Tenez vous informés de toutes les mises
à jour du site Internet
La Plume de l'Islam
Inscrivez-vous gratuitement en
entrant votre adresse e-mail.
Nombre d'inscrits
TITRE 23
DES FUNERAILLES
CHAPITRE PREMIER.
--- De ce qui est rapporté
au sujet des funérailles et de celui dont les dernières
paroles sont : "Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu".
-- On demanda à Wahb-ben-Monabbih "Ces mots : Il n'y a
pas d'autre divinité que Dieu, ne sont-ils pas la clé du
Paradis ? -- Certes oui, répondit-il, mais toute clé
doit avoir des crans. Si vous apportez une clé avec des
crans, la porte s'ouvrira pour vous ; mais si la clé n'a
pas de crans, la porte ne s'ouvrira pas pour vous."
1.
Abou-Dzarr a dit :
"L'Envoyé de Dieu parla en ces termes : "Quelqu'un est
venu près de moi de la part du Seigneur et m'a donné
cette nouvelle --- ou cette bonne nouvelle, --- que
celui de mon peuple qui, au moment de sa mort, ne
commettrait pas le péché du polythéisme entrerait au
Paradis." --- "Mais, objectai-je, s'il s'est rendu
coupable d'adultère ou de vol ?" --- "Même s'il est
coupable d'adultère ou de vol, me fut-il répondu."
2.
'Abdallah a dit :
"L'Envoyé de Dieu a dit : "Celui qui meurt en commettant
le péché de polythéisme ira en Enfer." Et alors j'ajoute
moi : "Celui qui ne commet pas ce péché en mourant ira
au Paradis."
CHAPITRE II.
--- De l'ordre qui a été
donné de suivre les enterrements.
1.
El-Barâ a dit :
"L'Envoyé de dieu nous a ordonné sept choses et en a
défendu sept autres. Il nous a enjoint de suivre les
enterrements, de visiter les malades, d'accepter les
invitations, de venir en aide aux opprimés, de faciliter
les obligations d'autrui prises par serment, de rendre
le salut et de dire "Dieu te fasse miséricorde" à celui
qui éternue. Il nous a défendu l'usage des vases en
argent, des bagues en or, des vêtements de soie, de
brocart, de qassy et d'istibraq (le qassy est une étoffe
de fil de soie fabriquée en Egypte. Quant à l'istibraq,
c'est également une étoffe de soie, sur la nature exacte
de laquelle les commentateurs ne sont pas d'accord.).
2.
Abou-Horaïra a dit :
"J'ai entendu l'Envoyé de Dieu dire : "Un musulman a
cinq devoirs à accomplir à l'égard d'un autre musulman :
lui rendre le salut, le visiter quand il est malade,
suivre son convoi funèbre, accepter son invitation et
lui dire : "Dieu te fasse miséricorde" quand il
éternue."
CHAPITRE III.
--- Du fait d'entrer auprès
du défunt à la suite de sa mort et lorsqu'il est
enveloppé de ses linceuls.
1.
Abou-Salama rapporte que 'Âïcha lui avait raconté ce qui
suit :
"Abou-Bakr arriva à cheval de sa demeure située à
Es-Sonh. Il descendit de sa monture, entra dans la
mosquée sans adresser la parole à personne, et pénétra
chez 'Âïcha. Il se dirigea vers le corps du Prophète,
qui était recouvert d'un vêtement d'étoffe rayée du
Yémen. Il découvrit le visage du Prophète, se pencha
vers lui, l'embrasse et se mit à pleurer. "Ô Prophète de
Dieu, s'écria-t-il, toi dont j'aurais racheté la vie par
celle de mon père et ma mère, Dieu ne te fera pas mourir
deux fois (les musulmans croient que les morts seront
ressuscités dans leurs tombes qu'après avoir été
interrogés, ils mourront de nouveau, pour ressuciter une
dernière fois le jour de la Résurrection. Cette épreuve
de la tombe sera épargnée à Mohammed.). La mort qu'il
t'avait prédestinée, tu viens de la subir." Abou-Salama ajoute :
"Ibn-'Abbâs m'a rapporté que Abou-Bakr étant sorti 'Omar
qui parlait aux fidèles : "Assieds-toi, lui dit-il",
'Omar refusa. "Assieds-toi, lui répéta-t-il", et 'Omar
refusa de nouveau. Alors Abou-Bakr ayant prononcé la
profession de foi musulmane, les fidèles accoururent
vers lui et abandonnèrent 'Omar. "Et maintenant,
ajouta-t-il, que ceux d'entre vous qui adoraient
Mohammed, sachent que Mohammed est mort, mais que ceux
qui adorent Dieu sachent que Dieu est vivant et qu'il ne
mourra jamais. Dieu a dit : "Mohammed n'est qu'un Envoyé
; d'autres prophètes avant lui ont disparu..." (sourate
III, verset 138). Par Dieu ! on eût dit que les gens
n'avaient pas su que Dieu avait révélé ce verset avant
que Abou-Bakr ne l'eût récité. Les fidèles dès lors
recueillirent ce verset de la bouche de Abou-Bakr et on
n'entendit plus personne qui ne le récitât."
2.
Zaïd-ben-Tsâbit a dit que Omm-El-'Alâ l'Ansarienne, une
de celles qui avaient prêté serment au Prophète, lui
avait raconté ce qui suit :
"Les Mohâdjir furent répartis par voie du sort (entre
les Ansar). Celui qui nous échut fut 'Otsmân-ben-Madz'oun
et nous lui donnâmes l'hospitalité dans nos demeures. Il
succomba à la suite d'une maladie dont il fut atteint.
Quand il fut mort, que son corps eut été lavé et
enseveli dans ses habits, l'Envoyé de Dieu entra : "La
miséricorde de Dieu soit sur toi, ô Abou-'s-Sâïb, dis-je
alors ; Dieu, j'en rends témoignage, t'a traité
généreusement. --- Et comment sais-tu, répondit le
Prophète, que Dieu l'a traité généreusement ? --- Ô,
Envoyé de Dieu, pour qui je donnerais la vie de mon
père, répliquai-je, et qui donc Dieu alors traiterait-il
généreusement ? --- Pour ce qui est d''Otsmân, répondit
Mohammed, il est certain qu'il a subi la mort inévitalbe,
et par Dieu ! j'ai le ferme espoir qu'il sera
bienheureux, mais, j'en jure par le Seigneur, moi qui
suis l'Envoyé de Dieu, j'ignore ce que le Très-Haut fera
de moi (après ma mort)." Et, ajouta Omm-El-'Alâ, par
Dieu ! il ne m'arrivera plus jamais dorénavant de
déclarer quelqu'un pur aux yeux de Dieu."
