Sahih Al Boukhari
 

 

 
 

TITRE 10

DE L'APPEL A LA PRIERE

CHAPITRE XIX. --- Le muezzin doit-il promener sa voix de-ci de-là. Doit-il tourner (à droite et à gauche) quand il fait l'appel à la prière. -- On rapporte que Bilâl mettait un doigt sur chacune de ses deux oreilles. -- Ibn-'Omar ne mettait pas un doigt sur chacune de ses deux oreilles. -- Ibrahîm a dit : Il n'y a aucun mal à appeler à la prière sans avoir fait ses ablutions. --'Atâ a dit : L'ablution est un devoir et une chose prescrite. --'Aïcha a dit : Le Prophète priait Dieu en tout état.

1.
Abou-Djohaïfa rapporte qu'il vit Bilâl faire l'appel à la prière. "Je me mis, dit-il, à suivre la direction de sa bouche de-si de-là."


CHAPITRE XX. --- De celui qui dit : La prière nous a fait défaut. -- Ibn-Sîrîn réprouvait qu'on se servît de cette expression : "La prière nous a fait défaut" au lieu de dire : "Nous avons manqué la prière", mais l'expression employée par le Prophète est plus correcte.

1.
Abou-Qatâda a dit : "Pendant que nous faisions la prière avec le Prophète on entendit un certain bouhaha ; sa prière terminée, le Prophète demanda aux auteurs de ce bruit ce qu'il y avait. "Nous nous hâtions d'arriver à la prière, répondirent-ils. --- N'agissez plus ainsi, répliqua le Prophète ; quand vous vous rendez à la prière vous devez être calmes. Faites avec les autres la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps. Vous compléterez ensuite la partie que vous avez manquée."


CHAPITRE XXI. --- On ne doit pas courir pour aller à la prière ; rendez-vous-y avec calme et dignité. -- Faites avec les autres la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps. Vous compléterez ensuite la prière que vous avez manqué.

1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète a dit : "Lorsque vous entendrez le second appel à la prière, rendez-vous-y et soyez calmes et dignes. Ne vous hâtez pas : la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps vous la ferez avec les autres et vous compléterez ensuite ce que vous avez manqué.


CHAPITRE XXII. --- Les fidèles doivent se lever pour la prière au moment du second appel, dès qu'ils voient l'Imam.

1.
D'après Abou-Qatâda, l'Envoyé de Dieu a dit : "Aussitôt que le deuxième appel aura été fait, attendez pour vous lever que vous me voyiez."


CHAPITRE XXIII. --- Le fidèle ne doit pas courir pour se rendre à la prière, ni se lever précipitamment pour la commencer ; qu'il se lève avec calme et dignité.

1.
Selon Abou-Qatâda, l'Envoyé de Dieu a dit : "Aussitôt que le second appel aura été fait, attendez pour vous lever que vous me voyiez et soyez calmes."


CHAPITRE XXIV. --- Peut-on, quand on a un motif, sortir de la mosquée ?

1.
Selon Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu se rendit un jour à la mosquée après le second appel à la prière et alors que les fidèles s'étaient déjà tous placés en rangs. Il était arrivé à la place où d'ordinaire il priait et nous attendions qu'il prononçât le takbir, lorsqu'il s'en alla en disant : "Gardez vos places." Nous restâmes dans cette posture en attendant son retour et il arriva la tête dégouttant d'eau, car il était allé se laver.


CHAPITRE XXV. --- Quand l'Imam dit aux fidèles de garder leurs places jusqu'à son retour, ils doivent l'attendre.

1.
Abou-Horaïra a dit : "Le second appel à la prière avait été fait, les fidèles s'étaient installés, quand l'Envoyé de Dieu entra dans la mosquée. Il s'avança, mais, comme il était en état d'impureté, il dit aux fidèles : "Restez à vos places". Il rentra chez lui, se lava, puis revint la tête encore dégouttant d'eau et il dirigea la prière."


CHAPITRE XXVI. --- Au sujet de ces paroles que dit un homme au Prophète : "Nous n'avons pas fait la prière."

