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TITRE
30
DU JEÛNE
CHAPITRE XXXI.
– Celui qui a coïté pendant le Ramadân
peut-il nourrir sa famille avec les choses données pour
l’expiation quand sa famille est dans le dénuement.
1.
Abou Horaïra rapporte qu’un homme vint trouver le
Prophète et lui dit : « Le dernier des hommes vient
d’avoir commerce avec sa femme pendant le ramadân. –
As-tu quelque esclave à affranchir ? demanda le
Prophète. – Non. – Es-tu capable de jeûner deux mois de
suite ? – Non. – As-tu de quoi donner à manger à
soixante pauvres ? – Non. » On apporta à ce moment un
‘araq – une corbeille – plein de dattes. « Eh bien :
reprit le Prophète, donne ceci en expiation. – A plus
pauvre que nous ?Mais on ne trouverais pas, reprit
l’homme, de plus nécessiteux que les miens entre les
deux hamps de pierres de Médine. – Alors, répliqua le
Prophète, donne-les à manger à ta famille. »
CHAPITRE XXXII. – De la ventouse et du vomissement pour
celui qui est en état de jeûne. – Abou Horaïra disait :
« Celui qui vomit ne rompt pas le jeûne, car il évacue
et n’absorbe pas. » On dit également d’après Abou
Horaïra qu’il rompt le jeûne ; mais la première version
est la plus authentique. – Ibn ‘Abbâs et ‘Ikrima ont
dit : « Le jeûne consiste à ne pas absorber et non à ne
pas évacuer. » - Ibn ‘Omar se faisait appliquer des
ventouses pendant qu’il était en état de jeûne ; plus
tard il y renonça pour se les faire appliquer la nuit. –
Abou Mousa se faisait appliquer les ventouses pendant la
nuit. On rapporte que Sa’d, Zaïd ben Arqam et Omm Salama
se faisaient appliquer des ventouses pendant qu’ils
étaient en état de jeûne. – Bokaïr rapporte que Omm
‘Alqama disait : « Nous nous faisions appliquer des
ventouses chez ‘Aïcha et on ne nous le défendait pas. »
- Plus d’un traditionniste rapporte ce hadith comme
remontant au Prophète d’après El Hasan : « Celui qui
applique les ventouses et celui à qui elles sont
appliquées rompent également le jeûne. » Comme il venait
de rapporter cette tradition, on demanda à El Hasan s’il
la tenait du Prophète. « Oui, répondit-il, tout
d’abord. » Puis il ajouta : « Dieu sait mieux que
personne ce qu’il en est. »
1.
D’après Ibn ‘Abbâs, le Prophète se fit appliquer des
ventouses pendant qu’il était en ihrâm ; il s’en fit
appliquer également étant en état de jeûne.
2.
Tsâbit El Bonâni a dit : « Comme on demandait à Anas ben
Mâlik s’il réprouvait les ventouses pour celui qui est
en état de jeûne, il répondit : « Non, à moins qu’il
n’en résulte un affaiblissement. »
Suivant un autre isnâd il faudrait ajouter : « du temps
du Prophète. »
CHAPITRE XXXIII. – Du jeûne et de la rupture du jeûne en
voyage.
1.
Ibn Abou Awfa a dit : « Nous étions en expédition avec
l’Envoyé de Dieu. Il dit alors à un homme : « Descends
et donne-moi à boire. – Ô Envoyé de Dieu, fit observer
l’homme, il y a encore du soleil. – Descends et
donne-moi à boire, reprit le Prophète. Ô Envoyé de Dieu,
répliqua l’homme, il y a encore du soleil. – Descends et
donne-moi à boire, répéta deux fois le Prophète. »
L’homme descendit de sa monture, présenta la boisson au
Prophète qui but, puis, lançant sa main d’un geste vers
ce côté-ci (l’Orient), il dit : « Quand vous voyez la
nuit venir de ce côté-ci, celui qui est en état de
jeûner peut rompre le jeûne. »
2.
D’après deux isnâd différents, ‘Aïcha rapporte que Hamza
ben ‘Amr El Aslâmi dit au Prophète : « faut-il jeûner en
voyage ? » Et Hamza jeûnait souvent. « Si tu veux,
répondit le Prophète, jeûne ; mais si tu le veux, romps
le jeûne. »
CHAPITRE XXXIV. – De celui qui ayant jeûné plusieurs
jours de ramadân se met ensuite en voyage.
1.
D’après Ibn ‘Abbâs, l’Envoyé de Dieu se rendit à la
Mecque pendant le ramadân. Il jeûna jusqu’à ce qu’il fut
arrivé à El Kadîd ; là il rompit le jeûne, et les
fidèles le rompirent également.
