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TITRE 24
DE LA DÎME
CHAPITRE PREMIER. --- De l’obligation de
payer la dîme. – De ces paroles du Coran : Observez la
prière et donnez la dîme. – Ibn-‘Abbâs a dit : « Abou-Sofyân
m’a rapporté un hadith du Prophète en disant : « Il nous
ordonne la prière, la dîme, l’union avec les parents et
la chasteté. »
1.
Selon Ibn-‘Abbâs, le
Prophète envoya, dans le Yémen, Mo’âdz en lui disant :
« Invite les habitants de ce pays à attester qu’il n’y a
d’autre divinité que Dieu et que je suis l’Envoyé de
Dieu. S’ils se conforment à cette invitation,
enseigne-leur que Dieu leur a prescrit cinq prières pour
chaque jour et chaque nuit. S’ils les pratiquent,
enseigne-leur que Dieu a prescrit de faire l’aumône en
prenant une partie des biens des riches pour les
remettre aux pauvres. »
2.
D’après Abou-Ayyoub, un homme dit
au Prophète : « Indique-moi un acte à accomplir
qui me fera entrer dans le Paradis. --- Que veut-il ?
que veut-il ? s’écria-t-on dans l’assistance ? --- Oh !
répondit le Prophète, c’est une chose bien simple. Tu
adoreras Dieu ; tu ne lui associeras aucune chose ; tu
observeras la prière, tu payeras la dîme et tu seras
unis avec tes parents. »
3.
Selon Abou-Horaïra, un
arabe vint trouver le Prophète et lui dit :
« Indique-moi une œuvre qui, lorsque je l’aurai
accomplie, me fera entrer au paradis. --- Tu n’as qu’à
adorer Dieu, répondit le Prophète ; à ne lui associer
aucune chose, à observer la prière canonique ; à payer
la dîme prescrite et à jeûner pendant le ramadân. ---
Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! répliqua le
bédouin, je ne ferai rien autre chose que cela. --- Que
celui, dit alors le Prophète, qui veut avoir la joie de
contempler un de ceux qui seront du nombre des habitants
du Paradis, regarde cet homme. »
4.
Ibn-‘Abbâs a dit : « Une
députation des ‘Abdelqaïs vint trouver le Prophète.
« Nous, déclarèrent les membres de cette députation,
nous sommes de la tribu de Rabî’a, et nous sommes
séparés de toi par les infidèles de la tribu de Modar en
sorte que nous ne pouvons parvenir jusqu’à toi que dans
les mois sacrés ; donne-nous tes instructions, nous les
suivrons et nous engagerons ceux que nous avons laissés
derrière nous à les suivre également. --- Je vous
ordonne, répondit le Prophète, de faire quatre choses et
de vous abstenir de quatre choses également. Je vous
ordonne la foi en Dieu, c’est-à-dire l’attestation qu’il
n’y a d’autre divinité que Dieu, --- et, ce disant, il
compta ainsi sur ces doigts en les fermant, ---
l’observation de la prière, le payement de la dîme et le
versement du cinquième du butin que vous aurez fait. Je
vous interdis l’emploi des gourdes, des jarres noires,
des tonnelets formés d’un tronc de palmier évidé et des
outres enduites de poix. »
5.
Selon Hammâd, la foi en
Dieu c’est l’attestation qu’il n’y a pas d’autre
divinité que Dieu.
6.
Abou-Horaïra a dit : « Quand l’Envoyé de Dieu fut
mort, que Abou-Bakr fut au pouvoir et qu’un certain
nombre d’Arabes eurent renié leur foi, ‘Omar dit à
Abou-Bakr : « Comment vas-tu combattre ces gens-là,
alors que l’Envoyé de Dieu a dit : « J’ai reçu l’ordre
de combattre les gens tant qu’ils n’auront pas attesté
qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu, car quiconque
a prononcé cette formule a rendu pour moi sa vie et sa
fortune inviolables, sauf le cas où il est responsable
d’après la loi. En dehors de cela, il n’a de comptes à
régler qu’avec Dieu ? --- Par Dieu ! répondit Abou-Bakr,
je veux combattre quiconque s’est affranchi de la prière
et de la dîme, car la dîme est obligatoire pour les
biens. Par Dieu ! quand ils ne me refuseraient qu’une
chèvre parmi les redevances qu’ils payaient à l’Envoyé
de Dieu, je les combattrais à cause de ce refus. --- Par
Dieu ! s’écria ‘Omar, il faut que Dieu ait inspiré
Abou-Bakr, car je reconnais qu’il a raison. »
CHAPITRE II.