3.
Djâbir-ben-'Abdallah a dit :
"Lorsque mon père fût tué, je voulus, les yeux pleins de
larmes, découvrir son visage. Les fidèles cherchèrent à
m'en empêcher, mais le Prophète ne me l'interdit pas.
Puis, comme ma tante maternelle Fâtima s'était mise
aussi à pleurer, il lui dit : "Que tu pleures ou que tu
ne pleures pas, cela n'empêchera pas les anges de
l'abriter de leurs ailes jusqu'à ce que vous l'ayez
porté en terre."
CHAPITRE IV.
--- De celui qui annonce
lui-même la mort d'un individu à la famille du défunt.
1.
D'après Abou-Horaïra,
l'Envoyé de Dieu annonça aux fidèles la mort du Négus le
jour même où elle eut lieu. Il se rendit à l'oratoire en
plein vent, fit mettre en rangs les musulmans et
prononça quatre fois le tekbîr.
2.
Suivant Anas-ben-Mâlik, le
Prophète dit :
"Zaïd a pris le drapeau et a été frappé mortellement ;
Dja'far l'a pris ensuite et a succombé ; 'Abdallah-ben-Rawâha
l'a pris à son tour et il a été également atteint
mortellement." En prononçant ces mots, les yeux de
l'Envoyé de Dieu étaient baignés de larmes. Continuant
alors son récit, il ajouta : "Enfin, Khâlid-ben-El-Walîd,
sans en avoir reçu l'ordre, a pris le drapeau et alors
la victoire a été assurée."
CHAPITRE V.
--- De l'annonce de
l'enterrement. -- Abou-Râfi' rapporte, d'après
Abou-Horaïra, que le Prophète a dit : "Que ne m'en
avez-vous pas informé."
1.
Ibn-'Abbâs a dit :
"Un homme, que l'Envoyé de Dieu avait visité (en qualité
de malade), vint à mourir. Sa mort ayant eu lieu pendant
la nuit, on l'enterra la nuit même. Le matin, on informa
le Prophète de l'évènement. "Qu'est-ce donc, dit-il, qui
vous a empêché de m'aviser plus tôt ? --- C'était la
nuit, lui répondit-on, et nous avons craint, en pleine
obscurité, de t'infliger quelque peine." Le Prophète se
rendit aussitôt sur la tombe et y pria."
CHAPITRE VI.
--- Du mérite de celui à
qui la mort enlève un enfant et qui se résigne, comptant
sur Dieu. -- De ces mots du Coran : "Annonce la bonne
nouvelle à ceux qui sont résignés" (sourate II, verset
150).
1.
D'après Anas, le Prophète a dit :
"Il n'est pas un seul musulman, à qui la mort aura
enlevé trois enfants n'ayant pas atteint l'âge de
pécher, que Dieu ne fasse entrer dans le Paradis par
suite de son extrême miséricorde envers les musulmans.
2.
Suivant Abou-Sa'îd, les femmes
ayant dit au Prophète :
"Assigne-nous un jour", celui-ci leur adressa (ce
jour-là) les pieuses paroles suivantes : "Quelle que
soit celle d'entre vous à qui la mort aura enlevé trois
enfants, ces enfants lui feront une barrière entre elle
et le feu de l'Enfer. --- Et deux enfants ? demanda
alors l'une des femmes. -- Deux enfants aussi,
répondit-il."
3.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a
dit :
"Aucun musulman à qui la mort aura enlevé trois enfants,
n'entrera en Enfer ou, dans tous les cas, il y restera
le moins possible."
CHAPITRE VII.
--- De ces paroles, que dit
un homme à une femme qui était près d'une tombe : "Sois
résignée".
1.
Au
dire de Anas-ben-Mâlik, le Prophète passant auprès d'une
femme qui pleurait sur une tombe, lui dit :
"Crains Dieu et sois résignée."
CHAPITRE VIII.
--- Du fait de laver le
cadavre et de procéder à ses ablutions avec de l'eau et
du lotus (l'identification de la plante est appelée sidr,
dont il est ici question, est loin d'être certaine. Pour
les uns, c'est le lotus, pour d'autres, le zizyphus
lotus, et quelques-uns pensent qu'il s'agit d'un
rhamnus.). -- Ibn-'Omar oignit le cadavre d'un fils de
Sa'îd-ben-Zaïd de substances balsamiques ; il le porta
ensuite et fit la prière sans avoir procédé à ses
ablutions. -- Ibn-'Abbâs a dit : "Le contact du musulman
ne souille jamais, qu'il soit vivant ou mort." Sa'd a
dit : "Si son contact avait souillé, je ne l'aurais pas
touché." -- Le Prophète a dit : "Le contact du musulman
ne souille jamais."
1.
Omm-'Atiyya, l'Ansarienne, a dit :
"L'Envoyé de Dieu vint chez nous au moment de la mort de
sa fille. Il nous dit : "Lavez-la trois fois ou cinq
fois, ou même davantage si vous le jugez utile, avec de
l'eau et du lotus ; au dernier lavage, mettez dans l'eau
du camphre --- ou un peu de camphre --- Puis, quand vous
aurez terminé ; et alors il nous donna son propre haqw
en nous disant : "Couvrez-en son corps". --- Par ce mot
hafou, Omm-'Atiyya voulait dire "le voile du Prophète".
CHAPITRE IX.
--- Une chose
recommandable, c'est de laver (le cadavre) un nombre de
fois impair.
1.
Omm-'Atiyya a dit :
"L'Envoyé de Dieu entra chez nous pendant que nous
lavions le corps de sa fille. Il nous dit alors :
"Lavez-la trois fois, ou cinq fois, ou un nombre de fois
encore plus considérable, avec de l'eau et du lotus ; au
dernier lavage, mettez du camphre dans l'eau. Puis,
lorsque vous aurez terminé, appelez-moi." Nous
l'appelâmes donc quand nous eûmes terminé ; il nous jeta
le voile qu'il portait, en nous disant : "Recouvrez-l'en".
