Sahih Al Boukhari
 

 

 
 

TITRE 23_2

DES FUNERAILLES

CHAPITRE XLVII. --- On doit se lever quand un convoi funèbre passe.

1.
D’après ‘Âmir-ben-Rabî’a, le Prophète a dit : « Lorsque vous voyez passer un convoi funèbre, levez-vous et restez debout jusqu’à ce qu’il vous ait dépassé. »



CHAPITRE XLVIII. --- A quel moment celui qui s’est levé pour un convoi funèbre peut-il se rasseoir.

1.
D’après ‘Âmir-ben-Rabî’a, le Prophète a dit : « Lorsque l’un de vous aperçoit un convoi funèbre, il doit, s’il ne l’accompagne pas, se lever et rester debout jusqu’à ce qu’il l’ait dépassé ou que le convoi l’ait dépassé, à moins que le brancard ne soit déposé à terre avant ce moment-là. »
2. D’après Abou-Sa’îd-El-Khodry, le Prophète a dit : « Quand vous voyez passer un convoi funèbre, levez-vous. Quant à ceux qui suivent le convoi, qu’ils ne s’asseyent pas avant que le brancard n’ait été posé à terre.



CHAPITRE XLIX. --- Ceux qui suivent un convoi funèbre ne doivent s’asseoir qu’après que le brancard a été déchargé des épaules des porteurs et posé à terre. Si l’un des assistants s’assied auparavant on lui enjoindra de se lever.

1.
Kîsân a dit : « Nous assistions à un enterrement. Abou-Horaïra ayant pris la main de Merwân s’assit avec lui, avant qu’on eût déposé à terre le brancard funèbre. Alors Abou-Sa’îd, survenant, prit à son tour la main de Merwân et lui dit : « Lève-toi ! Par Dieu ! ton compagnon sait pourtant bien que le Prophète nous a défendu d’agir ainsi. --- Il dit vrai, s’écria Abou-Horaïra. »



CHAPITRE L. --- De celui qui se lève pour le convoi funèbre d’un juif.

1.
Djâbir-ben-‘Abdallah a dit : « Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c’était le convoi d’un juif. « Lorsque nous répondit-il, vous verrez un convoi funèbre (quel qu’il soit), levez-vous. »

2.
‘Abderrahman-ben-Abou-Laïla a dit :
« Sahl-ben-Honaïf et Qaïs-ben-Sa’d étaient un jour assis à El-Qâdisiyya lorsqu’un convoi funèbre vint à passer près d’eux. Comme ils s’étaient levés, on leur dit : « C’est le convoi d’un homme du pays », c’est-à-dire un tributaire. --- « Le Prophète, répondirent-ils, se leva un jour devant un convoi funèbre, et, comme on lui faisait remarquer que c’était d’un juif, il répliqua : N’est-ce donc pas une âme ! »



CHAPITRE LI. --- Les hommes, mais non les femmes, doivent porter le brancard funèbre.

1.
D’après Abou-Sa’îd-El-Khodry, l’Envoyé de Dieu a dit : « Lorsque le cadavre a été posé sur le brancard, que les hommes l’ont chargé sur leurs épaules, si le défunt a été un juste, son âme criera : « Faites-moi avancer. » Dans le cas contraire, l’âme dira : « Malheur à moi ! où m’emmenez-vous ? » Ces paroles seront entendues par toutes les choses, sauf par l’homme, car l’homme qui les entendrait tomberait foudroyé. »



CHAPITRE LII. --- De la marche à une allure rapide dans les convois funèbres. – Anas a dit : « Vous reconduisez le mort ; marchez donc devant le brancard, derrière, à droite et à gauche. – D’autres ont dit : « Marchez tout auprès. »

1.
D’après Abou-Horaïra, le Prophète a dit : « Prenez l’allure rapide en emportant le brancard funèbre. Si le défunt était un homme de bien, il est préférable que vous le fassiez avancer (rapidement) vers le lieu qui l’attend ; s’il ne l’était pas, vous déchargerez vos épaules d’une chose malfaisante. »



CHAPITRE LIII. --- De ces mots que dit le mort quand il est sur le brancard : « Faites-moi avancer ».