El Bokhâri dit que El Kadîd est une localité située
entre ‘Osfân et Qodaïd.
CHAPITRE XXXV.
1.
Omm-‘d-Derdâ rapporte que Abou-‘d-Derdâ a dit : « Nous
partîmes avec le Prophète pour l’une de ses expéditions.
La chaleur était si forte ce jour-là que les hommes
mettaient la main sur leur tête pour s’en préserver.
Personne de nous ne jeûnait sauf le Prophète et Ibn
Rawâha. »
CHAPITRE XXXVI. – De ces paroles que le Prophète adressa
à ceux qui abritaient leurs têtes à cause de la violence
de la chaleur : « Ce n’est pas faire acte de piété que
de jeûner en voyage. »
1.
Djâbir ben ‘Abdallah a dit : « Au cours d’une de ses
expéditions l’Envoyé de Dieu ayant vu un rassemblement
autour d’un homme qu’on abritait du soleil, demanda :
« Qu’y a-t-il ? – C’est un homme en état de jeûne, lui
répondit-on. – Ce n’est pas un acte de piété que de
jeûner en voyage, dit alors le Prophète. »
CHAPITRE XXXVII. – Les compagnons du Prophète ne se
reprochaient point les uns aux autres soit de jeûner,
soit de rompre le jeûne.
1.
Anas ben Mâlik a dit : « Quand nous étions en voyage
avec le Prophète, celui qui jeûnait n’adressait aucun
blâme à celui qui rompait le jeûne, pas plus que celui
qui rompait le jeûne à celui qui jeûnait. »
CHAPITRE XXXVIII. – De celui qui, en voyage, rompt le
jeûne d’une façon ostensible.
1.
Ibn ‘Abbâs a dit : « L’Envoyé de Dieu partit de Médine
pour se rendre à la Mecque. Il jeûna jusqu’à ce qu’il
fut arrivé à ‘Osfân. Là, il demanda de l’eau et l’éleva
en l’air de façon à être vu des fidèles. Il rompit le
jeûne jusqu’à son arrivée à la Mecque. Ceci se passait
pendant le Ramadân. » - Ibn ‘Abbâs disait : « L’Envoyé
de Dieu jeûna et rompit le jeûne ; mais jeûna qui voulut
et rompit le jeûne qui voulut. »
CHAPITRE
XXXIX. - "Et pour ceux qui le peuvent il y aura une
expiation" (sourate II, verset 180). - Ibn 'Omar et
Salama ben El Akwa' disent que ce verset a été abrogé
par celui-ci : "Le mois de ramadân est celui pendant
lequel le Coran a été révélé. Le Coran est un guide pour
les hommes ; il contient les preuves de l'orthodoxie et
aussi la distinction (du bien et du mal). Que celui
d'entre vous qui verra (le croissant de) ce mois jeûne.
Celui qui sera malade ou en voyage jeûnera un nombre
(égal) d'autres jours, car Dieu veut vous faciliter les
choses ; il ne veut point vous les rendre pénibles.
Complétez exactement le nombre voulu et glorifiez Dieu
de vous avoir conduits dans la bonne voie. Peut-être
vous montrerez-vous reconnaissant" (sourate II, verset
181). - D'après Ibn Abou Laïla, les compagnons de
Mohamed rapportent que le ramadân ayant été révélé, ils
trouvèrent le jeûne pénible. Ceux qui pouvaient chaque
jour donner à manger à un pauvre se dispensèrent du
jeûne et cela fut d'abord toléré, mais le verset (qui
autorisait ces dispenses) fut abrogé par ces mots "mais
que vous jeûniez vaudra mieux pour vous" (sourate II,
verset 180). Et les fidèles reçurent ordre de jeûner.
1. Nâfi
rapporte que Ibn 'Omar ayant récité ces mots du Coran :
"Une expiation qui consiste à nourrir des pauvres."
(sourate II, verset 180), dit qu'ils avaient été
abrogés.
CHAPITRE XL.
- Quand doit-on s'acquitter du remplacement du jeûne du
ramadân. - Ibn 'Abbâs a dit : "Il n'y a aucun mal à
répartir (les jours de remplacement) puisque le Coran
dit (seulement) un nombre (égal) d'autres jours." - Sa'îd ben El Mosayyab a dit au sujet du jeûne pendant la
(première) décade (de dzou-'l-hiddja) : "Il ne convient
pas tant qu'il n'est pas en remplacement du ramadân." -
Ibrahîm a dit : "Lorsqu'on a négligé le remplacement
avant l'arrivée du (nouveau) ramadân, il faut accomplir
les deux jeûnes", et il n'estime pas qu'on doive nourrir
des pauvres. D'après Abou Horaïra, mais sans isnâd
complet, et d'après Ibn 'Abbâs, il doit donner à manger
aux pauvres. Le Coran ne parle pas de donner à manger
aux pauvres ; il dit seulement : "Et un nombre (égal)
d'autres jours".