D'après une autre autorité, le récit d'Omm-'Atiyya
aurait contenu les modifications suivantes : "Lavez un
nombre de fois impair, trois, cinq ou sept, etc..." ;
"Commencez par les membres du côté droit et par les
parties du corps qu'on lave dans l'ablution..." "Avec le
peigne, nous divisâmes en trois nattes les cheveux de la
morte."
CHAPITRE X.
--- Dans le lavage des
membres, on doit commencer par les membres du côté
droit.
1.
Omm-'Atiyya a dit :
"L'Envoyé de Dieu, pour le lavage du corps de sa fille,
nous ordonna de commencer par les membres du côté droit
et par les parties du corps qu'on lave dans l'ablution."
CHAPITRE XI.
--- De ce qui, dans le
lavage des morts, est relatif aux parties du corps qu'on
lave dans l'ablution.
1.
Omm-'Atiyya a dit :
"Tandis que nous étions en train de laver le corps de sa
fille, le Prophète nous dit : "Commencez par les membres
du côté droit et par les parties du corps qu'on lave
dans l'ablution."
CHAPITRE XII. --- La femme peut-elle être
ensevelie dans le voile d’un homme ?
1.
Omm-‘Atiyya a dit :
« La fille du Prophète était morte. Il nous dit : «
Lavez-la trois fois, cinq fois ou un nombre plus
considérable de fois si vous le jugez nécessaire, puis
prévenez-moi quand vous aurez terminé. » Aussitôt le
lavage achevé, nous le prévînmes donc et alors il
détacha son haqw --- son voile --- et nous dit : «
Recouvrez-l’en ».
CHAPITRE XIII.
--- On mettra du camphre
dans l’eau destinée au dernier lavage du cadavre.
1.
Omm-‘Atiyya a dit :
« Une de ses filles étant morte, le Prophète se rendit
chez nous et nous dit : « Lavez son corps trois fois,
cinq fois ou un nombre de fois plus considérable si vous
le jugez nécessaire, avec de l’eau et du lotus ; dans
l’eau du dernier lavage, mettez du camphre --- ou un peu
de camphre. --- Puis, quand vous aurez terminé,
prévenez-moi. » Lorsque nous eûmes achevé, nous le
prévînmes ; il nous jeta alors son voile en nous disant
: Recouvez-l’en. »
CHAPITRE XIV.
--- Du fait de rebrousser
les cheveux de la femme (lors du lavage du cadavre). –
Ibn-Sîrîn a dit : « Il n’y a aucun inconvénient à
rebrousser les cheveux du mort. »
1.
Omm-‘Atiyya rapporte
qu’elle et ses compagnes avaient divisé en trois tresses
les cheveux de la fille de l’Envoyé de Dieu ; qu’elles
les avaient d’abord rebroussés, puis lavé, et qu’ensuite
elles les avaient partagés en trois tresses.
CHAPITRE XV.
--- De quelle façon se fait
l’ensevelissement du mort. – El-Hasan a dit : « Avec la
cinquième pièce d’étoffe on serrera les cuisses et les
hanches par-dessus la chemise. »
1.
Ayyoub a entendu Ibn-Sîrîn dire :
« Une femme des Ansâr, parmi celles qui avaient prêté
serment au Prophète, vint trouver Omm-‘Atiyya. Elle
était venue en toute hâte à Bassora, afin de voir un de
ses fils, mais elle ne l’avait pas trouvé en vie. Alors
Omm-‘Atiyya nous fit le récit suivant : « Le Prophète
entra chez nous pendant que nous lavions le corps de sa
fille ; il nous dit : Lavez-la trois fois, cinq fois ou
un nombre de fois plus considérable si vous le jugez
nécessaire, avec de l’eau et du lotus ; au dernier
lavage vous mettrez du camphre dans l’eau, puis, quand
vous aurez terminé, prévenez-moi. » Lorsque nous eûmes
achevé, il nous jeta son voile en disant : «
Recouvrez-l’en. »
Ibn-Sîrîn n’ajoute rien de plus à ce récit et je ne sais
de quelle fille du Prophète il s’agissait. Il a
toutefois prétendu que le mot « recouvrir » était
synonyme de « envelopper ». Ibn-Sîrîn disait encore que
le Prophète avait ordonné que le corps de la femme fût
étroitement serré par le linceul et non pas simplement
drapé.
CHAPITRE XVI.
--- On devra diviser les
cheveux de la femme en trois nattes.
1.
Omm-‘Atiyya a dit :
« Nous tressâmes les cheveux de la fille du Prophète ;
elle entendait par là : « en trois nattes ».
CHAPITRE XVII.
--- On rejettera en arrière
les cheveux de la femme.
CHAPITRE XVIII. --- On rejettera en arrière
les cheveux de la femme divisés en trois nattes.
1.
Omm-‘Atiyya a dit :
« Une des filles du Prophète était morte. Il vint nous
trouver et nous dit : « Lavez-la avec du lotus un nombre
de fois impair, trois, cinq, ou un nombre plus
considérable de fois si vous le jugez nécessaire. Au
dernier lavage, mettez dans l’eau du camphre --- ou un
peu de camphre --- ; puis, lorsque vous aurez terminé,
prévenez-moi. » Quand nous eûmes achevé, nous le
prévînmes et il nous jeta son voile. Nous tressâmes les
cheveux de la morte en trois nattes que nous rejetâmes
derrière elle. »
CHAPITRE XIX.
--- De l’emploi des étoffes
blanches pour le linceul.
1.
‘Aïcha a dit :
« L’Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces
d’étoffes blanches en coton dites sohouliyya, de la
ville de Sohoul, dans le Yémen. Dans ces trois pièces,
il n’y avait ni chemise, ni turban. «
CHAPITRE XX.--- De
l’ensevelissement dans deux pièces d’étoffe.
1.
Ibn-‘Abbâs a dit :
« Pendant qu’un homme était en station à ‘Arafa, il
tomba de sa monture qui lui cassa le cou. Le Prophète
dit alors : « Lavez son cou avec de l’eau et du lotus,
et ensevelissez-le dans deux pièces d’étoffes ; mais ne
l’oignez pas de substances balsamiques et ne lui couvrez
pas la tête, car, au jour du Jugement dernier, il
ressuscitera en criant : « Labbaïka ! »
CHAPITRE XXI.
--- De l’embaumement des
morts.
1.
