Tenez vous informés de toutes les mises
à jour du site Internet
La Plume de l'Islam
Inscrivez-vous gratuitement en
entrant votre adresse e-mail.
Nombre d'inscrits
TITRE
15
DES ROGATIONS
CHAPITRE PREMIER.
--- Des rogations et des
sorties faites dans ce but par le Prophète.
1.
L'oncle paternel de 'Abbâd-ben-Temîm a dit :
"Le Prophète sortit pour faire les rogations et il
changea la disposition de son manteau (c'est-à-dire
mettait le côté droit à gauche, le côté gauche à droite,
en retournant l'étoffe. C'est, disent les commentateurs,
pour donner un présage symbolique du changement du
temps. Cette pratique devient presque rituelle dans la
prière des rogations ; on rapporte d''Omar qu'il s'y
conforma.)."
CHAPITRE II.
--- De l'invocation du
Prophète : "Fais que ces années soient comme les années
de Joseph."
1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète, lorsqu'il relevait la
tête après la dernière rika', disait :
"Ô mon Dieu, délivre 'Ayyâch-ben-Abou-Rabî'a ; ô mon
Dieu, délivre Salama-ben-Hichâm ; ô mon Dieu délivre
El-Walîd-ben-El-Walîd (musulmans restés à la Mecque au
milieu des Qoraïchites et en butte à leurs mauvais
traitements.) ; ô mon Dieu, délivre tous les faibles
d'entre les musulmans ; ô mon Dieu, exerce
rigoureusement ta puissance contre Modar ; ô mon Dieu,
fais que ces années soient comme les années de Joseph."
Le Prophète dit encore : "Ghifâr, que Dieu lui pardonne
! Aslam, que Dieu le préserve !" (Jeux de mots
intraduisibles en français entre "ghifâr" et pardonner,
aslam et préserver.) Tout ceci, rapporte le fils d'Abou-'z-Zinâd,
d'après son père, eut lieu à la prière du matin.
2.
Masrouq a dit :
"Nous étions auprès d''Abdallah lorsque celui-ci nous
parla en ces termes : "Le Prophète voyant certaines gens
lui tourner le dos s'écria : "Ô mon Dieu, sept (années)
comme les septs (années) de Joseph !" Aussitôt commença
une sécheresse qui détruisit tout au point qu'on dut
manger des peaux, des cadavres et des charognes. Chacun
regardait le ciel croyant voir quelque vapeur tant il
souffrait de la faim. Abou-Sofyân vint trouver le
Prophète et lui dit : "Ô Mohammed, tu ordonnes d'être
soumis à Dieu et bon envers ses parents : or tes
contribules sont sur le point de périr ; invoque donc
Dieu en leur faveur." Dieu a dit : "Guette le jour où le
ciel apportera une vapeur visible (sourate XLIV, verset
9) jusqu'à ce passage" certes vous retournerez (à
l'infidélité) [sourate XLIV, verset 14] ; "Le jour où
nous infligerons la plus grande épreuve" (sourate XLIV,
verset 15), or l'épreuve eut lieu le jour de Bedr ; et
la fumée, l'épreuve, le massacre prédits par le Coran se
réaliseront comme la prédiction du verset I del a
sourate Er-Roum (le verset I de la sourate Er-Roum, qui
prédit la future victoire des Grecs sur les Perses, est
donné d'ordinaire par les Musulmans, comme une preuve de
la mission prophétique de Mohammed, cette prédiction
s'étant réalisée.)."
CHAPITRE III.
--- Du fait de la
population de demander à l'imam des rogations
lorsqu'elle souffre de la sécheresse.
1.
Le
père d''Abdallah-ben-Dînâr a dit :
"J'ai entendu Ibn-'Omar citer ce vers de Abou-Tâlib :
"Et à cause de son blanc visage, le nuage sollicité
donnera la pluie. Il sera le soutien des orphelins et le
protecteur des veuves."
'Omar-ben-Hamza rapporte que Sâlim tenait de son père le
propos suivant : "Parfois je me remémorai les paroles du
poète tout en regardant le Prophète faire les rogations
(en chaire) ; car il n'était pas descendu que l'eau se
précipitait de toutes les gouttières."
Et ces paroles "Et à cause de son blanc visage, le nuage
sollicité donnera la pluie. Il sera le soutien des
orphelins, le protecteur des veux" (Extrait d'une qacîda
de 110 vers attibuée à Abou-Tâlib ; le personnage dont
il est question ici serait le Porphète enfant, qui, dans
une sécheresse au temps du paganisme, aurait déjà obtenu
de l'eau pour Qoraïch.) sont de Abou-Tâlib."