1.
Selon Abou-Sa’îd-El-Khodry, l’Envoyé de Dieu a dit : « Lorsque le cadavre a été placé sur le brancard, que les hommes l’ont chargé sur leurs épaules, si le défunt a été un juste, son âme criera : « Faites-moi avancer. » Dans le cas contraire, l’âme dira : « Malheur à moi ! où m’emmenez-vous ? » Ces paroles seront entendues par toutes les choses, sauf par l’homme, car l’homme qui les entendrait tomberait foudroyé. »



CHAPITRE LIV. --- De ceux qui, derrière l’imam, se mettent sur deux ou trois rangs (pour la prière des funérailles.)

1.
--- D’après Djâbir-ben-‘Abdallah, l’Envoyé de Dieu fit la prière pour le Négus, et personnellement, dit Djâbir, j’étais au deuxième ou au troisième rang.



CHAPITRE LV. --- Du fait de se mettre en rangs pour les prières des funérailles.

1.
Abou-Horaïra a dit : « Le Prophète annonça à ses compagnons la mort du Négus. Puis il s’avança, et, après qu’on se fût mis en rangs derrière lui, il prononça quatre fois : « Dieu est grand ! »

2.
Ech-Chaïbâni rapporte que Ech-Cha’bi a dit : « Un témoin oculaire m’a informé que le Prophète se rendit un jour vers une tombe abandonnée, qu’il fit mettre en rangs les fidèles et qu’il prononça quatre fois ces mots : « Dieu est grand. »
« Qui t’a raconté cela, demandai-je à Ech-Cha’bi ? --- C’est Ibn-‘Abbâs, me répondit-il. »

3.
Djâbir-ben-‘Abdallah rapporte que le Prophète dit un jour :
« Aujourd’hui, un juste d’entre les Abyssins est mort ; allons ! venez que nous priions pour lui. » Nous nous mîmes en rangs et, quand nous fûmes ainsi disposés, le Prophète fit la prière.
D’après Abou-Ez-Zobaïr, Djâbir aurait ajouté : « Moi, j’étais au second rang. »



CHAPITRE LVI. --- Les jeunes gens se mettent en rangs avec les hommes pour la prière des funérailles.

1.
Selon Ibn-‘Abbâs, l’Envoyé de Dieu, passant auprès d’une tombe dans laquelle l’inhumation avait eu lieu de nuit, demanda quand l’inhumation avait eu lieu. « Hier, lui répondit-on. » --- « Pourquoi, ajouta-t-il, ne m’avez-vous pas convoqué à ces funérailles ? --- Parce que, répliqua-t-on, la cérémonie a eu lieu pendant les ténèbres de la nuit et qu’il nous a répugné de t’éveiller. » Le Prophète se tint debout (pour la prière) et nous nous plaçâmes en rangs derrière lui. « J’étais du nombre de ces fidèles, ajoute Ibn-‘Abbâs, et le Prophète fit la prière pour le défunt. »



CHAPITRE LVII. --- Des rites de la prière pour les funérailles. – Le Prophète a dit : « Celui qui fait la prière sur les morts… » ; « Faites la prière sur votre compagnon défunt… » ; « faites la prière sur le Négus… » ; et il a nommé prière cet office bien qu’il ne comportât ni inclinaison, ni prosternation. – On ne doit pas parler dans cet office qui comporte cependant tekbîr et salutation finale. – ‘Omar ne faisait cette prière qu’après ablutions et jamais ni au coucher, ni au lever du soleil ; il y accomplissait l’élévation des mains. – El-Hasan a dit : « J’ai connu les gens (des premiers temps de l’Islam) ; ils prenaient, comme le mieux qualifié parmi eux, pour faire l’office des funérailles, celui qu’ils agréaient pour diriger leurs prières canoniques. – Lorsqu’une impureté survient le jour de la fête ou à un enterrement c’est l’eau qu’il faut employer et non la lustration pulvérale. –- Quand quelqu’un arrive à un enterrement alors que l’office est commencé, il prononce un tekbîr en prenant place dans les rangs. » -- Ibn-El-Mosayyab a dit : « Dans cet office, on prononce quatre fois le tekbîr, que ce soit la nuit ou le jour, en voyage ou à demeure. – Anas a dit : « Un seul tekbîr est prononcé au début de cette prière. » -- Dieu a dit sur le Coran : « Ne prie jamais sur aucun d’eux… » (sourate IX, verset 85). Dans l’office des funérailles on se met en rangs et on institue un imam.