Ibn-‘Abbâs a dit :
« Un homme qui accomplissait avec l’Envoyé de Dieu la
station à ‘Arafa, tomba de sa monture qui le tua net. «
Lavez-le avec de l’eau et du lotus, dit l’Envoyé de
Dieu, et ensevelissez-le dans deux pièces d’étoffes,
mais ne l’embaumez point et ne lui couvez pas la tête,
car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en
criant : « Labbaïka ! »
CHAPITRE XXII.
--- Comment doit être enseveli le musulman en était d’Ihrâm.
1.
D’après Ibn-‘Abbâs,
un homme en était d’Ihrâm eut le cou brisé par sa
monture, pendant que nous étions avec le Prophète. «
Lavez-le avec de l’eau et du lotus, dit le Prophète,
ensevelissez-le dans deux pièces d’étoffes, mais ne le
frottez point de parfums et ne lui couvrez pas la tête,
car, au jour du Jugement dernier, il ressuscitera en
criant : « Labbaïka ! »
2.
Selon Ibn-‘Abbâs,
un homme qui accomplissait avec l’Envoyé de Dieu la
station à ‘Arafa, tomba de sa monture qui lui brisa le
cou, --- le tua net, suivant une autre version. --- «
Lavez-le avec de l’eau et du lotus, dit le Prophète,
mais ne l’embaumez pas et ne lui couvez pas la tête,
car, au jour du jugement dernier, il ressuscitera en
criant : « Labbaïka ! »
CHAPITRE XXIII.
--- De l’ensevelissement dans une chemise, qu’elle soit
ou non ourlée.
1.
D’après Ibn-‘Omar,
‘Abdallah-ben-Obayy étant mort, son fils vint dire au
Prophète :
« Donne-moi ta chemise, qu’elle serve de linceul à mon
père. Viens ensuite prier sur lui et implorer en sa
faveur la miséricorde divine. » Le Prophète donna sa
chemise et recommanda qu’on l’appelât afin qu’il fît la
prière sur le défunt. Ainsi fut fait ; mais, quand le
Prophète voulut prier, ‘Omar le prit à part et lui dit :
« Dieu ne t’a-t-il pas interdit de prier sur des
hypocrites ? --- Il m’est loisible, répondit le
Prophète, de choisir entre deux partis, Dieu ayant dit :
« Implore pour eux la miséricorde divine ou ne l’implore
pas. Même, si tu l’implores soixante-dix fois, Dieu ne
leur pardonnera pas » (sourate IX, verset 81). Le
Prophète pria donc sur le défunt. Plus tard, le verset
suivant fut révélé : « Ne prie jamais sur l’un d’eux
quand il mourra et ne t’arrête pas sur sa tombe. »
(Sourate IX, verset 85).
2.
Djâbir a dit :
« Le Prophète alla trouver ‘Abdallah-ben-Obayy quand il
était déjà enseveli. Il ordonna de le retirer de son
linceul, puis il souffla sur lui en lui envoyant de sa
salive, et le fit revêtir de sa propre chemise. »
CHAPITRE XXIV.
--- De l’ensevelissement
dans des étoffes autres que la chemise.
1.
‘Âïcha a dit :
« Le Prophète fut enseveli dans des étoffes en coton de
Sohoul, parmi lesquelles ne figuraient ni chemise, ni
turban. »
2. ‘Âïcha a dit : « L’Envoyé de Dieu fut enseveli dans
trois pièces d’étoffes, parmi lesquelles ne figuraient
ni chemise, ni turban. »
CHAPITRE XXV.
--- De l’ensevelissement
sans turban.
1.
D’après ‘Âïcha,
l’Envoyé de Dieu fut enseveli dans trois pièces
d’étoffes blanches de Sohoul, parmi lesquelles ne
figuraient ni chemise, ni turban. »
CHAPITRE XXVI.
--- Les frais
d’ensevelissement sont privilégiés. – Telle est
l’opinion de ‘Atâ, d’Ez-Zohri, de ‘Amr-ben-Dînâr, de
Qatâda. – ‘Amr-ben-Dînâr a dit encore : « Les frais
d’embaumement sont privilégiés. » -- Ibrâhim a dit : «
On commencera par prélever les frais d’ensevelissement,
puis les dettes, puis les legs. » -- Sofyân a dit : «
Les salaires des fossoyeurs et du laveur sont compris
dans les frais d’ensevelissement. »
1.
Ibrâhîm-ben-‘Abderrahmân a dit :
« Un jour, comme on lui apportait à manger, ‘Abderrahmân-ben-‘Auf
dit : « Mos’ab-ben-‘Omaïr a été tué ; il valait mieux
que moi et cependant, pour l’ensevelir, on ne trouva
rien qu’un manteau. Hamza --- ou un autre personnage ---
qui valait mieux que moi a été tué, et, pour
l’ensevelir, on ne trouva rien qu’un manteau. Or, je
crains bien que nous autres, nous n’ayons déjà reçu
d’avance, en ce monde, la part de faveurs qui doit nous
revenir. » Et là-dessus, il se mit à pleurer. »
CHAPITRE XXVII.
--- Du cas où il n’y a
qu’un seul vêtement pour ensevelir le mort.
1.
D’après Ibrâhim,
un jour qu’on lui apportait son repas, ‘Abderrahmân-ben-‘Auf
dit : « Mos’ab-ben-‘Omaïr a été tué. Il valait mieux que
moi, et cependant il a été enseveli dans un manteau tel
que, si on voulait lui couvrir la tête les pieds
restaient découverts, et que, si on voulait lui couvrir
les pieds, c’était la tête qui restait découverte. »
Ibrâhim ajoute : « Je crois que ‘Abderrahmân dit encore
: « Hamza a été tué ; lui aussi valait mieux que moi.
Pour ce qui est de nous, on nous a favorisés largement
en ce monde, --- ou on nous a donné largement notre part
des biens de ce monde. --- Aussi, ai-je grand peur qu’on
ne nous ait accordé à l’avance la récompense de nos
bonnes œuvres. » Et il se mit à pleurer au point qu’il
ne toucha pas aux mets qu’on lui avait apportés. »
CHAPITRE XXVIII.
--- Quand on ne dispose que
d’un linceul trop court pour couvrir à la fois la tête
et les pieds du cadavre, c’est la tête qu’il faut
couvrir.
1.