2.
D'après Anas-ben-Mâlik :
'Omar-ben-El-Khattâb, lorsqu'une sécheresse survenait,
fait les rogations en invoquant le nom d'El-Abbâs-ben-'Abdelmottalib
; il disait : "Ô mon Dieu, nous nous recommandions
auprès de toi de notre Prophète et tu nous donnais de la
pluie, (maintenant) nous nous recommandons auprès de toi
de l'oncle paternel de notre Prophète, donne-nous la
pluie." Et alors la pluie tombait.
CHAPITRE IV.
--- Du changement de la
disposition du manteau pour les rogations.
1.
D'après 'Abdallah-ben-Zaïd :
Le Prophète ayant à faire les rogations changea la
disposition de son manteau.
2.
D'après 'Abdallah-ben-Zaïd :
Le Prophète sortit pour se rendre au mosalla. Il fit la
prière des rogations en se tournant vers la qibla après
avoir retourné son manteau ; puis il pria deux rika'.
(Selon Ibn-'Oyayna, dit El-Bokhâri, cet 'Abdallah-ben-Zaïd
serait celui qui vit en songe l'appel à la prière (ce
personnage vit en songe l'adzân ou appel à la prière,
avant qu'il ne fût institué ; à la suite de son rêve le
Prophète prescrivit l'adzân) ; mais cela est douteux,
car le personnage en question ici était 'Abdallah-ben-Zaïd-ben-'Âsim-El-Mâzin
des Ansâr.)
CHAPITRE V.
--- Par la disette Dieu
punit les hommes lorsqu'ils ont violé les prescriptions
divines (on ignore par suite de quelles circonstances
les hadiths qui devaient figurer sous cette rubrique ont
disparu.).
CHAPITRE VI. --- Des rogations dans la
grande mosquée.
1. 'Abdallah-ben-Abou-Namir
a entendu Anas-ben-Mâlik rapporter ce fait
qu'un homme, un vendredi, entra par la porte qui fait
face à la chaîne tandis que l'Envoyé de Dieu, debout,
faisait le prône. Cet homme se dirigea vers l'Envoyé de
Dieu qui était debout et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu,
les troupeaux périssent, les routes sont désertes ;
invoque Dieu pour qu'il nous envoie la pluie". L'Envoyé
de Dieu éleva alors ses deux mains et s'écria par trois
fois : "Ô mon Dieu, donne-nous la pluie !"
"A ce moment, ajouta Anas, par Dieu ! nous ne voyions
pas dans le ciel le moindre nuage, la moindre brume,
rien enfin et cependant aucune tente, aucune maison ne
nous dérobait la vue du Sal'. Bientôt on vit s'élever
derrière cette montagne un nuage semblable à un
bouclier. Arrivé au milieu du ciel ce nuage s'étendit,
puis la pluie tomba. Par Dieu ! nous ne vîmes pas le
soleil durant une semaine. Ensuite, le vendredi suivant,
un homme pénétra par la même porte (que l'homme
précédent) tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait
le prône. Alors faisant face au Prophète qui était
debout, cet homme dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux
périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu pour
qu'il arrête la pluie." L'Envoyé de Dieu leva les mains
et s'écria : "Ô mon Dieu (fais qu'il pleuve) autour de
nous, non sur nous ; ô mon Dieu (fais qu'il pleuve) sur
les tertres, sur les montagnes, les collines, les
vallées et les forêts !" Aussitôt la pluie cessa et nous
sortîmes marchant au soleil."
Charîk dit : "Je demandai à Anas si c'était le même
homme que le premier. Il me répondit qu'il n'en savait
rien."
CHAPITRE VII.
--- Des rogations faites, durant le prône du vendredi,
sans se tourner vers la qibla.
1.
Charîk rapporte d'après Anas-ben-Mâlik,
qu'un vendredi un homme entra dans la mosquée par la
porte qui est du côté de la maison de l'extinction de la
dette (cette maison, qui avait appartenu à 'Omar, fut
vendue après sa mort pour acquitter une dette. Ce fut le
calife Mo'âwiya qui l'acheta. On l'appela d'abord
"maison de l'acquittement de la dette d''Omar", puis
tout simplement "maison de l'extinction de la dette."),
tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait le prône.