--- Du serment de fidélité avec promesse de payer la
dîme. – « S’ils se repentent, qu’ils observent la prière
et qu’ils payent la dîme ils seront (de nouveau) vos
frères en religion » (sourate IX, verset 11).
1.
Djâbir-ben-‘Abdallah a dit :
« Je prêtai serment de fidélité au Prophète en
m’engageant à faire la prière, à payer la dîme et à
aider de mes conseils tout musulman. »
CHAPITRE III. --- Du péché commis par
celui qui refuse la dîme. – De ces paroles du Coran :
« Et ceux qui amassent l’or et l’argent et ne le
dépensent point…goûtez ce que vous avez amassé (sourate
IX, verset 34-35).
1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a
dit : « Alors les chameaux, en meilleur état
qu’ils n’étaient (sur terre), s’avanceront contre leur
maître qui n’aura pas payé la dîme qu’il devait à leur
et le fouleront sous leurs pieds, tandis que (les
béliers) lui donneront des coups de corne. --- Vous
devez traire les animaux quand ils ont bu (il était
d’usage de distribuer du lait aux pauvres et cette
distribution se faisait à l’aiguade après que les
animaux avaient bu. Cette phrase est donc une invitation
à faire l’aumône. A noter la présence des animaux au
Jugement dernier.). --- Et, ajoute le Prophète, au jour
de la Résurrection, que l’un de vous, portant sur son
cou un mouton bêlant, ne vienne pas me dire : « Ô
Mohammed (intercède pour moi), » car je lui répondrai :
« Je ne puis rien pour toi ; je t’avais annoncé (ce que
tu avais à faire. ») Qu’un autre, portant sur son cou un
chameau grognant, ne vienne pas me dire : « Ô Mohammed
(intercède pour moi) », car je lui répondrai : « Je ne
puis rien auprès de Dieu pour toi. Je t’avais annoncé
(ce que tu devais faire). »
2.
D’après Abou-Horaïra, l’Envoyé de
Dieu a dit : « Celui à qui Dieu aura des biens et
qui n’en aura pas payé la dîme, Dieu, au jour de la
Résurrection fera apparaître ces biens sous la forme
d’un python à la tête chauve, avec deux excroissances de
chair. Le jour de la Résurrection, ce python s’enroulera
autour du cou de cet homme ; il le prendra dans ses
mâchoires et dira : « Je suis ton bien, je suis ton
trésor. » Ensuite le Prophète récita ce passage du
Coran : « Qu’ils ne comptent pas, ceux qui sont avares,
etc. » (sourate III, verset 75).
CHAPITRE IV. --- Ce qui paie la dîme n’est pas une somme thésaurisée
(pour comprendre le titre de ce chapitre il faut se
rappeler que le Coran interdit aux musulmans de
thésauriser, quand la dîme fut établie, on craignit que
cette prohibition n’eût pour conséquence de diminuer,
sinon de tarir les sources de la dîme, et il fut décidé,
pour ne point contrevenir au texte du Coran, que tout
capital payant la dîme ne serait point considéré comme
thésaurisé.). – Conformément aux paroles du Prophète :
au-dessous de la valeur de cinq onces il n’y pas de
dîme.
1.
Khâlid-ben-Aslam a dit :
« Nous étions en route avec ‘Abdallah-ben-‘Omar
lorsqu’un arabe lui dit : « Donne-moi quelques
renseignements au sujet de ces paroles du Coran : « Et
ceux qui amasse l’argent et l’or… » (sourate IX, verset
34). --- Celui qui amasse l’argent, répondit Ibn-‘Omar,
et qui ne paye pas la dîme, malheur à lui ! » Ceci se
passait avant que la dîme eût fait l’objet d’une
révélation. Lorsque la révélation eut lieu, Dieu fit de
la dîme une purification de la fortune. »
2.