Khabbâb a raconté ce qui suit :
« Nous émigrâmes avec le Prophète sans avoir autre chose
en vue que de plaire à Dieu, et c’est à lui qu’incombait
le soin de nous en récompenser (en ce monde). Certains
d’entre nous moururent sans avoir rien goûté de virent
mûrir les fruits de cette récompense et purent les
cueillir. Mos’ab fut tué à la bataille de Ohod. Pour
l’ensevelir, nous ne trouvâmes rien qu’un manteau, si
court que si l’on en couvrait sa tête, ses pieds
restaient à découvert, et que si l’on en couvrait ses
pieds, sa tête restait à découvert. Alors le Prophète
donna l’ordre de couvrir la tête du défunt et de placer
sur ses pieds de l’idzkhir (c’est la plante appelée «
shoenanthe » ; une sorte de jonc.).
CHAPITRE XXIX.
--- Du vivant du Prophète,
un musulman ayant eu l’idée de se préparer un linceul,
le Prophète n’y trouva rien à redire.
1.
D’après Sahl,
une femme apporta au Prophète un manteau tissé avec sa
bordure. « Savez-vous, demanda-t-elle à l’assistance, ce
que c’est qu’une borda (manteau) ? --- C’est, lui
répondit-on une chamla (une chose qui enveloppe). » Et
comme le Prophète disait : oui, la femme lui répliqua :
« Je l’ai tissé de mes mains et je suis venue pour t’en
revêtir. » Le Prophète, qui avait un besoin de ce
vêtement, le prit, et s’en drapant comme d’un izâr il
vint nous trouver. Quelqu’un ayant trouvé ce vêtement à
son goût dit au Prophète : « Ah ! qu’il est beau, fais
m’en présent. » Les fidèles dirent alors à cet homme : «
Ce n’est pas bien ce que tu fais là ; le Prophète
l’avait revêtu parce qu’il en avait besoin, et toi, tu
vas le lui demander alors que tu sais bien qu’il ne
refuse jamais rien ! » --- « Je n’ai pas l’intention de
m’en revêtir, répondit l’homme ; en le demandant au
Prophète mon seul but était d’en faire mon linceul. »
Et, ajoute Sahl, ce manteau lui servit en effet de
linceul.
CHAPITRE XXX.
--- De la présence des
femmes aux convois funèbres.
1.
Omm-‘Atiyya a dit :
« On nous défendit de suivre les convois funèbres, mais
pas d’une façon formelle. »
CHAPITRE XXXI.
--- Du deuil que prend la
femme pour d’autres que son mari.
1.
Mohammed-ben-Sîrîn a dit :
« Omm-‘Atiyya avait perdu un fils. Le troisième jour
après la mort de son enfant, elle demanda un parfum de
couleur jaune et s’en oignit en disant : « On nous a
interdit de porter le deuil plus de trois jours, à moins
qu’il ne s’agît de la perte d’un mari. »
2.
Zaïnab-bent-Abou-Salama a dit :
« On avait apporté de Syrie la nouvelle de la mort d’Abou-Sofyân.
Le troisième jour, Omm-Habîba demanda un parfum de
couleur jaune et s’en oignit les joues et les bras. «
Voilà, dit-elle ensuite, une chose dont je me serais
bien passée si je n’avais entendu dire au Prophète : Il
n’est pas permis à une femme qui croit en Dieu et au
jour du jugement dernier porter le deuil d’un mort plus
de trois jours. Toutefois, lorsqu’elle aura perdu son
mari, elle gardera le deuil quatre mois et dix jours. »
3.
Zaïnab-bent-Abou-Salama a dit :
« Comme j’étais chez Omm-Habîba, la femme du Prophète,
celle-ci me dit : « J’ai entendu l’Envoyé de Dieu
s’exprimer en ces termes : Une femme qui croit en Dieu
et au jour du jugement dernier ne doit pas porter le
deuil d’un mort plus de trois jours. Toutefois, si c’est
son mari qu’elle a perdu, elle gardera le deuil quatre
mois et dix jours. »
« Plus tard, étant entrée chez Zaïnab-bent-Djaheh, au
moment où elle venait de perdre son frère, je la vis se
faire apporter des parfums et s’en oindre. « Certes,
dit-elle ensuite, je n’ai nul besoin de parfums, mais
j’ai entendu l’Envoyé de Dieu dire du haut de la chaire
: Il n’est pas permis à une femme qui croit en Dieu et
au jour du Jugement dernier de porter le deuil d’un mort
plus de trois jours. Toutefois, si c’est son mari
qu’elle a perdu, elle gardera le deuil quatre mois et
dix jours. »
CHAPITRE XXXII.
--- De la visite des
tombes.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
« Un jour, le Prophète passa auprès d’une femme qui
pleurait sur une tombe : « Crains Dieu, s’écria-t-il, et
résigne-toi. --- Eloigne-toi de moi, répliqua-t-elle,
car tu n’as jamais été frappé d’un malheur tel que celui
qui me frappe. » On apprit à cette femme que son
interlocuteur était le Prophète. Aussitôt elle se rendit
à la porte du Prophète et, n’y trouvant pas de portier,
elle entra et dit : « Je ne savais pas qui tu étais. ---
La (vraie) résignation, se contenta-t-il de répondre,
consiste uniquement à supporter le premier chox
(c’est-à-dire qu’on se console avec le temps, mais qu’il
n’y a vraiment résignation qu’au premier moment.). »
CHAPITRE XXXIII.
--- De ces paroles du
Prophète : Le mort sera châtié pour partie des
lamentations (excessives) auxquelles se livrera sa
famille si lui-même avait (de son vivant) l’habitude de
se lamenter de cette façon. Car il est dit dans le Coran
: « Redoutez le feu (éternel) pour vous-même et pour vos
familles » (sourate LVII, verset 6). – Le Prophète a dit
: « Chacun de vous est un pasteur et il lui sera demandé
compte de son troupeau. » -- Mais lorsque le défunt n’a
pas eu l’habitude des lamentations exagérées, sa
situation sera celle qu’indique ‘Âïcha par ces mots du
Coran : « Aucune âme chargée de son fardeau n’aura à
porter le fardeau d’autrui. » (sourate XXXV, verset 19).
– C’est dans le même sens que le Coran ajoute : « Si une
âme surchargée implore pour qu’on allège son fardeau,
Dieu ne l’allègera en rien » (sourate XXXV, verset 19).