Il se dirigea vers l'Envoyé de Dieu qui était debout et
lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent,
les chemins sont déserts ; invoque Dieu pour qu'il fasse
pleuvoir." L'Envoyé de Dieu éleva alors ses deux mains
et s'écria par trois fois : "Ô mon Dieu, fais pleuvoir."
A ce moment, ajoute Anas, par Dieu ! nous ne voyions pas
dans le ciel le moindre nuage, la moindre brume et
cependant aucune tente, aucune maison ne nous dérobait
la vue du Sal'. Bientôt on vit s'élever derrière cette
montagne un nuage semblable à un bouclier. Arrivé au
milieu du ciel, ce nuage s'étendit, puis la pluie tomba.
Par Dieu ! nous ne vîmes pas le soleil durant une
semaine. Ensuite, le vendredi, c'est-à-dire le vendredi
suivant, un homme pénétra par la même porte (que l'homme
précédent), tandis que l'Envoyé de Dieu, debout, faisait
le prône. Alors faisant face au Prophète qui était
debout, cet homme dit : "Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux
périssent, les chemins sont déserts ; invoque Dieu pour
qu'il arrête la pluie." L'Envoyé de Dieu leva les mains
et s'écria : "Ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) autour de
nous, non sur nous, ô mon Dieu, (fais qu'il pleuve) sur
les tertres, les collines, le fond des vallées et les
forêts !" Aussitôt la pluie s'arrêta et nous sortîmes
marchant au soleil.
Charîk dit : "Je demandai à Anas si c'était le même
homme que le premier. Il me répondit qu'il n'en savait
rien."
CHAPITRE VIII.
--- Des rogations faites en
chaire.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Un vendredi, tandis que l'Envoyé de Dieu faisait le
prône, survint un homme qui dit : "Ô Envoyé de Dieu, la
pluie fait défaut, invoque Dieu pour qu'il fasse
pleuvoir." Le Prophète fit l'invocation et il y eut une
telle pluie que nous eûmes peine à rentrer dans nos
demeures. La pluie ne cessa de tomber jusqu'au vendredi
suivant. Cet homme ou un autre, ajouta Anas, se leva
alors et dit : "Ô Envoyé de Dieu, invoque Dieu afin
qu'il éloigne de nous la pluie." L'Envoyé de Dieu
prononça ces mots : "Ô mon Dieu, autour de nous, mais
non sur nous !" Aussitôt je vis les nuages se disperser
à droite et à gauche et verser la pluie mais non plus
sur les habitants de Médine."
CHAPITRE IX.
--- De ceux qui se
contentent de la prière du vendredi en manière de
rogations.
1.
Anas
dit :
"Un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit :
"Les troupeaux périssent, les chemins sont déserts." Le
Prophète fit une invocation et nous reçûmes la pluie de
ce vendredi au vendredi suivant. Cet homme revint alors
et dit : "Nos maisons s'effondrent, nos chemins sont
défoncés, les troupeaux périssent. Prie DIeu de faire
cesser la pluie." Le Prophète dit alors : "Ô mon Dieu,
(fais qu'il pleuve) sur les tertres, sur les collines,
dans les vallées et sur les forêts !" Aussitôt Médine
fut débarrassée des nuages comme on se débarrasse d'un
manteau."
CHAPITRE X.
--- De l'invocation lorsque les routes sont défoncées
par l'abondance de la pluie.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô
Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins
sont déserts ; invoque Dieu." L'Envoyé de Dieu invoqua
Dieu et la pluie tomba du vendredi au vendredi. Alors un
homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô
Envoyé de Dieu, les maisons s'effondrent, les chemins
sont défoncés, les troupeaux périssent." L'Envoyé de
Dieu prononça ces mots : "Ô mon Dieu, (fais qu'il
pleuve) sur les sommets des montagnes, sur les collines,
dans le fond des vallées et sur les forêts !" Médine fut
débarrassée de la pluie comme on se débarrasse d'un
manteau."
CHAPITRE XI.
--- Que, suivant certains,
le Prophète ne changea pas la disposition de son manteau
en faisant les rogations un vendredi.
1.
D'après Anas-ben-Mâlik :
Un homme se plaignit au Prophète du dépérissement des
troupeaux et de la détresse des familles. Le Prophète
demanda à Dieu de faire pleuvoir. Anas ne dit pas que le
Prophète changea la disposition de son manteau, ni qu'il
se tourna du côté de la qibla.
CHAPITRE XII.