1.
Djâbir-ben-'Abdallah rapporte ceci : "Le jour de la bataille du Fossé, 'Omar-ben-El-Khattâb vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu, par Dieu ! j'ai eu à peine le temps de faire ma prière (de l'après-midi) au moment où le soleil allait se coucher." Or cela se passait à une heure postérieure à celle où celui qui jeûne peut prendre un repas ; le Prophète dit alors : "Moi non plus, par Dieu ! je n'ai pas fait ma prière." Il descendit ensuite à Bothân où je l'accompagnai ; il y fit ses ablutions, accomplit la prère de l'après-midi bien que le soleil fût déjà couché. Après cela, il fit la prière du coucher du soleil."


CHAPITRE XXVII. --- Une affaire imprévue retient l'Imam après le second appel à la prière.

1.
Anas a dit : "Le second appel à la prière était achevé et le Prophète resta néanmoins à s'entretenir en particulier avec un homme dans un coin de la mosquée. Il ne se leva pour faire la prière que quand tous les fidèles s'étaient endormis."


CHAPITRE XXVIII. --- Des conversations après que le second appel à la prière a été fait.

1.
Homaïd a dit : "J'interogeai Tsâbit-El-Bonâni sur le cas d'un homme qui causerait après le second appel à la prière. Il me rapporta alors que Anas-ben-Mâlik avait dit : "Le second appel à la prière était fait quand un homme survint qui retint le Prophète après le second appel."


CHAPITRE XXIX. --- De l'obligation de la prière en commun. -- El-Hasan a dit : Si, par tendresse, la mère d'un musulman défend à son fils d'aller faire en commun la prière du soir, ce fils ne doit pas lui obéir.

1.
Suivant Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu dit : "Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! j'ai songé parfois à donner l'ordre d'apporter du bois brûler, puis, quand il serait là, d'enjoindre de faire l'appel à la prière et de désigner quelqu'un pour la diriger, afin de pouvoir retourner sur mes pas et de mettre le feu aux habitations des gens (qui ne sont pas allés à la prière). Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! si l'un de ces gens-là savait y trouver quelques os gras ou deux beaux pieds de mouton, il n'aurait garde de manquer à la prière du soir."



CHAPITRE XXX. --- Du mérite de la prière en commun. -- Quand il arrivait trop tard pour prendre part à la prière en commun, El-Aswad se rendait dans une autre mosquée. -- anas, venu tardivement dans une mosquée où l'on venait de terminer la prière, fit le premier et le second appel à la prière et recommença la prière en commun.

1.
Selon Abdallah-ben-'Omar l'Envoyé de Dieu a dit : "Faites la prière en commun, elle est de vingt-sept degrés supérieure à celle faite isolément."

2.
Abou-Sa'îd-El-Khodry rapporte avoir entendu le Prophète prononcer ces mots : "La prière en commun est supérieure de vingt-sept degrés à la prière faite isolément."

3.
Suivant Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit :
"La prière qu'un homme fait en commun vaut vingt-sept fois celle qu'il fait dans sa maison ou au marché. Voici comment : lorsqu'il a fait ses ablutions et qu'il les a bien faites, puis qu'il se rend à la mosquée ne sortant que dans le seul but d'y faire sa prière, il n'est pas un pas qu'il ne fasse sans que celui-ci ne l'élève d'un degré et ne lui efface un péché. Quand ensuite il prie, aussi longtemps qu'il reste en prière, les anges invoquent Dieu pour lui en disant : "Ô mon Dieu, répands sur lui tes bénédictions et sois-lui miséricordieux !" Enfin chacun de vous ne cesse d'être en prière tant qu'il attend l'heure de la prière."


CHAPITRE XXXI. --- Du mérite de la prière de l'aurore faite en commun.

1.
Abou-Horaïra a dit : "J'ai entendu l'Envoyé de Dieu prononcer ces mots : "La prière de l'un de vous faite en commun surpasse de vingt-sept fois la prière faite isolément. Les anges de la nuit et ceux du jour s'assemblent lors de la prière de l'aurore."
Abou-Horaïra ajoutait : "Si vous le voulez, récitez du Coran, car la récitation du Coran à l'aurore a de (nombreux) témoins." (Sourate XVII, verset 80).
Suivant Abdallah-ben-'Omar, le Prophète aurait dit : "Elle la surpasse de vingt-sept fois."