– Dans quelle mesure tolère-t-on les pleurs en dehors
des lamentations (consacrés). – Le Prophète a dit : «
Aucune personne ne sera tuée injustement sans que la
responsabilité en remonte au premier fils d’Adam, parce
que c’est lui qui, le premier, a imaginé la pratique du
meurtre. »
1.
Osâma-ben-Zaïd a dit :
« La fille du Prophète fit tenir à son père le message
suivant : « Un de nos fils est à la mort, viens chez
nous. » Le Prophète fit répondre qu’il adressait le
salut, mais que tout ce que prenait Dieu et tout ce
qu’il donnait lui appartenait ; que chacun avait son
terme fixé par Dieu, qu’elle devait donc se résigner, et
que Dieu lui en tiendrait compte. Elle dépêcha de
nouveau quelqu’un à son père, l’adjurant de venir chez
elle. Alors, accompagné de Sa’d-ben-‘Obâda, de
Mo’adz-ben-Djabal, d’Obayy-ben-Ka’b, de Zaïd-ben-Tsâbit
et d’autres personnes encore, le Prophète se mit en
route. Comme on soulevait vers lui l’enfant dont la
poitrine râlait, --- je crois, ajoute un rawi, que Osâma
se servit de ces mots : avec le bruit d’une outre, ---
l’Envoyé de Dieu répandit des larmes : « Ô Envoyé de
Dieu, lui dit alors Sa’d, pourquoi cela ? --- Cela,
répondit le Prophète, c’est l’effet de la pitié que Dieu
a placée dans le cœur de ses adorateurs. Dieu n’a de la
pitié que pour ceux de ses adorateurs qui sont
compatissants. »
2.
Anas-ben-Mâlik a dit :
« Nous assistâmes aux funérailles d’une des filles du
Prophète (Omm-Keltsoum, la femme d’’Otsmân). L’Envoyé de
Dieu était assis près de la tombe et je vis des larmes
couler de ses yeux. « Y a-t-il quelqu’un parmi vous,
demanda-t-il, qui n’ait point fait œuvre de chair la
nuit dernière ? --- Moi, répondit Abou-Talha. --- Alors
descends, reprit le Prophète. » Et Abou-Talha descendit
dans la fosse. »
3.
‘Abdallah-ben-‘Obaïdallah-ben-Abou-Molaïka a dit :
« Une fille de ‘Otsmân étant morte à la Mecque, nous
vînmes pour assister à ses funérailles. Ibn-‘Omar était
là, ainsi que Ibn-‘Abbâs, et j’étais assis entre eux
deux, --- ou je m’assis près de l’un d’eux et l’autre
vint prendre place à mon côté. --- Alors ‘Abdallah-ben-‘Omar
dit à ‘Amr-ben-‘Otsmâ, : « Ne vas-tu pas défendre (aux
femmes) de pleurer ? Car l’Envoyé de Dieu a dit que le
mort sera châtié pour les lamentations (excessives)
auxquelles se livrera sa famille. » --- « ‘Omar a, en
effet, dit quelque chose de cela, dit Ibn-‘Abbâs, qui
raconta alors ce qui suit : J’étais parti de la Mecque
avec ‘Omar. Arrivés à El-Baïda, nous aperçûmes un groupe
de gens montés arrêtés à l’ombre d’un mimosa. « Va donc
voir qui sont ces gens, me dit ‘Omar. » Je vis bientôt
que c’était Sohaïb et en rapportai la nouvelle à ‘Omar,
qui me chargea d’aller lui dire de venir le trouver.
Retournant alors vers Sohaïb, je lui dis : Allons ! en
route pour rejoindre le Prince des Croyants. »
« Plus tard, lorsque ‘Omar fut mortellement frappé,
Sohaïb entra en pleurant et en criant : « Ah ! frère !
Ah ! ami ! --- Ô Sohaïb, est-ce pour moi que tu pleures
? demanda ‘Omar ; or l’Envoyé de Dieu a dit : Le mort
sera châtié pour partie des lamentations auxquelles se
livrera sa famille à cause de lui. » Après la mort de
‘Omar, je rapportai ces paroles à ‘Âïcha qui me dit :
Dieu fasse miséricorde à ‘Omar ! Mais, par Dieu !
l’Envoyé de Dieu n’a pas enseigné que Dieu châtierait le
croyant à cause des pleurs que verserait sur lui sa
famille ; il a simplement dit que Dieu accroîtrait le
châtiment du mécréant à cause des pleurs versés sur lui
par sa famille. Et elle ajouta : Qu’il vous suffise de
tenir compte de ces mots du Coran : « Aucune âme,
chargée de son fardeau, n’aura à supporter le fardeau
d’autrui » (sourate XXXV, verset 19). Et, alors,
Ibn-‘Abbâs ajouta : C’est Dieu qui fait rire et qui fait
pleurer. »
« Par Dieu, Dit Abou-Molaïka, à cela Ibn-‘Omar ne
répliqua rien. »
4.
Abou-Mousa-‘Abdallah-ben-Qaïs a
dit :
« Lorsque ‘Omar eut été mortellement frappé, Sohaïb se
mit à s’écrier : « Ah ! frère ! » ‘Omar lui répondit : «
Ne sais-tu pas que le Prophète a dit : Le mort sera
châtié à cause des lamentations du vivant. »
5.
‘Âïcha a dit :
« Voici simplement ce qu’il en est : L’Envoyé de Dieu,
passant près du tombeau d’une juive sur laquelle sa
famille pleurait, s’écria : « Ces gens-là pleurent sur
elle, et elle, elle sera sûrement châtiée dans sa tombe.
»
CHAPITRE XXXIV.
--- Des gémissements qu’il
ne convient pas de pousser sur le mort. – ‘Omar a dit :
« Laissez les femmes pleurer sur Abou-Solaïman pourvu
qu’elles ne mettent pas de poussière sur leur tête, ou
qu’elles ne poussent pas de cris aigus. »
1.
El-Moghîra a dit :
« J’ai entendu le Prophète prononcer ces mots : « Le
fait de mentir sur mon compte n’est pas comparable au
fait de mentir sur autrui. Quiconque, de propos
délibéré, mentira à mon sujet, ira prendre place en
enfer. Je lui ai encore entendu dire : « Tout mort sur
lequel on pousse des gémissements sera châtié en raison
de ces gémissements. »
2.