D’après Abou-Sa’îd, le Prophète a
dit : « Au-dessous de cinq onces il n’y a pas de
dîme ; au-dessous de cinq chameaux, il n’y a pas de
dîme ; au-dessous de cinq charges (de grains ou de
dattes à, il n’y a pas de dîme. »
3.
Zaïd-ben-Wahb a dit :
« Comme je passais à Er-Rabadza j’y trouvai Abou-Dzarr.
« Pourquoi, lui demandai-je, habites-tu ici ? ---
J’étais en Syrie, répondit-il ; là j’ai été en désaccord
avec Mo’âwia au sujet de ces mots du Coran : « Ceux qui
amassent de l’or et de l’argent et qui ne le dépensent
point dans la voie de Dieu (sourate IX, verset 34) ».
Mo’âwia prétendait que ce verset s’appliquait à nous
(musulmans) tandis que je soutenais qu’il s’appliquait à
nous et à eux (c’est-à-dire aux chrétiens et aux juifs
également. L’influence de Abou-Dzarr était si grande
qu’elle portait ombrage non seulement à Mo’âwia, simple
gouverneur alors, mais au calife ‘Otsmân lui-même). Nous
nous sommes brouillés à cette occasion. Il a alors porté
plainte contre moi à ‘Otsmân et celui-ci m’a écrit de
venir à Médine. Je m’y rendis et, les gens s’étant
amassés autour de moi comme s’ils ne m’avaient jamais
vu, je rapportais la chose à ‘Otsmân, qui me dit : « Si
tu voulais t’éloigner et aller habiter à peu de distance
d’ici ! » Telle est la raison qui m’a fait résider en
cet endroit. On m’aurait intimé l’ordre d’obéir à un
abyssin (esclave) que j’aurais écouté cet ordre et
l’aurais suivi. »
4.
El-Ahnaf-ben-Qaïs a dit :
« J’étais assis auprès d’un groupe de Qoraïchites
lorsque arriva un homme grossier de chevelure, de
vêtements et d’aspect. Il se tint debout, salua et dit :
« Annonce aux thésauriseurs la bonne nouvelle suivante :
On fera rougir pour eux une pierre dans le feu de la
Géhenne, on appliquera cette pierre sur le bout du sein
de l’un d’eux et on l’y laissera jusqu’à ce qu’elle
pénètre jusqu’à la clavicule de l’épaule ; on la posera
ensuite sur la clavicule de l’épaule, jusqu’à ce qu’elle
pénètre jusqu’au bout du sein en s’agitant. » Cela dit,
l’homme s’en retourna et alla auprès d’un pilier. Je le
suivis et m’assis à côté de lui sans savoir qui c’était.
« Je ne pense pas que ce que tu as dit à ces gens ait
eut d’autre résultat que de leur causer de la répulsion.
--- Ils ne comprennent rien de ce qu’a dit mon ami,
répondit-il. --- Et quel est ton ami ? demandai-je. ---
Mon ami, répliqua-t-il, c’est le Prophète qui m’a dit :
Ô Abou-Dzarr : vois-tu le mont Ohod ? » Alors, regardant
le soleil pour voir ce qu’il restait de jour, car je
pensais que l’Envoyé de Dieu voulait me charger d’un
message pour quelque affaire, je répondis : « Oui ». ---
Ah ! reprit-il, que je voudrais avoir une quantité d’or
égale à la montagne de Ohod, dépenser tout cet argent et
ne garder que trois dinars. » Ces gens-là ajouta
Abou-Dzarr, ne comprennent point : ils ne songent qu’à
amasser des richesses. Eh bien, non, par Dieu ! non, je
ne leur demande pas d’argent et ne leur expliquerai plus
leur devoir de religion jusqu’à ce que j’aille rejoindre
Dieu. »
CHAPITRE V.