2.
Omm-Ed-Derdâ disait : "Abou-'d-Derdâ entra chez moi tout en colère. "Qu'est-ce qui t'a irrité ? lui demandai-je. --- Par Dieu ! me répondit-il, c'est que je vois que des prescriptions de Mohamed on n'a gardé qu'une seule chose, faire la prière en commun."

3.
D'après Abou-Mousa, le Prophète a dit :
"Ceux des fidèles qui, pour la prière, recevront la plus grande récompense, seront ceux qui seront les plus éloignés, c'est-à-dire ceux qui auront la marche la plus longue à faire (pour aller à la mosquée). Celui qui attend, pour sa prière, le moment de la faire en même temps que l'imam, aura une récompense plus belle que celui qui prie (seul) et se couche ensuite."


CHAPITRE XXXII. --- Du mérite de la hâte à faire de midi.

1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Un homme qui, sur sa route, trouve une branche d'épines et l'écarte de son chemin, Dieu lui en saura gré et lui pardonnera ses péchés."
Puis le Prophète ajouta : "On est martyr dans cinq circonstances : quand on meurt de la peste ; quand on succombe à des coliques (le mot doit s'entendre de toutes les maladies des entrailles : dysenterie, coliques, et vraisemblablement choléra.) ; quand on se noie ; quand on périt dans un éboulement et quand on est tué en combattant dans la voie de Dieu."
Le Prophète dit encore : Si les fidèles savaient ce qu'il y aura pour ceux qui font l'appel à la prière et qui occupent le premier rang à l'office, et qu'ils n'aient d'autre moyen d'arriver à ces deux choses que de tirer au sort, ils tireraient sûrement au sort. S'ils savaient ce qu'il y aura pour celui qui se hâtera pour faire la prière, ils y courraient à l'envi. S'ils savaient ce qu'il y aura pour celui qui fait les prières du soir et du matin, ils n'y manqueraient point, dussent-ils y aller à quatre pattes."



CHAPITRE XXXIII. --- Du compte qui sera tenu des pas.

1.
D'après Anas-ben-Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit : "Ô Benou-Salima, ne sera-t-il donc pas tenu compte de vos pas ?"
Modjâhid dit que dans ces mots du Coran : "Nous inscrivons ce qu'ils ont accompli et les traces qu'ils laissent" (sourate XXXVI, verset 11), le mot trace signifie empreinte de pas.

2.
Anas rapporte
que les Benou-Salima voulaient changer de place leurs demeures pour s'établir près du Prophète. L'Envoyé de Dieu, trouvant mauvais qu'ils fissent le vide (aux alentours) de Médine, dit à ces Benou-Salima : "Ne vous sera-t-il donc pas tenu compte de vos pas ?"
Par ce mot pas, di Mohjâhid, il faut entendre les traces que leurs pieds laissaient sur le sol.


CHAPITRE XXXIV. --- Du mérite de la prière du soir faite en commun.

1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a dit : "Il n'y a pas de prières plus pénibles que celles de l'aurore et du soir pour les hypocrites. S'ils savaient ce qu'il y aurait pour eux dans ces deux prières, il s'y rendraient, dussent-ils pour cela marcher à quatre pattes. Parfois j'ai songé à ordonner au muezzin de faire le second appel à la prière, puis d'enjoindre à un homme de diriger la prière des fidèles, et ensuite moi de prendre une torche enflammée et de mettre le feu aux demeures de ceux qui, après l'appel, ne se seraient point rendus à la prière."


CHAPITRE XXXV. --- On est en commun quand on est deux et plus de deux.

1.
Selon Mâlik-ben-El-Howaïrits, le Prophète a dit : "Lorsque l'heure de la prière sera venue, faites tous deux le premier et le second appel à la prière, et qu'ensuite le plus âgé de vous deux préside la prière."


CHAPITRE XXXVI. --- De celui qui s'assoit à la mosquée en attendant l'heure de la prière (en commun). De l'excellence des mosquées.