1
. D’après Ech-Chaïbâni, Ech-Cha’bi a dit : Un témoin oculaire m’a informé que le Prophète passa un jour auprès d’une tombe abandonnée. Il nous servit d’imam et nous nous mîmes en rangs derrière lui et fîmes la prière. « Qui t’a donc raconté cela, ô Abou-‘Amr, demandai-je à Ech-Cha’bi ? --- C’est Ibn-‘Abbâs, répondit-il. »



CHAPITRE LVIII. --- Du mérite qu’il y a à suivre les convois funèbres. – Zaïd-ben-Tsâbit a dit : « Quand vous avez fait la prière des funérailles, vous avez accompli le devoir qui vous incombe. » -- Homaïd-ben-Hilâl a dit : « Il n’est pas nécessaire, à ce que nous sachions, de demander la permission (de se retirer aux funérailles) ; mais quiconque, après avoir fait la prière, s’en retourne, a acquis un qirât (de récompense).

1.
Nâfi’ a dit : « On rapporta à Ibn-‘Omar que Abou-Horaïra avait dit : Quiconque suit un convoi funèbre a droit à un qirât (de récompense). « Abou-Horaïra, s’écria-t-il, nous promet vraiment beaucoup ! » Mais ‘Âïcha confirma le propos de Abou-Horaïra en disant : « J’ai entendu l’Envoyé de Dieu s’exprimer ainsi. » Alors Ibn-‘Omar répartit : « Vraiment, nous avons laissé perdre beaucoup de qirât. »


CHAPITRE LIX. --- De celui qui reste jusqu’à la fin de l’inhumation.

1.
(Avec trois isnâd différents) Abou-Horaïra a dit : « L’Envoyé de Dieu s’est exprimé en ces termes : « Quiconque assiste à un enterrement jusqu’à la fin de la prière acquiert un qirât, et quiconque assiste jusqu’à la fin de la mise en terre acquiert deux qirât. » Comme on demandait au Prophète quelle était la valeur de ces deux qirât, il répondit : « Ils équivalent à deux énormes montagnes. »


CHAPITRE LX. --- Les enfants peuvent prendre part avec les hommes à la prière des funérailles.

1.
Ibn-‘Abbâs a dit : « Comme l’Envoyé de Dieu était arrivé auprès d’une tombe, on lui dit : « C’est un homme ou une femme qu’on a enterré ici hier. » Alors, ajouta Ibn-‘Abbâs, nous nous mîmes en rangs derrière lui et il pria sur le défunt. »



CHAPITRE LXI. --- De la prière pour les funérailles dans un oratoire en plein vent et dans une mosquée.

1.
Abou-Horaïra a dit : « L’Envoyé de Dieu nous annonça la mort du Négus, le souverain des Abyssins, le jour même où elle se produisit. « Venez, nous dit-il, implorer la miséricorde divine pour votre frère. »
D’après un autre isnâd, Abou-Horaïra aurait ajouté : « Le Prophète fit mettre les fidèles en rangs dans l’oratoire en plein vent et prononça quatre fois le tekbîr sur le Négus. »

2.
Selon ‘Abdallah-ben-‘Omar,
les juifs amenèrent au Prophète un homme d’entre eux ainsi qu’une femme qui avaient commis un adultère. Sur l’ordre que donna le Prophète on lapida les deux coupables tout près de l’endroit où se fait l’office des funérailles, dans le voisinage de la mosquée.



CHAPITRE LXII. --- De ce qu’il y a de répréhensible à se servir des tombeaux comme lieux de prières. – Quand El-Hasan-ben-El-Hasan-ben-‘Ali (le texte imprimé de El-‘Aïni porte seulement « El-Hasan-ben-‘Ali ») mourut, sa femme, durant toute une année, dressa une tente sur la tombe de son mari. Ce temps écoulé, comme elle faisait enlever cette tente, elle entendit une voix qui disait : « Ont-ils donc retrouvé ce qu’ils avaient perdu ? » A quoi une autre voix répondit : « Non pas, c’est parce qu’ils désespèrent (de le retrouver) qu’ils sont partis. »

1.
D’après ‘Âïcha, dans la dernière maladie à laquelle il succomba, le Prophète dit : « Dieu maudisse les juifs et les chrétiens qui prennent pour lieux de prières les tombeaux de leurs prophètes ! »
Et ‘Âïcha ajouta : « Sans cela on aurait laissé en public le tombeau du Prophète ; mais on craignit qu’on ne le prît pour lieu de prières. »



CHAPITRE LXIII. --- De la prière sur la femme qui est morte en couches.