D’après ‘Omar, le Prophète a dit :
« Le mort sera châtié dans sa tombe en raison des
gémissements qu’on pousse sur lui. »
CHAPITRE XXXV.
1.
Djâbir-ben-‘Abdallah a dit :
« Le jour de Ohod, on apporta le cadavre de mon père qui
avait été mutilé, et on le plaça devant l’Envoyé de
Dieu. On l’avait couvert d’un vêtement et je voulus m’en
approcher pour le découvrir. A deux reprises mes parents
m’en empêchèrent. L’Envoyé de Dieu venait de donner
l’ordre d’emporter le cadavre, lorsqu’il entendit la
voix d’une femme poussant des cris : « Qui est-ce qui
crie ? demanda-t-il. --- C’est, lui répondit-on, la
fille de ‘Amr --- ou la sœur de ‘Amr. --- Pourquoi
pleure-t-elle ? --- ou, qu’elle ne pleure pas ! ---
reprit-il ; puisque les anges n’ont pas cessé un instant
d’ombrager ce corps de leurs ailes jusqu’au moment où on
l’a porté en terre. »
CHAPITRE XXXVI.
--- Ils ne sont pas des
nôtres ceux qui déchirent les encolures de leurs
vêtements.
1.
‘Abdallah a dit :
« Le Prophète s’est exprimé ainsi : « Ils ne sont pas
des nôtres ceux qui se frappent les joues, qui déchirent
les encolures de leurs vêtements et qui profèrent des
invocations de l’époque antéislamique. »
CHAPITRE XXXVII.
--- De la plainte funèbre
que fit le Prophète de Sa’d-ben-Khawla.
1.
Abou-Waqqâs a dit :
« L’année du pèlerinage d’adieu, je tombai gravement
malade. L’Envoyé de Dieu étant venu me voir, je lui dis
: « Je suis au plus mal ; j’ai de la fortune et n’ai
d’autre héritier qu’une fille. Puis-je disposer en
aumônes des deux tiers de mes biens ? --- Non,
répondit-il. --- Et de la moitié ? --- Non,
répliqua-t-il. Tu peux disposer du tiers et le tiers
c’est beaucoup --- ou une grosse part. --- Il vaut mieux
laisser tes héritiers riches que de les laisser pauvres
tendant les mains au prochain pour mendier. Aucune
dépense que tu auras faite (pour les tiens), si tu as eu
en vue la face de Dieu, ne restera sans récompense, même
la simple bouchée que tu mets dans la bouche de ta
femme. » --- Ô Envoyé de Dieu, demandai-je alors,
serai-je laissé (c’est-à-dire « à la Mecque », ou, en
d’autres termes ; « dois-je mourir à la Mecque, moi qui
ai été un de ceux qui en ont émigré, et perdrai-je ainsi
le titre de mohâdjir, et les faveurs attachées à ce
titre ? ») après mes compagnons ? --- Tu ne seras pas
laissé sans que toute bonne œuvre que tu accompliras ne
te fasse obtenir une place plus belle et plus haute.
D’ailleurs, au cas où tu serais laissé ce serait pour
l’avantage de certains et pour le détriment de certains
autres. Ô mon Dieu ! Fais que l’hégire de mes compagnons
soit définitive et ne les ramène point sur leurs pas. »
Toutefois, l’Envoyé de Dieu plaint l’infortuné
Sa’d-ben-Khawla de mourir à la Mecque. »
CHAPITRE XXXVIII.
--- De la défense de se
raser les cheveux lorsqu’un malheur vous frappe. –
Abou-Borda-ben-Abou-Mousa a dit : « Abou-Mousa, à la
suite d’une indisposition, s’évanouit au moment où sa
tête reposait sur le giron d’une de ses femmes ; il ne
pu donc alors réprimer les cris de cette femme, mais,
lorsqu’il revint à lui, il dit : « Je désavoue celles
que l’Envoyé de Dieu a désavouées : or l’Envoyé de Dieu
a désavoué la femme qui, en signe de deuil, crie, se
rase la tête ou déchire ses vêtements. »
CHAPITRE XXXIX. --- Ils ne sont pas des
nôtres ceux qui se frappent les joues.
1.
‘Abdallah a dit :
L’Envoyé de Dieu s’est exprimé en ces termes : « Ils ne
sont pas des nôtres ceux qui se frappent les joues, qui
déchirent les encolures de leurs vêtements et qui
profèrent des invocations de l’époque antéislamique. »
CHAPITRE XL.
--- De l’interdiction,
quand un malheur vous frappe, de pousser le cri : «
Wa-Wallah », et de proférer des invocations de l’époque
antéislamique.
1.
‘Abdallah a dit que le Prophète s’est exprimé ainsi :
« Ils ne sont point des nôtres ceux qui meurtrissent
leurs joues, qui déchirent les encolures de leurs
vêtements ou qui profèrent des invocations de l’époque
antéislamique. »
CHAPITRE XLI.
--- De celui qui, frappé
par un malheur, s’assied faisant ainsi connaître son
chagrin.
1.
‘Âïcha a dit :
« Quand le Prophète apprit que Ibn-Hâritsa, Dja’far et
Ibn-Rawâha avaient été tués, il s’assit pour marquer son
chagrin. Comme je regardais par le sâïr, c’est-à-dire la
fente de la porte, un homme vint trouver le Prophète et
lui dit : « Oh ! les femmes de la maison de Dja’far ! »
et il raconta leurs lamentations. Le Prophète lui donna
l’ordre d’aller les faire taire. L’homme partit, puis
revint pour la deuxième fois dire qu’elles ne lui
avaient pas obéi. « Fais-les taire, répliqua le
Prophète. » Pour la troisième fois l’homme revint en
disant : « Par Dieu ! ô Envoyé de Dieu, elles sont plus
fortes que nous. »
‘Âïcha a prétendu que le Prophète répartit alors : «
Fourre-leur de la terre dans la bouche » et moi,
ajouta-t-elle, je dis à l’homme : « Dieu te mette le nez
dans la terre ! Tu n’a pas fait ce qu’on t’avait ordonné
de faire et tu n’as pas débarrassé l’Envoyé de Dieu de
son souci. »
2.
Anas-ben-Mâlik a dit :
« L’Envoyé de Dieu resta un mois dans la retraite à
l’époque où furent tués les lecteurs du Coran, et jamais
je ne l’ai vu éprouver une plus vive affliction. »
CHAPITRE XLII.