1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit : "Les anges prient sur l'un de vous tant qu'il reste à l'endroit où il fait sa prière et qu'il ne lui survient aucune impureté accidentelle. Ces anges disent : "Ô mon Dieu, pardonne-lui, sois-lui miséricordieux !" Un fidèle ne cesse d'être en état de prière tant que la prière qu'il a à faire le retient à la mosquée et qu'aucune autre raison ne l'empêche de retourner chez les siens."

2.
Abou-Horaïra rapporte que le Prophète a dit : "Il y a sept sortes de personnes que Dieu protègera de son ombre le jour où il n'y aura plus d'autre ombre que la sienne : l'imam (il s'agit ici du prince ou khalife et non du fidèle qui dirige la prière.) juste ; l'adolescent qui a grandi dans l'adoration du Seigneur ; l'homme dont le coeur est attaché aux mosquées ; le couple d'hommes qui s'aiment en Dieu d'une affection réciproque, s'unissent à cause de lui et se séparent pour lui ; celui qui, sollicité par une femme de haut rang et belle, lui répond : "Je crains Dieu" ; celui qui fait l'aumône de façon si discrète que sa main gauche ne sait pas ce que donne sa main droite ; enfin celui qui, dans la solitude, loue Dieu au point qu'il fond en larmes."

3.
Homaid a dit :
"Comme on demandait à Anas si le Prophète se servait d'un anneau, il répondit : "Oui, une fois il avait retardé la prière du soir jusqu'au milieu de la nuit. Alors, après avoir prié, il se tourna vers nous et dit : D'autres ont fait leur prière et se sont couchés, mais vous vous n'avez pas cessé d'être en prière tout le temps que vous avez attendu l'heure de la prière." Il me semble encore, ajoute Anas, voir briller son anneau."


CHAPITRE XXXVII. --- Du mérite de celui qui va matin et soir à la mosquée.

1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a dit : "Celui qui va matin et soir à la mosquée, Dieu lui réservera au Paradis une station pour chaque fois qu'il y aura été matin et soir."


CHAPITRE XXXVIII. --- Quand le second appel est fait on ne peut plus faire d'autre prière que la prière canonique.

1.
Suivant divers isnâd, Hafs-ben-'Âsim rapporte que l'Envoyé de Dieu vit un homme qui, le second appel à la prière terminé, pria deux rika' (surérogatoire). Quand l'Envoyé de Dieu eut achevé de prier, les fidèles l'entourèrent, et alors il dit à l'homme : "La prière du matin a-t-elle donc quatre rika' ? La prière du matin a-t-elle donc quatre rika' ?"


CHAPITRE XXXIX. --- Limite à laquelle le malade assiste à la prière.

1.
El-Aswad rapporte ce qui suit : "Nous étions chez 'Aïcha parlant du zèle qu'on doit apporter à la prière, du respect qui lui est dû, quand 'Aïcha nous dit : "Au cours de la maladie qui emporta le Prophète, l'heure étant venue on fit l'appel à la prière : "Qu'on donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger la prière des fidèles, s'écria-t-il." Quelqu'un fit l'observation suivante au Prophète : "Abou-Bakr est un homme sensible ; quand il se tiendra à ta place il ne pourra pas diriger la prière des fidèles." Le Prophète, là-dessus, réitéra son ordre ; on lui renouvela l'objection. Alors, répétant son ordre pour la troisième fois, il dit : "En vérité, vous êtes comme les dames égyptiennes (cf : sourate XII du Coran) de Joseph, allez dire à Abou-Bakr qu'il dirige la prière des fidèles !" Abou-Bakr se rendit donc à la mosquée et dirigea la prière. Le Prophète, se trouvant légèrement mieux, se rendit à ce moment à la mosquée en marchant appuyé sur deux hommes. Il me semble encore le voir traînant à terre ses deux pieds tant il souffrait. Abou-Bakr voulait se retirer, mais le Prophète lui fit signe de rester à sa place. On amena le Prophète jusqu'à Abou-Bakr et il s'assit à côté de ce dernier."
Comme on demandait à El-A'mach si Abou-Bakr suivait la prière du Prophète tandis que les fidèles suivaient celle d'Abou-Bakr, El-A'mach fit signe de la tête que : oui.
Mo'$awiya ajouta que le Prophète s'assit à la gauche de Abou-Bakr et qu'Abou-Bakr pria debout.