1.
Samora-ben-Djondob a dit : « Je fis, derrière le Prophète, la prière sur une femme morte en couches. Il se tint vers le milieu du corps qui était étendu devant lui. »



CHAPITRE LXIV. --- Où doit se tenir l’imam quand il fait la prière sur un mort, homme ou femme.

1.
Samora-ben-Djondob a dit : « Je fis, derrière le Prophète, la prière sur une femme morte en couches. Il se tint, pour la prière, vers le milieu du corps étendu devant lui. »



CHAPITRE LXV. --- Le Tekbîr, dans la prière des funérailles, se prononce quatre fois. – Homaïd a dit : « Anas, dirigeant notre prière, ne prononça que trois fois le tekbîr et dit ensuite la salutation finale. Comme on lui fit remarquer son omission, il se tourna vers la qibla, puis prononça une quatrième fois le tekbîr et ensuite dit la salutation finale.

1.
D’après Abou-Horaïra, l’Envoyé de Dieu annonça la mort du Négus le jour même où elle eut lieu. Il emmena les fidèles à l’oratoire en plein vent, les mit en rangs et prononça quatre fois le tekbîr dans sa prière pour le défunt.

2.
Selon Djâbir,
le Prophète, faisant la prière des morts sur Ashama, le négus, prononça quatre fois le tekbîr.



CHAPITRE LXVI. --- De la récitation de la fatîha dans la prière des morts. – El-Hasan a dit : « Aux funérailles du jeune enfant, (l’imam) récite la fatîha et dit : « Ô mon Dieu, fais qu’il nous précède au paradis, qu’il y prépare notre place et qu’il soit la cause de notre récompense.

1.
(Avec deux isnâd différents) Talha-ben-‘Abdallah a dit : « Je fis la prière des morts derrière Ibn-‘Abbâs qui récita la fatîha. » Et il ajouta : « Je vous dis cela afin que vous sachiez bien que c’est là une pratique de la loi religieuse. »



CHAPITRE LXVII. --- De la prière faite sur la tombe postérieurement à la mise en terre.

1.
Solaïmân-Ech-Chaïbâni a rapporté ceci : J’ai entendu Ech-Cha’bi dire : « Un témoin oculaire m’a informé que le Prophète passa un jour auprès d’une tombe abandonnée. Il nous servit d’imam et nous fîmes la prière derrière lui. » « Qui t’a donc raconté cela, ô Abou-‘Amr, demandai-je à Ech-Cha’bi ? --- C’est Ibn-‘Abbâs répondit-il. »

2.
D’après Abou-Horaïra,
un nègre --- ou une négresse --- qui balayait la mosquée mourut sans que la nouvelle de sa mort fût portée à la connaissance du Prophète. Or, un jour que le souvenir de cette personne se présenta à son esprit, le Prophète demanda ce qu’elle était devenue. « Cette personne est morte, ô Envoyé de Dieu, lui répondit-on. --- Et pourquoi, reprit-il, ne m’avez-vous convoqué à son enterrement ? --- Parce que, lui répondit-on, elle était ceci et cela. » Et dans ce récit, ils marquaient leur mépris pour cette personne. --- « Indiquez-moi sa tombe, dit alors le Prophète ». Puis il s’y rendit et y fit une prière.



CHAPITRE LXVIII. --- Le mort entend le craquement des sandales.

1.
(Avec deux isnâd différents). D’après Anas, le Prophète a dit : « Lorsque le croyant a été mis dans son tombeau, que ses amis s’éloignent et retournent chez eux, et alors qu’il entend encore le craquement de leurs sandales, deux anges se rendent auprès de lui, le font mettre sur son séant et lui posent la question suivante : « Que disais-tu de cet homme, Mohammed ? --- Je déclarais, répondra-t-il, qu’il est le serviteur et l’Envoyé de Dieu. » Alors, les anges lui diront : « Regarde la place que tu aurais occupée en enfer et celle que Dieu en échange t’a donnée dans le paradis. » Et l’homme verra ces deux places. Quant au mécréant ou à l’hypocrite, il répondra à la question posée : « Je ne sais pas ; je répétais ce que tout le monde disait. » Alors, on dira à cet homme : « Tu n’as rien su, tu n’as donc rien lu ? » Et les anges le frapperont une seule fois avec un maillet de fer entre les deux oreilles. L’homme poussera un tel cri que tout le voisinage l’entendra, sauf les hommes et les génies.



CHAPITRE LXIX. --- De celui qui désire être enterré en terre sainte ou dans quelque endroit analogue.