--- Du fait de dépenser de l’argent pour des choses qui
le méritent.
1.
Ibn-Mas’oud rapporte qu’il a
entendu le Prophète dire : « On ne doit être
jaloux que de deux choses : de l’homme qui, ayant reçu
la fortune de Dieu, est obligé de la perdre en
l’employant utilement, et de l’homme qui, ayant reçu la
sagesse de Dieu, en fait usage et l’enseigne.
CHAPITRE VI.
--- De l’ostentation dans l’aumône (dans tout ce titre
il est question à la fois de la dîme et de l’aumône.
L’usage que l’on doit faire des produits de la dîme
explique assez bien cette confusion, puisque la dîme
n’est en réalité qu’une aumône obligatoire dont la
répartition, au lieu d’être libre, est soumise à des
règles fixes.), suivant ces paroles du Coran : « Ô vous
qui croyez, ne détruisez point l’effet de vos aumônes
par les reproches et les mauvais procédés…, car Dieu ne
dirige point les infidèles. » (sourate II, verset 266).
Dans ce verset, Ibn-‘Abbâs explique le mot sold par une
chose contre laquelle on ne peut rien. ‘Ikrima dit que
wâbil signifie une forte pluie et tall, la rosée.
CHAPITRE VII. --- Dieu n’accepte pas une
aumône dérobée au butin. Il n’accepte que celle qui
provient d’un gain honnête, conformément à ces paroles
du Coran : « Une bonne parole et de l’indulgence valent
mieux qu’une aumône suivie de mauvais procédés. Dieu est
riche et clément. » (sourate II, verset 265).
CHAPITRE VIII. --- L’aumône doit provenir
d’un gain honnête, d’après ces paroles du Coran : « Il
donnera aux aumônes un bénéfice usuraire. Dieu n’aime
aucun incrédule criminel. Certes ceux qui ont cru, qui
pratiquent les bonnes œuvres, qui accomplissent la
prière et payent la dîme auront leur récompense auprès
du Seigneur. Ils n’auront aucune crainte à avoir et ils
ne seront point attristés. » (sourate II, verset 277).
1.
D’après Abou-Horaïra, l’Envoyé de Dieu a dit :
« Quiconque fera l’aumône d’une charge de dattes
provenant d’un gain honnête, --- et Dieu n’accepte que
ce qui est honnête, --- Dieu le recevra de sa main
droite et il élèvera cette aumône pour son auteur, de
même que l’un de vous élève son poulain, jusqu’à ce que
cette aumône soit comme une montagne. »
CHAPITRE IX.
--- Il faut faire l’aumône avant qu’on ne puisse la
refuser.
1.
Hâritsa-ben-Wahb a dit : « J’ai entendu le
Prophète prononcer ces paroles : « Faites l’aumône, car
il viendra un temps où l’homme s’en ira avec son aumône
sans trouver quelqu’un qui veuille l’accepter. --- Ah !
si tu étais venu hier, dira l’homme à qui on l’offrira,
je l’aurais acceptée, mais aujourd’hui je n’en ai plus
besoin. »
2.
Selon Abou-Horaïra, l’Envoyé de
Dieu a dit : « L’heure du Jugement dernier
n’arrivera pas avant que, parmi vous, les richesses
n’affluent et ne dérobent en sorte que l’homme qui aura
des biens sera embarrassé de trouver quelqu’un qui
accepte son aumône, car, quand il l’offrira à quelqu’un,
celui à qui il l’aura offerte lui dira : « Je n’en ai
nul besoin. »
‘Adyy-ben-Hâtim a dit : « J’étais auprès de l’Envoyé de
Dieu quand deux hommes vinrent le trouver : l’un d’eux
se plaignit de la misère ; l’autre des détrousseurs de
route. « Quant au brigandage sur les routes, répondit
l’Envoyé de Dieu, tu n’auras guère à en souffrir
qu’autant que les caravanes se rendront à la Mecque sans
être protégées par un défenseur. En ce qui concerne la
misère, l’heure du Jugement dernier ne viendra pas avant
que l’un de vous se promène en vain avec son aumône sans
trouver quelqu’un qui veuille l’accepter. Après cela,
chacun de vous sera debout devant Dieu ; il n’y aura
entre lui et l’Eternel aucun voile et aucun interprète
ne sera chargé de traduire ses paroles. Dieu dira
sûrement alors : « Ne t’ai-je point donné la fortune ?
