Tenez vous informés de toutes les mises
à jour du site Internet
La Plume de l'Islam
Inscrivez-vous gratuitement en
entrant votre adresse e-mail.
Nombre d'inscrits
TITRE 10
DE L'APPEL A LA PRIERE
CHAPITRE XIX.
--- Le muezzin doit-il
promener sa voix de-ci de-là. Doit-il tourner (à droite
et à gauche) quand il fait l'appel à la prière. -- On
rapporte que Bilâl mettait un doigt sur chacune de ses
deux oreilles. -- Ibn-'Omar ne mettait pas un doigt sur
chacune de ses deux oreilles. -- Ibrahîm a dit : Il n'y
a aucun mal à appeler à la prière sans avoir fait ses
ablutions. --'Atâ a dit : L'ablution est un devoir et
une chose prescrite. --'Aïcha a dit : Le Prophète priait
Dieu en tout état.
1.
Abou-Djohaïfa rapporte
qu'il vit Bilâl faire l'appel à la prière. "Je me mis,
dit-il, à suivre la direction de sa bouche de-si de-là."
CHAPITRE XX. --- De celui qui dit : La
prière nous a fait défaut. -- Ibn-Sîrîn réprouvait qu'on
se servît de cette expression : "La prière nous a fait
défaut" au lieu de dire : "Nous avons manqué la prière",
mais l'expression employée par le Prophète est plus
correcte.
1.
Abou-Qatâda a dit :
"Pendant que nous faisions la prière avec le Prophète on
entendit un certain bouhaha ; sa prière terminée, le
Prophète demanda aux auteurs de ce bruit ce qu'il y
avait. "Nous nous hâtions d'arriver à la prière,
répondirent-ils. --- N'agissez plus ainsi, répliqua le
Prophète ; quand vous vous rendez à la prière vous devez
être calmes. Faites avec les autres la partie pour
laquelle vous êtes arrivés à temps. Vous compléterez
ensuite la partie que vous avez manquée."
CHAPITRE XXI. --- On ne doit pas courir
pour aller à la prière ; rendez-vous-y avec calme et
dignité. -- Faites avec les autres la partie pour
laquelle vous êtes arrivés à temps. Vous compléterez
ensuite la prière que vous avez manqué.
1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète a dit :
"Lorsque vous entendrez le second appel à la prière,
rendez-vous-y et soyez calmes et dignes. Ne vous hâtez
pas : la partie pour laquelle vous êtes arrivés à temps
vous la ferez avec les autres et vous compléterez
ensuite ce que vous avez manqué.
CHAPITRE XXII. --- Les fidèles doivent se
lever pour la prière au moment du second appel, dès
qu'ils voient l'Imam.
1.
D'après Abou-Qatâda, l'Envoyé de Dieu a dit :
"Aussitôt que le deuxième appel aura été fait, attendez
pour vous lever que vous me voyiez."
CHAPITRE XXIII. --- Le fidèle ne doit pas
courir pour se rendre à la prière, ni se lever
précipitamment pour la commencer ; qu'il se lève avec
calme et dignité.
1.
Selon Abou-Qatâda, l'Envoyé de Dieu a dit :
"Aussitôt que le second appel aura été fait, attendez
pour vous lever que vous me voyiez et soyez calmes."
CHAPITRE XXIV. --- Peut-on, quand on a un
motif, sortir de la mosquée ?
1.
Selon Abou-Horaïra,
l'Envoyé de Dieu se rendit un jour à la mosquée après le
second appel à la prière et alors que les fidèles
s'étaient déjà tous placés en rangs. Il était arrivé à
la place où d'ordinaire il priait et nous attendions
qu'il prononçât le takbir, lorsqu'il s'en alla en disant
: "Gardez vos places." Nous restâmes dans cette posture
en attendant son retour et il arriva la tête dégouttant
d'eau, car il était allé se laver.
CHAPITRE XXV. --- Quand l'Imam dit aux
fidèles de garder leurs places jusqu'à son retour, ils
doivent l'attendre.
1.
Abou-Horaïra a dit :
"Le second appel à la prière avait été fait, les fidèles
s'étaient installés, quand l'Envoyé de Dieu entra dans
la mosquée. Il s'avança, mais, comme il était en état
d'impureté, il dit aux fidèles : "Restez à vos places".