--- De ceux qui ne laissent
point paraître leur tristesse quand un malheur les
frappe. – Jacob a dit : « C’est à Dieu que je me plains
dans mon angoisse et dans mon affliction. »
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
« Un fils de Abou-Talha
tomba malade, puis mourut pendant une absence de son
père. Aussitôt qu’elle eut vu l’enfant rendre le dernier
soupir, la femme de Abou-Talha prépara le repas et le
plaça dans un coin de la maison. Quand Abou-Talha
revint, il demanda à sa femme comment allait l’enfant. «
Il est calme maintenant, répondit-elle, et j’espère
qu’il goûtera dorénavant le repos. » Abou-Talha, pendant
qu’il devait prendre à la lettre les paroles de sa
femme, alla se coucher. Le lendemain matin, après s’être
lavé, il se disposait à sortir, quand sa femme lui
apprit que l’enfant était mort. Abou-Talha fit la prière
avec le Prophète et lui annonça le malheur qui venait de
les frapper sa femme et lui. « Espérons, lui répondit
l’Envoyé de Dieu, que Dieu bénira pour vous deux la nuit
prochaine. » Et, d’après Sofyân, un homme des Ansar a
dit : « J’ai vu neuf enfants de la femme de Abou-Talha
et tous savaient le Coran. »
CHAPITRE XLIII.
--- La (vraie) résignation se manifeste au premier choc
de la douleur. – ‘Omar a dit : « Qu’elles seront
magnifiques les deux charges qui se font contrepoids et
aussi celle qui sera placée par dessus ! Pour
récompenser ceux qui, lorsqu’un malheur les frappe
s’écrient : Nous sommes à Dieu et c’est vers lui que
nous retournerons. C’est sur ceux-là que s’étendront les
bénédictions du Seigneur et sa miséricorde ; ceux-là
sont dans la bonne voie. » (sourate II, verset 151,
152). – De ces mots du Coran : « Appelez à votre aide la
résignation et la prière ; la prière est certes une
chose lourde, mais non pour ceux qui s’humilient »
(sourate II, verset 42).
1.
Anas rapporte que le Prophète a
dit :
« La (vraie) résignation est celle qui se manifeste au
premier choc ».
CHAPITRE XLIV.
--- De ces paroles du
Prophète : « Nous avons de l’affliction à ton sujet. »
-- Ibn-‘Omar a rapporté ces mots du Prophète : « Les
yeux pleurent et le cœur est triste. »
1.
Anas-ben-Mâlik a dit :
« Nous entrâmes avec l’Envoyé de Dieu chez Abou-Saïf, le
forgeron, père nourricier de Ibrâhîm ; Mohammed prit
Ibrâhîm, l’embrassa et le flaira. Plus tard nous
entrâmes encore chez Abou-Saïf au moment où Ibrâhîm
rendait le dernier soupir. Les yeux du Prophète se
mirent à répandre des larmes, et comme ‘Abderrahman-ben-‘Auf
lui disait : « Toi aussi, ô Envoyé de Dieu ! » il
répondit : « Ô Ibn-‘Auf, c’est un effet de compassion. »
Puis, ses larmes se remettant à couler, il ajouta : «
Les yeux pleurent et le cœur est triste ; mais nous ne
disons rien qui ne puisse être agréable au Seigneur. Ô
Ibrâhîm, nous sommes affligés d’être séparés de toi. »
CHAPITRE XLV.
--- Du fait de verser des
pleurs auprès d’un malade.
1.
‘Abdallah-ben-‘Omar a dit :
« Sa’d-ben-‘Obâda était malade. Le Prophète vint lui
rendre visite accompagné de ‘Abderrahman-ben-‘Auf, de
Sa’d-ben-Abou-Waqqâs et de ‘Abdallah-ben-Mas’oud.
Lorsqu’il entra il vit Ibn-‘Obâda entouré de toute sa
famille. « Tout est-il donc fini ? demanda-t-il. ---
Non, ô Envoyé de Dieu, lui répondit-on. » Alors le
Prophète se mit à pleurer, ce que voyant les assistants,
tous se mirent aussi à pleurer. Ensuite il reprit : «
Vous entendez bien ? Dieu ne châtira pas ni pour les
larmes que versent les yeux, ni pour la tristesse du
cœur. Mais il châtiera ou sera indulgent suivant l’usage
que l’on aura fait de ceci --- et ce disant il désignait
la langue. --- Le mort sera également châtié pour les
larmes que sa famille versera sur lui. »
‘Omar frappait à coups de bâton ceux qui pleuraient ; il
leur jetait des pierres et leur fourrait de la terre
dans la bouche.
CHAPITRE XLVI.
--- De l’interdiction des gémissements et des pleurs et
de la répression de ces actes.
1.
‘Âïcha a dit :
« Quand le Prophète apprit que Zaïd-ben-Hâritsa, Dja’far
et ‘Abdallah-ben-Rawâha avaient été tués, il s’assit
pour marquer son chagrin. Comme je regardais par la
fente de la porte, un homme vint trouver le Prophète et
lui dit : « Ah ! les femmes de Dja’far ! ô Envoyé de
Dieu ! » et il raconta leurs lamentations. Le Prophète
lui donna l’ordre d’aller les faire taire. L’homme
partit, puis revint et dit : « Je leur ai défendu de
pleurer, mais elles ne m’ont pas obéi. » Pour la
deuxième fois le Prophète lui enjoignit d’aller les
faire taire. L’homme partit et revint en disant : « Par
Dieu ! elles sont plus fortes que moi --- ou que nous. »
‘Âïcha a prétendu que l’Envoyé de Dieu répartit alors :
« Fourre-leur de la terre dans la bouche », et moi,
ajouta-t-elle, je dis à l’homme : « Dieu te mette le nez
dans la terre ! Tu n’as pas su agir et tu n’as pas
débarrassé l’Envoyé de Dieu de son souci. »
2.
Omm-‘Atiyya a dit :
« Lorsque nous prêtâmes serment au Prophète, il nous fit
jurer de ne point pousser de gémissements. Mais il n’y
eut que cinq femmes, parmi nous, qui tinrent leur
engagement : Omm-Solaïm, Omm-El-‘Alâ, la fille de
Abou-Sabra, le femme de Mo’âdz et deux autres femmes ---
ou (peut-être a-t-elle dit), la fille d’Abou-Sabra, la
femme de Mo’âdz et une autre femme. »