--- Oui, répondra le fidèle. --- N’ai-je pas envoyé vers
toi un Envoyé ? --- Oui, répondra-t-il. » Et alors le
fidèle regardera à sa droite et ne verra que le feu de
l’Enfer ; puis il regardera à sa gauche et il ne verra
également que le feu de l’Enfer. Que chacun de vous
redoute le feu de l’Enfer. Qu’il fasse donc l’aumône,
fût-ce de la moitié d’une datte ; et, s’il n’a pas autre
chose, qu’il fasse l’aumône d’une bonne parole. »
3.
D’après Abou-Mousa, le Prophète a
dit : « Certes il viendra un temps pour les
hommes où celui qui se promènera avec une aumône de
pièces d’or ne trouvera personne qui veuille l’accepter.
On verra alors un seul homme suivi par quarante femmes,
qui se réfugieront auprès de lui, tant il y aura pénurie
d’hommes et abondance de femmes.
CHAPITRE X.
--- Redoutez l’Enfer (en faisant l’aumône) fût-ce d’une
moitié de datte ou en donnant la moindre aumône. – Ils
ressemblent ceux qui dépensent leurs biens…dans lesquels
il y a toutes sortes de fruits (sourate II, verset
267-268).
1.
Abou-Mas’oud a dit :
« Quand le verset relatif à l’aumône fut révélé, nous
nous mîmes à porter des charges (moyennant salaires). Un
homme vint qui fit une aumône considérable. Tout le
monde dit : « C’est par ostentation ». Un autre vint qui
fit l’aumône d’une mesure (de dattes). Tout le monde de
dire alors : « Dieu n’a pas besoin de cette mesure de
dattes. » Dieu révéla aussitôt ce verset : « Ceux qui
critiquent les croyants qui donnent largement les
aumônes, ainsi que ceux qui ne se les procurent qu’avec
peine… » (sourate IX, verset 80).
2.
Abou-Mas’oud-El-Ansâri a dit :
« Quand l’Envoyé de Dieu nous donna l’ordre de
faire l’aumône, certains d’entre nous se rendaient au
marché et faisant le portefaix gagnaient un modd (une
mesure de grain), tandis qu’aujourd’hui il est des gens
qui en possèdent cent mille. »
3.
Adyy-ben-Hâtim a dit :
« J’ai entendu le Prophète prononcer ces mots :
« Redoutez l’Enfer (en faisant l’aumône) fût-ce d’une
moitié de datte. »
4.
‘Âïcha a dit : « Une femme
accompagnée de deux de ses filles se présenta et demanda
l’aumône. Je n’avais rien autre chose qu’une seule
datte. Je la donnai à cette femme qui la partagea entre
ses deux filles, et n’en mangea point. Cette femme se
leva et sortit ; puis le Prophète entra. Je lui racontai
la chose et il dit alors : « Celui qui, pour ses filles,
se sera privé de la moindre des choses la retrouvera
pour le protéger contre le feu de l’Enfer. »
CHAPITRE XI. --- Du mérite de l’aumône faite par
l’avare bien portant, conformément à ces paroles du Coran : « Ô vous qui
croyez, dépensez (en aumône) une partie des biens dont nous vous avons
gratifiés avant que vienne un jour où ni engagement, ni amitié, ni
intercession n’auront de valeur. Les infidèles sont les pervers » (sourate
II, verset 255). – Dépensez (en aumône) une partie des biens dont nous vous
avons gratifiés avant que la mort ne vienne…(sourate LXIII, verset 10).
1.