--- L'imam ne doit pas
repousser ceux qui lui demandaient d'intercéder dans les
rogations.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu et lui dit : "Ô
Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les chemins
sont déserts ; invoque Dieu." Et alors la pluie tomba du
vendredi au vendredi. Un homme vint trouver le Prophète
et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les maisons
s'effondrent, les chemins sont défoncés, les troupeaux
périssent." L'Envoyé de Dieu s'écria alors : "Ô mon
Dieu, (fais qu'il pleuve) sur les sommets des montagnes,
sur les collines, dans le fond des vallées et aux lieux
où croissent les arbres !" Médine fut débarrassée de la
pluie comme on se débarrasse d'un manteau."
CHAPITRE XIII.
--- Les infidèles demandent l'intervention des musulmans
lors de la sécheresse (pour qu'ils fassent des
rogations).
1.
Masrouq a dit :
"J'allai trouver Ibn-Mas'oud qui me dit : "Les
Qoraïchites ayant tardé à embrasser l'islamisme, le
Prophète invoqua Dieu contre eux. Aussi une sécheresse
commença qui les fit périr ; ils (durent) manger des
cadavres et des os." Alors Abou-Sofyân vint trouver le
Prophète et lui dit : "Ô Mahammed, tu es venu nous
ordonner d'être bons envers nos parents. Or tes
contribules périssent, invoque Dieu (en leur faveur). Le
Prophète récita (ces paroles du Coran) : "Guette le jour
où le ciel apportera une vapeur visible"...(sourate XLIV,
verset 9). Puis, les Qoraïchites retournèrent à l'infidèlité
ainsi que l'indiquent ces mots : "Le jour où nous
infligerons la plus grande épreuve, nous nous vengerons"
(sourate XLIV, verset 15). [Cette épreuve] c'était le
jour de Bedr."
Asbât, d'après Mansour, ajoute : "L'Envoyé de Dieu fit
une invocation ; les Qoraïchites reçurent la pluie qui
dura sept jours. Puis, comme le peuple se plaignait de
cette surabondance de pluie, le Prophète s'écria : "Ô
mon Dieu, autour de nous, non sur nous !" Les nuages
s'éloignèrent de dessus sa tête et allèrent verser la
pluie sur des populations voisines.
CHAPITRE XIV.
--- De l'invocation :
"Autour de nous, non sur nous !" Quand il y a abondance
de pluie.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Un vendredi le Prophète faisait le prône. Les fidèles
se levèrent en disant à grands cris : "Ô Envoyé de Dieu,
la pluie fait défaut, les plantes sont grillées, les
animaux succombent ; invoque Dieu afin qu'il nous donne
la pluie." Le Prophète s'écria alors par deux fois : "Ô
mon Dieu, abreuve-nous." Anas ajouta : "J'en jure par
Dieu, nous ne voyions pas à ce moment la moindre brume
de nuage. un nuage se forma à l'instant et la pluie
tomba. Le Prophète descendit de la chaire et fit la
prière. Depuis le moment où il se fut éloigné la pluie
ne cessa de tomber jusqu'au vendredi suivant. Lorsque
(ce vendredi-là) le Prophète se leva pour faire le
prône, on lui cria : "Les maisons s'effondrent, les
routes sont défoncées ; invoque Dieu afin qu'il retienne
la pluie loin de nous." Le Prophète sourit et dit : "Ô
mon Dieu, autour de nous, non sur nous !" A l'instant
une éclaircie se produisit sur Médine et la pluie tomba
en dehors de la ville sans qu'une seule goutte en tombât
à l'intérieur. Je regardai alors Médine qui semblait
être entourée d'une auréole."
CHAPITRE XV.
--- Des prières des
rogations faites debout. -- Abou-No'aïm rapporte de
Zohaïr, qui le tenait de Abou-Ishaq, que 'Abdallah-ben-Yazîd-el-Ansâri
était sorti avec El-Barâ-ben-'Azib et Zaïd-ben-Arqam
pour faire des rogations. Il se tint debout, mais non
sur une chaire, et pria deux rika' en récitant à haute
voix (les sourates du Coran) ; il y eut ni appel à la
prière, ni iqâma. Abou-Ishâq ajoute que 'Abdallah-ben-Yazîd
vit (ou plus exactement : "rapportait qu'il avait vu le
Prophète agir ainsi) le Prophète.
1.