Il rentra chez lui, se lava, puis revint la tête encore
dégouttant d'eau et il dirigea la prière."
CHAPITRE XXVI. --- Au sujet de ces paroles
que dit un homme au Prophète : "Nous n'avons pas fait la
prière."
1.
Djâbir-ben-'Abdallah rapporte ceci :
"Le jour de la bataille du Fossé, 'Omar-ben-El-Khattâb
vint trouver le Prophète et lui dit : "Ô Envoyé de Dieu,
par Dieu ! j'ai eu à peine le temps de faire ma prière
(de l'après-midi) au moment où le soleil allait se
coucher." Or cela se passait à une heure postérieure à
celle où celui qui jeûne peut prendre un repas ; le
Prophète dit alors : "Moi non plus, par Dieu ! je n'ai
pas fait ma prière." Il descendit ensuite à Bothân où je
l'accompagnai ; il y fit ses ablutions, accomplit la
prère de l'après-midi bien que le soleil fût déjà
couché. Après cela, il fit la prière du coucher du
soleil."
CHAPITRE XXVII.
--- Une affaire imprévue retient l'Imam après le second
appel à la prière.
1.
Anas
a dit :
"Le second appel à la prière était achevé et le Prophète
resta néanmoins à s'entretenir en particulier avec un
homme dans un coin de la mosquée. Il ne se leva pour
faire la prière que quand tous les fidèles s'étaient
endormis."
CHAPITRE XXVIII. --- Des conversations après
que le second appel à la prière a été fait.
1.
Homaïd a dit :
"J'interogeai Tsâbit-El-Bonâni sur le cas d'un homme qui
causerait après le second appel à la prière. Il me
rapporta alors que Anas-ben-Mâlik avait dit : "Le second
appel à la prière était fait quand un homme survint qui
retint le Prophète après le second appel."
CHAPITRE XXIX. --- De l'obligation de la
prière en commun. -- El-Hasan a dit : Si, par tendresse,
la mère d'un musulman défend à son fils d'aller faire en
commun la prière du soir, ce fils ne doit pas lui obéir.
1.
Suivant Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu dit :
"Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! j'ai songé
parfois à donner l'ordre d'apporter du bois brûler,
puis, quand il serait là, d'enjoindre de faire l'appel à
la prière et de désigner quelqu'un pour la diriger, afin
de pouvoir retourner sur mes pas et de mettre le feu aux
habitations des gens (qui ne sont pas allés à la
prière). Par celui qui tient ma vie entre ses mains ! si
l'un de ces gens-là savait y trouver quelques os gras ou
deux beaux pieds de mouton, il n'aurait garde de manquer
à la prière du soir."
CHAPITRE XXX. --- Du mérite de la prière
en commun. -- Quand il arrivait trop tard pour prendre
part à la prière en commun, El-Aswad se rendait dans une
autre mosquée. -- anas, venu tardivement dans une
mosquée où l'on venait de terminer la prière, fit le
premier et le second appel à la prière et recommença la
prière en commun.
1.
Selon Abdallah-ben-'Omar l'Envoyé de Dieu a dit :
"Faites la prière en commun, elle est de vingt-sept
degrés supérieure à celle faite isolément."
2.
Abou-Sa'îd-El-Khodry rapporte
avoir entendu le Prophète prononcer ces mots :
"La prière en commun est supérieure de vingt-sept degrés
à la prière faite isolément."
3.
Suivant Abou-Horaïra, l'Envoyé de
Dieu a dit :
"La prière qu'un homme fait en commun vaut vingt-sept
fois celle qu'il fait dans sa maison ou au marché. Voici
comment : lorsqu'il a fait ses ablutions et qu'il les a
bien faites, puis qu'il se rend à la mosquée ne sortant
que dans le seul but d'y faire sa prière, il n'est pas
un pas qu'il ne fasse sans que celui-ci ne l'élève d'un
degré et ne lui efface un péché. Quand ensuite il prie,
aussi longtemps qu'il reste en prière, les anges
invoquent Dieu pour lui en disant : "Ô mon Dieu, répands
sur lui tes bénédictions et sois-lui miséricordieux !"