2.
D'après 'Obaïd-Allah-ben-'Abdallah, 'Aïcha a dit :
"Le Prophète se sentit lourd et ses souffrances devinrent fort vives ; il demanda alors à ses femmes l'autorisation de passer le temps de sa maladie dans ma chambre. Elles lui en donnèrent l'autorisation. Il vint traînant ses pieds sur le sol et soutenu par deux hommes : Ibn-'Abbâs et un autre individu."
"Comme, dit 'Obaïd-Allah, je rappelais à Ibn-'Abbâs ce qu'avait raconté 'Aïcha, il me dit : "Sais-tu qui était l'individu que 'Aïcha n'a pas nommé ? --- Non, lui répondis-je. --- C'était, reprit-il, 'Ali-ben-Abou-Tâlib."



CHAPITRE XL. --- De la tolérance accordée de faire la prière chez soi en cas de pluie ou pour un motif (sérieux).

1.
Nâfi rapporte que Ibn-'Omar fit l'appel à la prière par une nuit froide et venteuse, et qu'il ajouta : "Eh ! bien, faites la prière chez vous." Quand la nuit était froide et pluvieuse, disait Ibn-'Omar, l'Envoyé de Dieu donnait l'ordre au muezzin de dire : "Eh ! bien, priez chez vous."

2.
Mahmoud-ben-Er-Rabi'-El-Ansâri rapporte ce qui suit : "'Itbân-ben-Mâlik, qui dirigeait la prière de ses contribules, était aveugle. Un jour il dit à l'Envoyé de Dieu : "Ô Envoyé de Dieu, il y a l'obscurité et le torrent, et je suis privé de la vue. Viens donc prier dans ma demeure à un endroit dont je me servirai ensuite comme oratoire." L'Envoyé de Dieu se rendit alors chez lui et lui dit : "Où veux-tu que je prie ? 'Itbân lui indiqua un endroit de la maison où l'Envoyé de Dieu fit la prière."

CHAPITRE XLI. --- L'Imam doit-il faire la prière quel que soit le nombre des personnes présentes et le prédicateur doit-il faire le prône le vendredi quand il pleut.

1.
'Abdallah-ben-El-Hârits a dit : "Un jour qu'il y avait une boue épaisse, Ibn-'Abbâs fit le prône. Il donna l'ordre au muezzin, quand il serait arrivé à ces mots : "Venez à la prière.", d'ajouter : "Faites la prière dans vos demeures." Comme les fidèles se regardaient les uns les autres pour manifester en quelque sorte leur réprobation, Ibn-'Abbâs leur dit : "On dirait que vous blâmez ce que je viens de faire et pourtant un autre qui valait mieux que moi --- et il entendait par là l'Envoyé de Dieu --- a déjà agi ainsi. La prière en commun est certes un devoir strict, mais je répugne à vous imposer un désagrément."
Suivant un autre isnâd, Ibn-'Abbâs aurait dit : "Je répugne à vous infliger le désagrément de venir en enfonçant dans la boue jusqu'aux genoux."

2.
Abou-Salama rapporte ceci : "Comme j'interrogeai Abou-Sa'îd-El-Khodri, il me répondit : "Un nuage étant survenu, la pluie tomba et fut si forte qu'elle coula à travers le toit de la mosquée, toit qui était en branches de palmier. Le deuxième appel à la prière terminé, je vis l'Envoyé de Dieu se prosterner dans l'eau et dans la boue si bien que j'aperçus des traces de boue sur son front."

3.
Anas-ben-Sîrîn rapporte qu'il entendit Anas-ben-Mâlik raconter ce qui suit :
"Un jour un homme des Ansâr dit au Prophète : "Il m'est impossible d'aller faire la prière avec toi." Cet homme, était très corpulent. Il prépara un repas pour le PRophète, l'invita à venir dans sa demeure et fit étendre à son intention une natte dont il aspergea les bords. Le Prophète pria deux rika' sur cette natte."
Un homme des gens de Djâroud ayant alors demandé à Anas si le Prophète faisait la prière du milieu de la matinée, Anas répondit : "Je ne lui ai vu faire cette prière que ce jour-là."