'Abbâd-ben-Tamîm
raconte
que son oncle paternel, qui était un des compagnons du
Prophète, lui a rapporté que le Prophète, étant sorti
avec les fidèles pour faire des rogations en leur
faveur, se leva et fit son invocation debout. Ensuite il
se tourna du côté de la qibla et changea la disposition
de son manteau. La pluie se mit alors à tomber.
CHAPITRE XVI.
--- Qu'il faut réciter le
Coran à haute voix dans la prière des rogations.
1.
D'après 'Abbâd-ben-Tamîm,
son oncle paternel a dit : Le Prophète, étant sorti pour
faire des rogations. Il tourna le dos aux fidèles et
dirigea sa face vers la qibla pour faire l'invocation.
Puis il changea la disposition de son manteau et pria
ensuite pour nous deux rika' en récitant à haute voix du
Coran."
CHAPITRE XVIII.
--- De la prière de deux
rika' pour les rogations.
1.
D'après l'oncle paternel de 'Abbâd-ben-Tamîm,
le Prophète, faisant les rogations, pria deux rika' et
retourna son manteau.
CHAPITRE XIX.
--- Des rogations faites au
mosalla.
1.
D'après l'oncle paternel de 'Abbâd-ben-Tamîm,
le Prophète sortit pour se rendre au mosalla faire les
rogations ; il se tourna du côté de la qibla, pria deux
rika' et retourna son manteau. Sofyân ajoute que
Mas'oudi l'a informé qu'il tenait d'Abou-Bakr que le
Prophète mit le côté droit (du manteau) à gauche.
CHAPITRE XX.
--- Du fait de se tourner
vers la qibla pour les rogations.
1.
'Abdallah-ben-Zaïd-El-Ansâri
a rapporté
que le Prophète se rendit au mosalla pour y faire
l'invocation. Lorsqu'il fit cette invocation ou qu'il
voulut la faire, il se tourna vers la qibla et retourna
son manteau.
Abou-'Abdallah (El-Bokhâri) dit : "Cet 'Abdallah-ben-Zaïd,
dont il est ici question, était de Mâzin ; le précédent
était de Koufa et était fils de Yazîd.
CHAPITRE XXI.
--- Du fait des fidèles de
lever les mains en même temps que l'imam lors des
rogations.
1.
Yahya-ben-Sa'îd a entendu Anas-ben-Mâlik dire :
"Un homme, un arabe du désert, vint trouver l'Envoyé de
Dieu un vendredi et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les
troupeaux périssent, les familles disparaissent, le
peuple meurt." L'Envoyé de Dieu leva ses deux mains et
fit une invocation. Les fidèles levèrent leurs mains en
même temps que l'Envoyé de Dieu en faisant l'invocation.
Nous n'étions pas sortis de la mosquée, dit Anas, que la
pluie tomba et nous ne cessâmes de voir tomber la pluie
jusqu'au vendredi suivant. L'homme revint vers l'Envoyé
de Dieu et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, les voyageurs
sont arrêtés, les chemins sont impossibles."
Suivant Charîk, Anas aurait dit : "le Prophète leva les
mains (si haut) que je vis le blanc de ses aisselles."
CHAPITRE XXII.
--- Du fait de l'imam de
lever les mains pour les rogations.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Le Prophète n'élevait jamais ses mains durant aucun
invocation sauf pour les rogations ; alors il les
élevait au point qu'on voyait le blanc de ses
aisselles."
CHAPITRE XXIII.
--- De ce qui doit être dit
quand il pleut.
1.
Selon 'Âïcha,
quand l'Envoyé de Dieu voyait tomber la pluie il disait
: "Ô mon Dieu, que cette pluie (sayyib) soit
bienfaisante !"
CHAPITRE XXIV.
--- De celui qui est inondé
par la pluie au point que sa barbe en ruisselle.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Au temps de l'Envoyé de Dieu une sécheresse sévit sur
la population. Un vendredi, pendant que l'Envoyé de Dieu
faisait la prière en chaire, un bédouin se leva et dit :
"Ô Envoyé de Dieu, les troupeaux périssent, les familles
ont faim. Invoque Dieu afin qu'il nous abreuve." L'Envoyé
de Dieu, ajoute Anas, éleva ses deux mains. Aucune brume
n'était dans le ciel à ce moment. Bientôt, continue
Anas, des nuages pareils à des montagnes s'amoncelèrent,
et le Prophète n'était pas descendu de la chaire que je
vis la pluie ruisseler sur sa barbe. Nous reçûmes la
pluie, poursuivit Anas, ce jour-là, le lendemain, le
surlendemain et les jours suivants jusqu'au vendredi qui
vint après. Ce même bédouin ou un autre individu, dit
encore Anas, se leva et dit : "Ô Envoyé de Dieu, les
maisons s'effondrent, les troupeaux sont noyés ; invoque
Dieu en notre faveur." L'Envoyé de Dieu éleva ses deux
mains en s'écriant : "Ô mon Dieu, autour de nous, mais
pas sur nous !" A peine l'Envoyé de Dieu avait-il fait
signe de ses deux mains vers un point du ciel que les
nuages s'y dissipèrent et que Médine se trouva entourée
d'une sorte d'auréole. La pluie fut si abondante que le
torrent de Qanâ coula durant un mois. Anas termine ainsi
: "Personne ne vint des contrées voisines sans parler de
cette pluie diluvienne."