1.
Abou-Horaïra a dit : « L’ange de la mort ayant été envoyé vers Moïse, celui-ci le frappa si violemment qu’il lui creva un œil. Retournant alors vers le Seigneur, l’ange lui dit : « Tu m’as envoyé vers un homme qui ne veut pas mourir. » Dieu rendit à l’ange l’œil qu’il avait perdu et lui dit : « Retourne vers cet homme et dis-lui de placer sa main sur le dos d’un taureau. Je lui accorderai autant d’années d’existence qu’il y aura de poils couverts par sa main. »
(L’ange ayant fait la chose) Moïse s’écria : « Ô Seigneur, et que m’adviendra-t-il ensuite ? --- Ensuite, répondit Dieu, ce sera pour toi la mort. --- Qu’elle vienne donc tout de suite, reprit Moïse, et je demande à Dieu qu’il me rapproche de la terre sainte à la portée d’un jet de pierre. »
« Si j’étais là-bas, ajouta l’Envoyé de Dieu, je vous ferais voir la tombe de Moïse ; elle est sur le bord de la route (El-‘Aïni remplace le mot « route » par « Sinaï »), auprès du monticule de sable rouge. »



CHAPITRE LXX. --- De l’inhumation pendant la nuit. – Abou-Bakr fut enterré de nuit.

1.
Ibn-‘Abbâs a dit : « Le Prophète fit la prière des morts pour un homme enterré la nuit précédente.
Il s’était arrêté avec ses compagnons et avait demandé de qui était le tombeau en disant : « Qui est-ce ? --- Un tel, lui répondit-on, on l’a enterré hier pendant la nuit. » Tous alors prièrent pour le défunt. »



CHAPITRE LXXI. --- Du fait de construire un oratoire sur une tombe.

1.
‘Âïcha a dit : « Pendant que le Prophète était très souffrant, certaines de ses femmes parlèrent d’une église qu’elles avaient vue et en Abyssinie et qu’on appelait (église de) Mâria. Omm-Salama et Omm-Habîba, qui étaient allées en Abyssinie, vantaient la magnificence de cette église et des images qu’on y voyait à l’intérieur. Le Prophète leva la tête alors et dit : « Lorsqu’un saint personnage d’entre eux vient à mourir, ces gens-là bâtissent sur sa tombe un oratoire et y peignent ensuite ces images. Ces gens-là sont les pires des êtres créés aux yeux de Dieu. »



CHAPITRE LXXII. --- De celui qui peut entrer dans la tombe d’une femme.

1.
Anas a dit : « Nous assistâmes aux funérailles de la fille de l’Envoyé de Dieu. Il était assis sur le bord de la tombe et je vis les larmes couler de ses yeux. --- « Y a-t-il parmi vous, demanda-t-il, quelqu’un qui n’ait pas fait œuvre de chair cette nuit ? --- Moi, répondit Abou-Talha. --- Descends donc dans cette tombe, reprit le Prophète. » Abou-Talha y descendit et enterra le cadavre. »



CHAPITRE LXXIII. --- De la prière des morts pour un martyr.

1.
Djâbir-ben-‘Abdallah a dit : « Le Prophète donna l’ordre d’ensevelir les guerriers tués à Ohod deux à deux dans une même pièce d’étoffe. Puis, pour chacun de ces couples, il s’enquit de celui des deux qui savait le plus de Coran et, quand on le lui eut désigné, il le fit placer le premier dans la fosse. Après cela il ajouta : « Je témoignerai en faveur de ces braves au jour de la Résurrection. » Il enjoignit qu’on les ensevelit couverts du sang de leurs blessures sans les avoir lavés. Le Prophète ne fit point de prières pour eux. »

2.
D’après ‘Oqba-ben-‘Âmir,
un jour, le Prophète étant sorti, alla faire la prière pour les musulmans tombés à Ohod et la prière qu’il fit fut celle des morts. Ensuite, il monta en chaire et dit : « Je vous devancerai (à la source suprême), et là je témoignerai pour vous. Dès maintenant, par Dieu ! j’aperçois mon abreuvoir. J’ai reçu les clés des trésors de la terre (El-‘Aïni ajoute : --- « ou les clefs de la terre. »). Par Dieu ! je ne crains pas qu’après moi vous retourniez au polythéisme, mais ce que je redoute pour vous c’est que vous vous disputiez les trésors (de la terre). »



CHAPITRE LXXIV. --- Du fait d’enterrer deux ou trois personnes dans une même fosse.