CHAPITRE XLII. --- De repas servi au moment où on fait le second appel à la prière. -- Ibn-'Omar mangeait tout d'abord. -- Abou-'d-Derdâ disait qu'il est bon qu'un homme donne satisfaction à ses besoins avant d'aborder la prière afin d'avoir l'esprit dégagé de toute préoccupation.

1.
D'après 'Aïcha, le Prophète a dit : "Quand le souper est servi et que vous entendez le second appel à la prière, commencez par souper."

2.
Selon Anas-ben-Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit : "Quand le souper est servi, commencez par le manger avant de procéder à la prière du coucher du soleil, et ne vous pressez pas pour faire ce repas."

3.
D'après Ibn-'Omar, l'Envoyé de Dieu a dit :
"Quand le souper de l'un de vous est servi et que l'on fait le second appel à la prière, commencez par manger et ne mettez aucune hâte à terminer votre repas."
Quand on servait le repas à Ibn-'Omar, au moment où l'on faisait le second appel à la prière, il n'allait prier qu'après avoir achevé de manger, bien qu'il entendit l'imam réciter la prière.
Ibn-'Omar, suivant un autre isnâd, rapporte que le Prophète a dit : "Quand l'un de vous est en train de manger, qu'il ne se presse point tant qu'il n'aura pas satisfait son appétit et cela même si le second appel à la prière a été fait."


CHAPITRE XLIII. --- De l'imam appelé à la prière au moment où il est en train de manger.

1.
'Amr-ben-Omayya rapporte ceci : "J'ai vu l'Envoyé de Dieu occupé à manger une épaule de mouton qu'il dépeçait quand on fit l'appel à la prière. Il se leva aussitôt, jeta son couteau, et fit la prière sans procéder à ses ablutions."


CHAPITRE LXIV. --- De celui qui, entendant le second appel à la prière au moment où il est occupé à des soins domestiques, se rend à la mosquée.

1.
El-Aswad demanda à 'Aïcha à quoi s'occupait le Prophète dans sa demeure. Celle-ci répondit : "Il semblait être en domesticité chez les siens --- elle entendait par là qu'il leur rendait des services domestiques ; --- mais, dès que venait l'heure de la prière, il partait pour aller la faire."



CHAPITRE XLV. --- De celui qui dirige les fidèles à la prière dans le seul but de leur enseigner comment le Prophète la faisait.

1.
Abou-Qilâba a dit : "Mâlik-ben-El-Howaïrits vint un jour nous trouver dans cette mosquée-ci (la mosquée de Bassora). "Je vais, dit-il, vous diriger dans une prière ; ce n'est pas une véritable prière que je désire faire, mais je vais prier comme j'ai vu le Prophète le faire. --- Et comment priait-il donc ? demanda Ayyoub. --- Comme notre cheikh que voici, répondit-il." Or ce vieillard, avant de se lever, durant la première rika', s'asseyait lorsqu'il levait la tête après la prosternation."



CHAPITRE XLVI. --- Les gens de science et de mérite ont plus de droit que tout autre à diriger la prière.

1.
Abou-Mousa rapporte ceci : "Le Prophète tomba malade et son s'aggrave. "Qu'on donne, s'écria-t-il alors, l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière. --- Mon père, fit observer 'Aïcha, est un homme sensible ; quand il se tiendra à ta place il sera incapable de diriger les fidèles à la prière. --- Donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière reprit-il." Et comme 'Aïcha répétait son objection, il lui dit de nouveau : "Donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière. Vraiment vous êtes comme les dames égyptiennes avec Joseph !" Un messager alla trouver Abou-Bakr qui dirigea ainsi les fidèles à la prière du vivant du Prophète."