CHAPITRE XXV.
--- Lorsque le vent souffle.
1.
Homaïd a entendu Anas-ben-Mâlik dire :
"Lorsque le vent soufflait avec violence on le
reconnaissait au visage du Prophète (Le grand vent
effrayait le Prophète ; il craignait toujours que ce fût
l'annonce d'un châtiment céleste.)."
CHAPITRE XXVI.
--- De ces paroles du
Prophète : "J'ai été aidé par le vent d'est (Allusion,
suivant les commentateurs, au vent qui renversa les
tentes des Confédérés dans la guerre du Fossé et les
décida à fuir sans combat.)."
1.
D'après Ibn-'Abbâs, le Prophète a dit :
"J'ai été aidé par le vent d'est, tandis que 'Âd a péri
par le vent d'ouest."
CHAPITRE XXVII.
--- De ce qui a été dit au sujet des tremblements de
terre et des signes précurseurs.
1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète a dit :
"L'heure dernière ne se lèvera pas avant que la science
ne disparaisse, que les tremblements de terre deviennent
fréquents, que le temps se rapproche (les commentateurs
ne sont pas bien fixés sur le sens de cette expression.
Les uns pensent que cela veut dire que, l'axe du monde
s'étant déplacé, les jours seront partout égaux aux
nuits. D'autres y voient une allusion à l'arrivée
prochaine de la fin du monde.), que les troubles se
manifestent, que le haradj ne soit venu à son comble,
--- c'est-à-dire l'habitude du meurtre, --- au point que
les richesses seront surabondantes parmi vous et
déborderont."
2.
D'après Ibn-'Omar, le Prophète dit
:
"Ô mon Dieu, bénis-nous dans notre gauche et dans notre
droite." Certains compagnons ayant ajouté : "Et dans
notre haut pays." Le Prophète répéta : "Ô mon Dieu,
bénis-nous dans notre gauche et dans notre droite."
Certains compagnons ayant répété : "Et dans notre haut
pays", le Prophète répondit : "Là-bas il y aura des
tremblements de terre et des troubles grâce auxquels la
race du diable s'élèvera."
CHAPITRE XXVIII.
--- De ces mots du Coran :
"Et vous placez votre reconnaissance à traiter le Coran
d'imposture" (sourate LVI, verset 81).
1.
Zaïd-ben-Khâlid-El-Djohani a dit :
"L'Envoyé de Dieu fit pour nous la prière du matin à
El-Hodaïbiya à la suite d'une pluie qui avait eu lieu
pendant la nuit. Quand le Prophète fut revenu à sa place
il se tourna vers les fidèles et dit : "Savez vous ce
qu'a dit votre Seigneur ? --- Dieu et son Envoyé le
savent mieux que personne, répondirent-ils. --- Ce
matin, a dit Dieu, répliqua le Prophète, il y a de mes
adorateurs qui ont cru en moi et n'ont pas cru aux
étoiles. Mais ceux qui ont dit que c'était grâce à telle
ou telle étoile, n'ont pas cru en moi et ont cru aux
étoiles."
CHAPITRE XXIX.
--- Personne, si ce n'est
Dieu, ne sait quand viendra la pluie. -- Abou-Horaïra a
dit, d'après le Prophète, qu'il y avait cinq choses que
Dieu seul connaissait.
1.
Selon Ibn-'Omar, le Prophète a dit
:
"Il y a cinq choses dont la clé du secret n'est connue
que de Dieu seul : Personne ne sait ce qui aura lieu
demain ; nul ne saura jamais d'avance ce qui est dans
les matrices ; personne ne saura ce qu'il fera demain ;
aucun être ne sait dans quel pays il mourra ; enfin, nul
ne sait quand la pluie viendra."