De la prière (en commun) pendant
les nuits de Ramadan.
Titre 32 :
De l'excellence de la nuit du destin.
Titre 33 :
 De la retraite spirituelle.
 



 

 

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