Enfin chacun de vous ne cesse d'être en prière tant
qu'il attend l'heure de la prière."
CHAPITRE XXXI. --- Du mérite de la prière
de l'aurore faite en commun.
1.
Abou-Horaïra a dit :
"J'ai entendu l'Envoyé de Dieu prononcer ces mots : "La
prière de l'un de vous faite en commun surpasse de
vingt-sept fois la prière faite isolément. Les anges de
la nuit et ceux du jour s'assemblent lors de la prière
de l'aurore."
Abou-Horaïra ajoutait : "Si vous le voulez, récitez du
Coran, car la récitation du Coran à l'aurore a de
(nombreux) témoins." (Sourate XVII, verset 80).
Suivant Abdallah-ben-'Omar, le Prophète aurait dit :
"Elle la surpasse de vingt-sept fois."
2.
Omm-Ed-Derdâ disait :
"Abou-'d-Derdâ entra chez moi tout en colère. "Qu'est-ce
qui t'a irrité ? lui demandai-je. --- Par Dieu ! me
répondit-il, c'est que je vois que des prescriptions de
Mohamed on n'a gardé qu'une seule chose, faire la prière
en commun."
3.
D'après Abou-Mousa, le Prophète a
dit :
"Ceux des fidèles qui, pour la prière, recevront la plus
grande récompense, seront ceux qui seront les plus
éloignés, c'est-à-dire ceux qui auront la marche la plus
longue à faire (pour aller à la mosquée). Celui qui
attend, pour sa prière, le moment de la faire en même
temps que l'imam, aura une récompense plus belle que
celui qui prie (seul) et se couche ensuite."
CHAPITRE XXXII. --- Du mérite de la hâte à
faire de midi.
1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit :
"Un homme qui, sur sa route, trouve une branche d'épines
et l'écarte de son chemin, Dieu lui en saura gré et lui
pardonnera ses péchés."
Puis le Prophète ajouta : "On est martyr dans cinq
circonstances : quand on meurt de la peste ; quand on
succombe à des coliques (le mot doit s'entendre de
toutes les maladies des entrailles : dysenterie,
coliques, et vraisemblablement choléra.) ; quand on se
noie ; quand on périt dans un éboulement et quand on est
tué en combattant dans la voie de Dieu."
Le Prophète dit encore : Si les fidèles savaient ce
qu'il y aura pour ceux qui font l'appel à la prière et
qui occupent le premier rang à l'office, et qu'ils
n'aient d'autre moyen d'arriver à ces deux choses que de
tirer au sort, ils tireraient sûrement au sort. S'ils
savaient ce qu'il y aura pour celui qui se hâtera pour
faire la prière, ils y courraient à l'envi. S'ils
savaient ce qu'il y aura pour celui qui fait les prières
du soir et du matin, ils n'y manqueraient point,
dussent-ils y aller à quatre pattes."
CHAPITRE XXXIII.
--- Du compte qui sera tenu des pas.
1.
D'après Anas-ben-Mâlik, l'Envoyé de Dieu a dit :
"Ô Benou-Salima, ne sera-t-il donc pas tenu compte de
vos pas ?"
Modjâhid dit que dans ces mots du Coran : "Nous
inscrivons ce qu'ils ont accompli et les traces qu'ils
laissent" (sourate XXXVI, verset 11), le mot trace
signifie empreinte de pas.
2.
Anas rapporte
que les Benou-Salima voulaient changer de place leurs
demeures pour s'établir près du Prophète. L'Envoyé de
Dieu, trouvant mauvais qu'ils fissent le vide (aux
alentours) de Médine, dit à ces Benou-Salima : "Ne vous
sera-t-il donc pas tenu compte de vos pas ?"
Par ce mot pas, di Mohjâhid, il faut entendre les traces
que leurs pieds laissaient sur le sol.
CHAPITRE XXXIV. --- Du mérite de la prière
du soir faite en commun.