1.
Djâbir-ben-‘Abdallah rapporte que le Prophète fit enterrer les morts de Ohod, deux par deux, dans une même fosse.



CHAPITRE LXXV. --- De ceux qui n’estiment pas devoir laver les corps des martyrs.

1.
D’après Djâbir, le Prophète a dit : « Enterrez-les couverts du sang de leurs blessures. » --- Il parlait ainsi des gens tués à la bataille de Ohod et il ne les fit point laver.



CHAPITRE LXXVI. --- De ceux qui doivent être placés les premiers dans la partie de la fosse dite Lahd. – El-Bokhâri dit : cette fosse est appelée lahd ; elle est ménagée dans un coin (le lahd est une seconde fosse creusée dans le sol de la première ; elle ne porte ce nom qu’autant que ses parois sont inclinées, la racine du mot signifiant « pencher ») (de la fosse) ; (dans le Coran, LXXII, verset 23) « vers ce qui penche, on se réfugie ». Quand l’excavation est à parois verticales, elle prend le nom de darîh.

1.
Selon Djâbir-ben-‘Abdallah, l’Envoyé de Dieu fit réunir deux à deux, et dans une même pièce d’étoffe, les corps des guerriers tués à Ohod. Il demanda ensuite pour chaque couple quel était celui des deux qui savait le plus le Coran. Quand on le lui eut indiqué il le fit placer le premier dans la fosse lahd, puis il dit : « Je témoignerai pour ces martyrs. » Il ordonna de les enterrer couverts du sang de leurs blessures, ne fit pas pour eux la prière des morts et ne les fit point laver.
Suivant un autre isnâd, Djâbir-ben-‘Abdallah a dit : « L’Envoyé de Dieu, pour chacun des guerriers tués à Ohod, disait : « Quel est celui qui (de chaque couple) savait le plus de Coran ? « Dès qu’on le lui avait indiqué, il le faisait placer le premier des deux dans la fosse (lahd). C’est ainsi, ajoute Djâbir, que mon père et mon oncle paternel furent ensevelis dans un même manteau. »



CHAPITRE LXXVII. --- De l’emploi de l’idzkhir et de l’herbe dans les tombes.

1.
D’après Ibn-‘Abbâs, le Prophète a dit : « Dieu a rendu sacré (le territoire de) la Mecque. Avant moi, personne n’a eu le droit de le rendre profane, et nul, après, ne jouira de ce privilège pas même un seul instant ; il a été rendu profane pour moi durant un seul jour. On ne fauchera donc point ses herbes, on ne coupera pas ses arbres, on ne poursuivra pas son gibier, et, quand un objet y aura été perdu, on ne le ramassera qu’avec l’intention de faire connaître sa trouvaille. » El-‘Abbâs lui dit alors : « Ajoute : à l’exception de l’idzkhir que nous employons pour notre orfèvrerie et nos tombes. – A l’exception de l’idzkhir, répondit alors le Prophète. »
Abou-Horaïra, rapportant ce hadith, se sert des termes « pour nos tombes et nos demeures ». Cette version est confirmée par un isnâd.
Ibn-‘Abbâs, d’après un autre isnâd, aurait dit : « pour leurs travaux de forge et pour leurs demeures. »



CHAPITRE LXXVIII. --- Peut-on exhumer un mort de la tombe et de la fosse lahd.

1.
Djâbir-ben-‘Abdallah a dit : « L’Envoyé de Dieu se rendit à la tombe de ‘Abdallah-ben-Obayy, après que le corps eut été mis en terre ; il l’en fit retirer, le plaça sur ses genoux, souffla sur lui quelques gouttelettes de sa salive, puis le revêtit de sa propre chemise. Dieu sait mieux que personne (pourquoi le Prophète agit ainsi) ; c’est que ‘Abdallah avait vêtu ‘Abbâs d’une chemise. »
Sofyân et Abou-Horaïra ont dit : « L’Envoyé de Dieu portait deux chemises et le fils de ‘Abdallah-ben-Obayy lui avait dit : « Ô Envoyé de Dieu, revêts mon père de la chemise que tu portes immédiatement sur la peau. » Et Sofyân ajoute : « On croit qu’en revêtant ‘Abdallah-ben-Obayy de sa chemise, le Prophète voulait le récompenser de ce qu’il avait fait pour ‘Abbâs. »