1. 'Aïcha a dit : "Quand je devais quelques jours de
jeûne du ramadân, je ne pouvais m'en acquitter qu'au
mois de Cha'bân." Yahya a dit que (elle ne pouvait faire
autrement) à cause de ses devoirs, par ordre du Prophète
- ou envers le Prophète.
CHAPITRE
XLI. - La femme ayant ses menstrues cesse de jeûner et
de faire la prière. - Abou-'z-Zinâd a dit : "Les
pratiques prophétiques et diverses obligations se
trouvent souvent en contradiction avec la raison et
cependant les fidèles ne peuvent se dispenser de les
appliquer. C'est ainsi que la femme qui a ses menstrues
n'accomplit ni le jeûne, ni la prière.
1. D'après
Abou Sa'îd, le Prophète a dit : "La femme qui a ses
menstrues ne cesse-t-elle pas de prier et de jeûne.
C'est là une diminution de sa religion."
CHAPITRE
XLII. - De celui qui meurt devant des jours de jeûne. -
El Hasan a dit : "Si trente hommes jeûnent pour le
défunt pendant un jour, cela est valable."
1. D'après
'Aïcha, l'Envoyé de Dieu a dit : "C'est le ouali (Ce mot
est employé ici d'une façon un peu vague pour désigner
un proche parent.) du défunt qui fera les jours de jeûne
que ce dernier devait à sa mort."
2. Ibn
'Abbâs a dit : "Un homme vint trouver le Prophète et lui
dit : "Ô Envoyé de Dieu, ma mère est morte et elle
devait un mois de jeûne. Dois-je accomplir ces jours de
jeûne pour elle ? - Oui, répondit le Prophète, les
dettes contractées envers Dieu sont celles qu'il est du
devoir le plus strict d'acquitter." D'après Solaïmân, El
Hakam et Salama ont dit : "Nous étions assis là quand
Moslim rapporta ce hadith", et ils ajoutèrent : "Nous
avons entendu Modjâhid le mentionner d'après Ibn
'Abbâs."
Selon un autre isnâd, Ibn 'Abbâs aurait rapporté qu'une
femme dit au Prophète : "Ma soeur est morte - ou,
suivant d'autres, ma mère est morte - et elle devait un
jeûne qu'elle avait fait voeu d'accomplir." Enfin,
d'après une autre variante, cette femme aurait été la
mère et aurait dû quinze jours de jeûne.
CHAPITRE
XLIII. - Quand celui qui jeûne peut-il rompre le jeûne ?
- Abou Sa'îd El Khodry rompit le jeûne dès que le disque
du soleil eut disparu.
1. D'après
'Omar ben El Khattâb, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand la
nuit vien tpar ici (l'Orient) et que le jour s'en va par
ici (l'Occident) et que le soleil est couché, celui qui
jeûne peut rompre le jeûne."
2.
'Abdallah ben Abou Awfa a dit : "Nous étions en voyage
avec l'Envoyé de Dieu qui jeûnait. Lorsque le soleil eut
disparu à l'horizon il dit à l'un des gens qui étaient
là : "Hé ! un tel, allons, donne-nous à boire. - Si vous
attendiez que le soir fut venu, répondit cet homme. -
Descends et donne-nous à boire, reprit le Prophète. - Ô
Envoyé de Dieu, si vous attendiez que le soir fut venu.
- Descends et donne-nous à boire. - Il fait encore jour,
reprit l'homme. - Descends et donne-nous à boire".
L'homme descendit de sa monture et apporta à boire. L'Envoyé
de Dieu but, puis il dit : "Quand vous voyez la nuit
venir par ici, le moment est venu de rompre le jeûne."
CHAPITRE
XLVI. - On rompt le jeûne avec ce que l'on peut, eau ou
autre chose.
1.
'Abdallah ben Abou Awfa a dit : "Nous nous mîmes en
route avec l'Envoyé de Dieu qui jeûnait. Quand le soleil
eut disparu à l'horizon, il dit : "Descends et
donne-nous à boire. - Ô Envoyé de Dieu, répondit
l'homme, si vous attendiez que le soir fût venu. -
Descends et donne-nous à boire, reprit le Prophète. -
Mais il fait encore jour, répliqua l'homme. - Descends
et donne-nous à boire, répéta le Prophète." L'homme
descendit de sa monture, apporta à boire. Ensuite le
Prophète dit : "Quand vous verrez la nuit s'avancer par
ici ce sera le moment de rompre le jeûne." Ce disant, il
fit un geste de son doigt du côté de l'Orient.