1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a dit :
"Il n'y a pas de prières plus pénibles que celles de
l'aurore et du soir pour les hypocrites. S'ils savaient
ce qu'il y aurait pour eux dans ces deux prières, il s'y
rendraient, dussent-ils pour cela marcher à quatre
pattes. Parfois j'ai songé à ordonner au muezzin de
faire le second appel à la prière, puis d'enjoindre à un
homme de diriger la prière des fidèles, et ensuite moi
de prendre une torche enflammée et de mettre le feu aux
demeures de ceux qui, après l'appel, ne se seraient
point rendus à la prière."
CHAPITRE XXXV. --- On est en commun quand
on est deux et plus de deux.
1.
Selon Mâlik-ben-El-Howaïrits, le Prophète a dit :
"Lorsque l'heure de la prière sera venue, faites tous
deux le premier et le second appel à la prière, et
qu'ensuite le plus âgé de vous deux préside la prière."
CHAPITRE XXXVI. --- De celui qui s'assoit à
la mosquée en attendant l'heure de la prière (en
commun). De l'excellence des mosquées.
1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de Dieu a dit :
"Les anges prient sur l'un de vous tant qu'il reste à
l'endroit où il fait sa prière et qu'il ne lui survient
aucune impureté accidentelle. Ces anges disent : "Ô mon
Dieu, pardonne-lui, sois-lui miséricordieux !" Un fidèle
ne cesse d'être en état de prière tant que la prière
qu'il a à faire le retient à la mosquée et qu'aucune
autre raison ne l'empêche de retourner chez les siens."
2.
Abou-Horaïra rapporte que le
Prophète a dit :
"Il y a sept sortes de personnes que Dieu protègera de
son ombre le jour où il n'y aura plus d'autre ombre que
la sienne : l'imam (il s'agit ici du prince ou khalife
et non du fidèle qui dirige la prière.) juste ;
l'adolescent qui a grandi dans l'adoration du Seigneur ;
l'homme dont le coeur est attaché aux mosquées ; le
couple d'hommes qui s'aiment en Dieu d'une affection
réciproque, s'unissent à cause de lui et se séparent
pour lui ; celui qui, sollicité par une femme de haut
rang et belle, lui répond : "Je crains Dieu" ; celui qui
fait l'aumône de façon si discrète que sa main gauche ne
sait pas ce que donne sa main droite ; enfin celui qui,
dans la solitude, loue Dieu au point qu'il fond en
larmes."
3.
Homaid a dit :
"Comme on demandait à Anas si le Prophète se servait
d'un anneau, il répondit : "Oui, une fois il avait
retardé la prière du soir jusqu'au milieu de la nuit.
Alors, après avoir prié, il se tourna vers nous et dit :
D'autres ont fait leur prière et se sont couchés, mais
vous vous n'avez pas cessé d'être en prière tout le
temps que vous avez attendu l'heure de la prière." Il me
semble encore, ajoute Anas, voir briller son anneau."
CHAPITRE XXXVII. --- Du mérite de celui qui
va matin et soir à la mosquée.
1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a dit :
"Celui qui va matin et soir à la mosquée, Dieu lui
réservera au Paradis une station pour chaque fois qu'il
y aura été matin et soir."
CHAPITRE XXXVIII. --- Quand le second appel
est fait on ne peut plus faire d'autre prière que la
prière canonique.
1.
Suivant divers isnâd, Hafs-ben-'Âsim rapporte
que l'Envoyé de Dieu vit un homme qui, le second appel à
la prière terminé, pria deux rika' (surérogatoire).
Quand l'Envoyé de Dieu eut achevé de prier, les fidèles
l'entourèrent, et alors il dit à l'homme : "La prière du
matin a-t-elle donc quatre rika' ? La prière du matin
a-t-elle donc quatre rika' ?"
CHAPITRE XXXIX. --- Limite à laquelle le
malade assiste à la prière.
1.
El-Aswad rapporte ce qui suit :
"Nous étions chez 'Aïcha parlant du zèle qu'on doit
apporter à la prière, du respect qui lui est dû, quand 'Aïcha
nous dit : "Au cours de la maladie qui emporta le
Prophète, l'heure étant venue on fit l'appel à la prière
: "Qu'on donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger la prière
des fidèles, s'écria-t-il." Quelqu'un fit l'observation
suivante au Prophète : "Abou-Bakr est un homme sensible
; quand il se tiendra à ta place il ne pourra pas
diriger la prière des fidèles." Le Prophète, là-dessus,
réitéra son ordre ; on lui renouvela l'objection. Alors,
répétant son ordre pour la troisième fois, il dit : "En
vérité, vous êtes comme les dames égyptiennes (cf :
sourate XII du Coran) de Joseph, allez dire à Abou-Bakr
qu'il dirige la prière des fidèles !" Abou-Bakr se
rendit donc à la mosquée et dirigea la prière. Le
Prophète, se trouvant légèrement mieux, se rendit à ce
moment à la mosquée en marchant appuyé sur deux hommes.