2.
'Aïcha, la mère des Croyants, a dit : "Au cours de sa maladie, l'Envoyé de Dieu prononça ces paroles : "Donnez l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière. --- Abou-Bakr, fis-je observer, quand il sera à ta place ne se fera pas entendre des fidèles tant il pleurera. Donne donc à 'Omar l'ordre de diriger la prière des fidèles. --- Je priai alors Hafsa de dire au Prophète : "Si Abou-Bakr se tient à ta place, il pleurera tant qu'il ne se fera pas entendre des fidèles ; donne donc l'ordre à 'Omar de diriger la prière des fidèles." Hafsa ayant fait ce que je lui avias demandé, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Silence ! vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph ! qu'on donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière. --- Ah ! me dit Hafsa, jamais tu ne m'as fait arriver quelque chose de bien !"

3. Anas-ben-Mâlik, qui avait suivi le Prophète, avait été son serviteur et son compagnon, a rapporté ce qui suit : "Abou-Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la maladie à la suite de laquelle le Prophète mourut. Le lundi, pendant que les fidèles étaient rangés pour la prière, le Prophète souleva le store de sa chambre et tourna ses regards vers nous. Il était debout, son visage semblait une feuille de parchemin et il souriait. Nous fûmes si émus de la joie de le voir que nous faillîmes nous lever en désordre. Abou-Bakr se mit à s'éloigner à reculons pour rentrer dans le rang, pensant que le Prophète allait venir diriger lui-même la prière. Mais, d'un geste, le Prophète nous fit signe d'achever la prière et il laissa ensuite retomber le store. Le même jour il mourut."

4. Anas a dit : "Durant trois jours le Prophète ne sortit pas de chez lui. Puis, comme on venait de faire le second appel à la prière, Abou-Bakr s'avança pour la présider. A ce moment, le Prophète donna l'ordre de soulever le store (de sa chambre) et alors son visage nous apparut. Jamais spectacle plus admirable ne s'offrit à notre vue que celui de l'apparition du visage du Prophète. Il fit signe de la main à Abou-Bakr pour qu'il dirigeât la prière, puis il laissa retomber le store. Il ne nous fut plus ensuite donné de le voir avant sa mort."

5.
'Abdallah-ben-'Omar rapporte ce qui suit :
"Lorsque la maladie de l'Envoyé de Dieu fut devenue grave, on lui parla au sujet de la prière. "Donnez, répondit-il, l'ordre à Abou-Bakr de diriger la prière. --- Mais, dit 'Aïcha, Abou-Bakr est un homme sensible, quand il récitera la prière les larmes le suffoqueront. --- Allez lui enjoindre de faire la prière, répéta-t-il". Et comme 'Aïcha renouvelait son observation, il s'écria de nouveau : "Allez lui enjoindre de faire la prière. Vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph."

 

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Titre 1 :
De la révélation à son début.
Titre 2 :
De la foi     
Titre 3 :
De la science.
Titre 4 :
Des ablutions
Titre 5 :
De la lotion.
Titre 6 :
Des menstrues.
Titre 7 :
De la lustration
Titre 8 :
De la prière.
Titre 9 :
Des heures fixées pour la prière.
Titre 10 :
De l'appel à la prière.   
Titre 11 :
Du vendredi.
Titre 12 :
De la prière en cas de danger.
Titre 13 :
Des deux fêtes.
Titre 14 :
De la rika' impaire.
Titre 15 :
Des rogations.
Titre 16 :
Des éclipses.
Titre 17 :
De la prosternation (pendant
 la récitation du Coran.)
Titre 18 :
De l'abrègement de la prière.
Titre 19 :
De la prière nocturne.
Titre 20 :
De la supériorité de la prière (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine.
Titre 21 :
Des catégories d'actes permis pendant la prière.
Titre 22 :
Des distractions dans la prière.
Titre 23 :
Des funérailles.
Titre 24 :
De la dîme.
Titre 25 :
Du pèlerinage.
Titre 26 :
De la visite pieuse.
Titre 27 :
Du pèlerin empêché.
Titre 28 :
De l'expiation du délit de chasse et
d'autres choses analogues.
Titre 29 :
Des mérites de Médine.
Titre 30 :
Du jeûne.
Titre 31 :
De la prière (en commun) pendant
les nuits de Ramadan.
Titre 32 :
De l'excellence de la nuit du destin.
Titre 33 :
 De la retraite spirituelle.
 



 

 

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