2.
Djâbir a dit :
« La nuit qui précéda le combat de Ohod, mon père me manda et me dit : « Je ne me vois pas autrement que parmi les premiers de ceux des compagnons du Prophète qui seront tués. Je ne laisserai, après moi, personne qui, plus que toi, me soit cher ; je n’en excepte que l’Envoyé de Dieu lui-même. « J’ai des dettes, tu les payeras ; je te recommande de traiter tes sœurs avec bonté. » Le lendemain, mon père fut le premier tué des Musulmans et on l’inhuma avec un autre mort dans une même fosse. J’étais tourmenté à l’idée que je laissais mon père avec un autre individu, aussi le fis-je exhumer six mois après. A ce moment, le corps, sauf une légère altération d’une oreille, était dans le même état que le jour où je l’avais enterré. »
3. Djâbir a dit : « Mon père avait été enterré dans la même fosse qu’un autre mort. Je ne trouvai point de repos tant que je n’eus point exhumé son corps et que je ne l’eus placé seul dans une autre sépulture. »



CHAPITRE LXXIX. --- Des parties de la fosse appelées lahd et chaqq.

1.
Djâbir-ben-‘Abdallah a dit : « Le Prophète faisait réunir deux par deux les corps des guerriers tués à Ohod, puis il disait : « Lequel des deux dans ce couple savait le plus de Coran ? », et, quand on le lui avait indiqué, il le faisait placer le premier dans le lahd. Ensuite il dit : « Je témoignerai pour ces gens-là au jour de la Résurrection. » Après quoi, il ordonna de les ensevelir couverts du sang de leurs blessures et ne les fit pas laver. »



CHAPITRE LXXX. --- Faut-il faire la prière sur le cadavre de l’impubère musulman ? Faut-il inviter l’impubère à se convertir à l’islamisme ? – El-Hasan, Ibrâhim, Choraïh et Qatâda ont dit : « Lorsque, du père et de la mère, un seul embrasse l’islamisme, l’enfant suivra la religion de ce dernier. – Ibn-‘Abbâs ainsi que sa mère furent du nombre des persécutés. Il ne suivait donc pas, avec son père, la religion de ses concitoyens. – Il a dit (le sujet n’est pas nommé, mais c’est le Prophète qui a dit ces paroles.) : « L’Islam élève, mais il ne saurait être élevé. »

1.
Ibn-‘Omar rapporte que ‘Omar se rendit avec le Prophète et un groupe de musulmans du côté de l’endroit où se trouvait Ibn-Sayyâd. Ils le trouvèrent en train de jouer avec d’autres enfants près du château des Benou-Moghâla. A cette époque, Ibn-Sayyâd approchait de l’âge de la puberté. Il ne s’aperçut de l’arrivée du Prophète que lorsque celui-ci, l’ayant touché de la main, lui dit : « Confesses-tu que je suis l’Envoyé de Dieu ? » Ibn-Sayyâd le regarda et lui répondit : « Je confesse que tu es l’Envoyé des illettrés. » Puis il ajouta en s’adressant au Prophète : « Et toi, confesses-tu que je suis l’Envoyé de Dieu ? » Alors, sans insister davantage, le Prophète reprit : « Je crois en Dieu et en ses Envoyés. Mais toi, quelles visions as-tu ? --- J’en ai de vraies et de mensongères, répartit Ibn-Sayyâd. --- C’est que pour toi, riposta le Prophète, on embrouille les choses. Eh ! bien, je pense en moi-même à une chose que je te cache. --- C’est à la fum…(ée), dit Ibn-Sayyâd. --- Assez ! s’écria le Prophète, ne cherche pas à faire ce qui est au-dessus de tes forces ! » ‘Omar dit alors : « Ô Envoyé de Dieu, laisse-moi lui trancher la tête. --- S’il est celui que je crois (on supposait que Ibn-Sayyâd était l’Antéchrist), répliqua l’Envoyé de Dieu, personne ne saurait avoir de pouvoir sur lui ; et, s’il n’est pas celui que je crois, il n’y aura pour toi aucun avantage à l’avoir tué. »
Plus tard, l’Envoyé de Dieu, accompagné de Obayy-ben-Ka’b, se rendit vers un bosquet de palmiers où se trouvait Ibn-Sayyâd ; il dissimula son approche, espérant surprendre quelque propos de Ibn-Sayyâd avant d’être aperçu de ce dernier, qu’il vit couché dans une couverture où il percevait des signes --- ou d’où sortait un bruit confus. --- Mais la mère d’Ibn-Sayyâd, ayant aperçu l’Envoyé de Dieu qui se dissimulait derrière les troncs de palmier, cria à son fils : « Hé ! Sâfi, --- c’était le nom d’Ibn-Sayyâd --- voilà Mohammed. » Aussitôt Ibn-Sayyâd s’enfuit. « Si, dit alors le Prophète, cette femme l’avait laissé, il nous aurait montré clairement qui il était. »