Il me semble encore le voir traînant à terre ses deux
pieds tant il souffrait. Abou-Bakr voulait se retirer,
mais le Prophète lui fit signe de rester à sa place. On
amena le Prophète jusqu'à Abou-Bakr et il s'assit à côté
de ce dernier."
Comme on demandait à El-A'mach si Abou-Bakr suivait la
prière du Prophète tandis que les fidèles suivaient
celle d'Abou-Bakr, El-A'mach fit signe de la tête que :
oui.
Mo'$awiya ajouta que le Prophète s'assit à la gauche de
Abou-Bakr et qu'Abou-Bakr pria debout.
2.
D'après 'Obaïd-Allah-ben-'Abdallah,
'Aïcha a dit :
"Le Prophète se sentit lourd et ses souffrances
devinrent fort vives ; il demanda alors à ses femmes
l'autorisation de passer le temps de sa maladie dans ma
chambre. Elles lui en donnèrent l'autorisation. Il vint
traînant ses pieds sur le sol et soutenu par deux hommes
: Ibn-'Abbâs et un autre individu."
"Comme, dit 'Obaïd-Allah, je rappelais à Ibn-'Abbâs ce
qu'avait raconté 'Aïcha, il me dit : "Sais-tu qui était
l'individu que 'Aïcha n'a pas nommé ? --- Non, lui
répondis-je. --- C'était, reprit-il, 'Ali-ben-Abou-Tâlib."
CHAPITRE XL. --- De la tolérance
accordée de faire la prière chez soi en cas de pluie ou
pour un motif (sérieux).
1.
Nâfi
rapporte que Ibn-'Omar fit l'appel à la prière par une
nuit froide et venteuse, et qu'il ajouta :
"Eh ! bien, faites la prière chez vous." Quand la nuit
était froide et pluvieuse, disait Ibn-'Omar, l'Envoyé de
Dieu donnait l'ordre au muezzin de dire : "Eh ! bien,
priez chez vous."
2.
Mahmoud-ben-Er-Rabi'-El-Ansâri rapporte ce qui suit :
"'Itbân-ben-Mâlik, qui dirigeait la prière de ses
contribules, était aveugle. Un jour il dit à l'Envoyé de
Dieu : "Ô Envoyé de Dieu, il y a l'obscurité et le
torrent, et je suis privé de la vue. Viens donc prier
dans ma demeure à un endroit dont je me servirai ensuite
comme oratoire." L'Envoyé de Dieu se rendit alors chez
lui et lui dit : "Où veux-tu que je prie ? 'Itbân lui
indiqua un endroit de la maison où l'Envoyé de Dieu fit
la prière."
CHAPITRE XLI. --- L'Imam doit-il faire la
prière quel que soit le nombre des personnes présentes
et le prédicateur doit-il faire le prône le vendredi
quand il pleut.
1.
'Abdallah-ben-El-Hârits
a dit :
"Un jour qu'il y avait une boue épaisse, Ibn-'Abbâs fit
le prône. Il donna l'ordre au muezzin, quand il serait
arrivé à ces mots : "Venez à la prière.", d'ajouter :
"Faites la prière dans vos demeures." Comme les fidèles
se regardaient les uns les autres pour manifester en
quelque sorte leur réprobation, Ibn-'Abbâs leur dit :
"On dirait que vous blâmez ce que je viens de faire et
pourtant un autre qui valait mieux que moi --- et il
entendait par là l'Envoyé de Dieu --- a déjà agi ainsi.
La prière en commun est certes un devoir strict, mais je
répugne à vous imposer un désagrément."