Abou-Horaïra a dit : « Un
homme vint trouver le Prophète et lui dit : « Ô Envoyté
de Dieu, quelle est l’aumône qui sera la plus largement
récompensée ? --- C’est, répondit-il, celle que tu fais
toi, homme bien portant et avare, qui redoutes la
pauvreté et ambitionnes la richesse. N’attends pas que
tu sois sur le point de rendre l’âme pour dire : « Ceci
est pour un tel ; ceci est pour un tel, car alors ces
choses appartiendront à un tel (ton héritier).
2.
D’après ‘Âïcha, quelques-unes des
femmes du Prophète dirent à ce dernier : « Quelle
est celle de nous qui sera la première à aller te
rejoindre (après ta mort) ? --- Celle dont la main sera
la plus large, répondit-il ». Aussitôt elles prirent un
roseau et se mesurèrent ; c’était Souda qui avait la
main la plus large. Plus tard, nous apprîmes que la
largeur de main dont il s’agissait était l’aumône. Ce
fut en effet Souda qui fut la première à aller rejoindre
le Prophète, et elle aimait à faire l’aumône.
CHAPITRE XII. --- De l’aumône faite
publiquement et de ces paroles du Coran : Ceux qui
dépensent (en aumône) leurs biens nuit et jour, en
secret et en public…(sourate II, verset 275).
CHAPITRE XIII. --- De l’aumône en secret.
– Abou-Horaïra a dit d’après le Prophète : « Un homme a
fait une aumône et il l’a dissimulée de façon que sa
main gauche n’a pas su ce que faisait sa main droite. »
-- De ces paroles du Coran : « …Si vous faites l’aumône
publiquement, c’est bien ; mais si la faites en secret
et que vous alliez vous-même trouver les pauvres, cela
vous vaudra mieux… » (sourate II, verset 273).
CHAPITRE XIV. --- De celui
qui, sans le savoir, fait l’aumône au riche.
1.
Abou-Horaïra a rapporté que
l’Envoyé de Dieu a dit : « Un homme avait dit :
« Je vais faire une aumône. » Puis il partit avec son
aumône et la mit dans la main d’un voleur. Le lendemain,
comme on (les juifs) parlait de cette aumône faite à un
voleur, le même homme dit : « Ô mon Dieu, louange à
toi ; je vais faire une aumône. » Puis il partit avec
son aumône et la déposa dans la main d’une femme
adultère.
Le lendemain on parla de cette aumône faite la veille à
une femme adultère. Le même homme dit encore : « Ô mon
Dieu ! louange à Dieu qui m’a fait donner l’aumône à une
femme adultère. Je vais faire encore une aumône. » Puis
il partit avec son aumône et la mit dans la main d’un
riche. Le même homme s’écria alors : « Ô mon Dieu !
louange à toi qui m’as fait donner l’aumône à un voleur,
à une femme adultère et à un riche. » Cet homme vit en
songe quelqu’un qui lui dit : « L’aumône que tu as faite
à un voleur servira peut-être à lui enlever dorénavant
le désir de voler. Celle faite à une femme adultère la
portera peut-être à s’abstenir de l’adultère, et, quant
à celle faite à un riche, il y verra peut-être un
exemple à imiter et il dépensera (en aumônes) une partie
des biens que Dieu lui a donnés. »
CHAPITRE XV.
--- De celui qui, sans le savoir, fait l’aumône à son
fils.
1.
Ma’n-ben-Yazîd a dit : « Je
prêtai serment de fidélité à l’Envoyé de Dieu en même
temps que mon père et mon grand-père. Le Prophète fit
une demande en mariage pour moi et me maria. Puis
j’allai lui exposer le grief suivant : Mon père avait
tiré (de sa bourse) un certain nombre de dinars pour en
faire des aumônes, et il remit cet argent à un homme qui
se trouvait dans la mosquée. Quand je vins à la mosquée
je pris une de ces parts d’aumônes et la portai à mon
père qui me dit : « Par Dieu ! ce n’est pas à toi à qui
je voulais donner. » J’allai demander à l’Envoyé de Dieu
de se prononcer sur notre différent et il le fit en ces
termes : « Ô Yazîd, tu seras récompensé pour ton
intention ; et toi, ô Ma’n, garde ce que tu as reçu. »