2.
Anas a dit : « Un jeune juif, qui était au service du Prophète, tomba malade. Le Prophète vint le voir, s’assit au chevet de son lit et lui dit : « Embrasse l’islam. » Alors, comme le jeune homme regardait son père qui était présent, celui-ci lui dit : « Obéis à Abou-‘l-Qâsim. » Le jeune homme se fit donc musulman. Et, en sortant, le Prophète s’écria : « Louange à Dieu qui l’a sauvé de l’enfer. »

3.
Ibn-‘Abbâs a dit : « Ma mère et moi, nous étions du nombre des faibles opprimés ; moi, parmi les enfants, ma mère parmi les femmes. »

4.
Ibn-Chihâb a dit : « Il faut faire la prière des funérailles pour tout nouveau-né qui vient à mourir, y eût-il quelque tare à son origine. En effet, à sa naissance, il appartient naturellement à la religion musulmane, que ses deux auteurs professent l’islam ou que son père seul le professe, sa mère appartînt-elle à une autre religion. Quand l’enfant venant au monde vagit, on fera pour lui les prières des funérailles ; mais on ne les fera pas s’il n’a pas vagi, car alors ce n’est qu’un fœtus avorté. »
Abou-Horaïra rapportait, en effet, que le Prophète a dit : « Il n’est aucun enfant nouveau-né qui n’appartienne (naturellement) à la religion musulmane. Ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un adorateur du feu. De même, tout animal naît dans toute son intégrité. En avez-vous jamais vu venir au monde les oreilles coupées ? » Ensuite Abou-Horaïra récitait ce verset du Coran : « Tourne-toi vers… la religion naturelle dans laquelle Dieu a créé les hommes… » (sourate XXX, verset 29).

5.
Abou-Salama-ben-‘Abderrahman a appris que Abou-Horaïra a dit : « L’Envoyé de Dieu parla ainsi : « Il n’est aucun enfant nouveau-né qui n’appartienne (naturellement) à la religion musulmane. Ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou une adorateur du feu. De même, tout animal naît dans toute son intégrité. En avez-vous jamais vu venir au monde les oreilles coupées ? » Ensuite Abou-Horaïra récita le verset du Coran : « Tourne-toi vers…la religion naturelle dans laquelle Dieu a créé les hommes ; la création de Dieu ne saurait être modifiée. Voilà la religion immuable… » (sourate XXX, verset 29).


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Titre 1 :
De la révélation à son début.
Titre 2 :
De la foi     
Titre 3 :
De la science.
Titre 4 :
Des ablutions
Titre 5 :
De la lotion.
Titre 6 :
Des menstrues.
Titre 7 :
De la lustration
Titre 8 :
De la prière.
Titre 9 :
Des heures fixées pour la prière.
Titre 10 :
De l'appel à la prière.   
Titre 11 :
Du vendredi.
Titre 12 :
De la prière en cas de danger.
Titre 13 :
Des deux fêtes.
Titre 14 :
De la rika' impaire.
Titre 15 :
Des rogations.
Titre 16 :
Des éclipses.
Titre 17 :
De la prosternation (pendant
 la récitation du Coran.)
Titre 18 :
De l'abrègement de la prière.
Titre 19 :
De la prière nocturne.
Titre 20 :
De la supériorité de la prière (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine.
Titre 21 :
Des catégories d'actes permis pendant la prière.
Titre 22 :
Des distractions dans la prière.
Titre 23 :
Des funérailles.
Titre 24 :
De la dîme.
Titre 25 :
Du pèlerinage.
Titre 26 :
De la visite pieuse.
Titre 27 :
Du pèlerin empêché.
Titre 28 :
De l'expiation du délit de chasse et
d'autres choses analogues.
Titre 29 :
Des mérites de Médine.
Titre 30 :
Du jeûne.
Titre 31 :
De la prière (en commun) pendant
les nuits de Ramadan.
Titre 32 :
De l'excellence de la nuit du destin.
Titre 33 :
 De la retraite spirituelle.
 



 

 

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