Suivant un autre isnâd, Ibn-'Abbâs aurait dit : "Je
répugne à vous infliger le désagrément de venir en
enfonçant dans la boue jusqu'aux genoux."
2.
Abou-Salama rapporte ceci :
"Comme j'interrogeai Abou-Sa'îd-El-Khodri, il me
répondit : "Un nuage étant survenu, la pluie tomba et
fut si forte qu'elle coula à travers le toit de la
mosquée, toit qui était en branches de palmier. Le
deuxième appel à la prière terminé, je vis l'Envoyé de
Dieu se prosterner dans l'eau et dans la boue si bien
que j'aperçus des traces de boue sur son front."
3.
Anas-ben-Sîrîn rapporte qu'il
entendit Anas-ben-Mâlik raconter ce qui suit :
"Un jour un homme des Ansâr dit au Prophète : "Il m'est
impossible d'aller faire la prière avec toi." Cet homme,
était très corpulent. Il prépara un repas pour le
PRophète, l'invita à venir dans sa demeure et fit
étendre à son intention une natte dont il aspergea les
bords. Le Prophète pria deux rika' sur cette natte."
Un homme des gens de Djâroud ayant alors demandé à Anas
si le Prophète faisait la prière du milieu de la
matinée, Anas répondit : "Je ne lui ai vu faire cette
prière que ce jour-là."
CHAPITRE XLII. --- De repas servi au
moment où on fait le second appel à la prière. --
Ibn-'Omar mangeait tout d'abord. -- Abou-'d-Derdâ disait
qu'il est bon qu'un homme donne satisfaction à ses
besoins avant d'aborder la prière afin d'avoir l'esprit
dégagé de toute préoccupation.
1.
D'après 'Aïcha, le Prophète a dit :
"Quand le souper est servi et que vous entendez le
second appel à la prière, commencez par souper."
2.
Selon Anas-ben-Mâlik, l'Envoyé de
Dieu a dit :
"Quand le souper est servi, commencez par le manger
avant de procéder à la prière du coucher du soleil, et
ne vous pressez pas pour faire ce repas."
3.
D'après Ibn-'Omar, l'Envoyé de
Dieu a dit :
"Quand le souper de l'un de vous est servi et que l'on
fait le second appel à la prière, commencez par manger
et ne mettez aucune hâte à terminer votre repas."
Quand on servait le repas à Ibn-'Omar, au moment où l'on
faisait le second appel à la prière, il n'allait prier
qu'après avoir achevé de manger, bien qu'il entendit
l'imam réciter la prière.
Ibn-'Omar, suivant un autre isnâd, rapporte que le
Prophète a dit : "Quand l'un de vous est en train de
manger, qu'il ne se presse point tant qu'il n'aura pas
satisfait son appétit et cela même si le second appel à
la prière a été fait."
CHAPITRE XLIII. --- De l'imam appelé à la
prière au moment où il est en train de manger.
1.
'Amr-ben-Omayya
rapporte ceci :
"J'ai vu l'Envoyé de Dieu occupé à manger une épaule de
mouton qu'il dépeçait quand on fit l'appel à la prière.
Il se leva aussitôt, jeta son couteau, et fit la prière
sans procéder à ses ablutions."
CHAPITRE LXIV. --- De celui qui, entendant
le second appel à la prière au moment où il est occupé à
des soins domestiques, se rend à la mosquée.
1.
El-Aswad demanda à 'Aïcha à quoi s'occupait le Prophète
dans sa demeure. Celle-ci répondit :
"Il semblait être en domesticité chez les siens --- elle
entendait par là qu'il leur rendait des services
domestiques ; --- mais, dès que venait l'heure de la
prière, il partait pour aller la faire."
CHAPITRE XLV. --- De celui qui dirige les
fidèles à la prière dans le seul but de leur enseigner
comment le Prophète la faisait.
1.
Abou-Qilâba a dit :
"Mâlik-ben-El-Howaïrits vint un jour nous trouver dans
cette mosquée-ci (la mosquée de Bassora). "Je vais,
dit-il, vous diriger dans une prière ; ce n'est pas une
véritable prière que je désire faire, mais je vais prier
comme j'ai vu le Prophète le faire. --- Et comment
priait-il donc ? demanda Ayyoub. --- Comme notre cheikh
que voici, répondit-il." Or ce vieillard, avant de se
lever, durant la première rika', s'asseyait lorsqu'il
levait la tête après la prosternation."
CHAPITRE XLVI. --- Les gens de science et
de mérite ont plus de droit que tout autre à diriger la
prière.
1.
Abou-Mousa rapporte ceci :
"Le Prophète tomba malade et son s'aggrave. "Qu'on
donne, s'écria-t-il alors, l'ordre à Abou-Bakr de
diriger les fidèles à la prière. --- Mon père, fit
observer 'Aïcha, est un homme sensible ; quand il se
tiendra à ta place il sera incapable de diriger les
fidèles à la prière. --- Donne l'ordre à Abou-Bakr de
diriger les fidèles à la prière reprit-il." Et comme 'Aïcha
répétait son objection, il lui dit de nouveau : "Donne
l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à la prière.
Vraiment vous êtes comme les dames égyptiennes avec
Joseph !" Un messager alla trouver Abou-Bakr qui dirigea
ainsi les fidèles à la prière du vivant du Prophète."
2.
'Aïcha, la mère des Croyants, a
dit :
"Au cours de sa maladie, l'Envoyé de Dieu prononça ces
paroles : "Donnez l'ordre à Abou-Bakr de diriger les
fidèles à la prière. --- Abou-Bakr, fis-je observer,
quand il sera à ta place ne se fera pas entendre des
fidèles tant il pleurera. Donne donc à 'Omar l'ordre de
diriger la prière des fidèles. --- Je priai alors Hafsa
de dire au Prophète : "Si Abou-Bakr se tient à ta place,
il pleurera tant qu'il ne se fera pas entendre des
fidèles ; donne donc l'ordre à 'Omar de diriger la
prière des fidèles." Hafsa ayant fait ce que je lui
avias demandé, l'Envoyé de Dieu s'écria : "Silence !
vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph !
qu'on donne l'ordre à Abou-Bakr de diriger les fidèles à
la prière. --- Ah ! me dit Hafsa, jamais tu ne m'as fait
arriver quelque chose de bien !"
3.
Anas-ben-Mâlik, qui avait suivi le Prophète, avait été
son serviteur et son compagnon, a rapporté ce qui suit :
"Abou-Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la
maladie à la suite de laquelle le Prophète mourut. Le
lundi, pendant que les fidèles étaient rangés pour la
prière, le Prophète souleva le store de sa chambre et
tourna ses regards vers nous. Il était debout, son
visage semblait une feuille de parchemin et il souriait.
Nous fûmes si émus de la joie de le voir que nous
faillîmes nous lever en désordre. Abou-Bakr se mit à
s'éloigner à reculons pour rentrer dans le rang, pensant
que le Prophète allait venir diriger lui-même la prière.
Mais, d'un geste, le Prophète nous fit signe d'achever
la prière et il laissa ensuite retomber le store. Le
même jour il mourut."
4. Anas a
dit : "Durant trois jours le Prophète ne sortit pas de
chez lui. Puis, comme on venait de faire le second appel
à la prière, Abou-Bakr s'avança pour la présider. A ce
moment, le Prophète donna l'ordre de soulever le store
(de sa chambre) et alors son visage nous apparut. Jamais
spectacle plus admirable ne s'offrit à notre vue que
celui de l'apparition du visage du Prophète. Il fit
signe de la main à Abou-Bakr pour qu'il dirigeât la
prière, puis il laissa retomber le store. Il ne nous fut
plus ensuite donné de le voir avant sa mort."
5.'Abdallah-ben-'Omar
rapporte ce qui suit :
"Lorsque la maladie de l'Envoyé de
Dieu fut devenue grave, on lui parla au sujet de la
prière. "Donnez, répondit-il, l'ordre à Abou-Bakr de
diriger la prière. --- Mais, dit 'Aïcha, Abou-Bakr est
un homme sensible, quand il récitera la prière les
larmes le suffoqueront. --- Allez lui enjoindre de faire
la prière, répéta-t-il". Et comme 'Aïcha renouvelait son
observation, il s'écria de nouveau : "Allez lui
enjoindre de faire la prière. Vous êtes donc comme les
dames égyptiennes avec Joseph."