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TITRE 10
DE L'APPEL A LA PRIERE
CHAPITRE CXLVIII. --- De la profession de foi
dite quand on s'assied pour la dernière fois.
1.
'Abdallah a dit : "Quand nous faisions la prière
derrière l'Envoyé de Dieu, nous disions : "Le salut soit
sur Gabriel, sur Michel. Le salut soit sur un tel ou un
tel." Un jour l'Envoyé de Dieu se tourna vers nous et
dit : "Certes Dieu c'est le salut. Quand l'un de vous
prie, qu'il dise donc : A Dieu les adorations, les
prières et les œuvres pieuses. Le salut soit sur toi, ô
Prophète, ainsi que la clémence de Dieu et ses
bénédictions, que le salut soit sur nous, sur les
adorateurs vertueux de Dieu." Cette dernière oraison,
prononcée par vous, s'étendra à tous les adorateurs
vertueux sur la terre comme dans le ciel. "J'atteste
qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu ; j'atteste que
Mohammed est son adorateur et son Envoyé."
CHAPITRE CXLIX.
--- Des oraisons formulées avant la salutation finale.
1.
'Orwa-ben-Ez-Zobaïr rapporte tenir
de 'Aïcha que l'Envoyé de Dieu formulait, dans sa
prière, les oraisons suivantes : "Ô mon Dieu, je
me réfugie auprès de toi contre le châtiment du tombeau,
je me réfugie auprès de toi contre les épreuves du
Messie l'antéchrist. Je me réfugie auprès de toi contre
les épreuves de la vie et celles de la mort. Ô mon Dieu,
je me réfugie auprès de toi contre le péché et contre
les dettes." Quelqu'un lui ayant fait remarquer qu'il
mettait bien de l'ardeur à chercher refuge auprès de
Dieu contre les dettes, le Prophète répondit : "L'homme
qui a des dettes parle pour mentir et fait des promesses
pour y manquer."
'Aïcha a dit : "J'ai entendu l'envoyé de Dieu demander à
Dieu dans sa prière un refuge contre les épreuves de
l'antéchrist.
2.
'Abdallah-ben-'Amr rapporte que
Abou Bakr-Es-Saddiq dit à l'Envoyé de Dieu :
"Enseigne-moi une formule d'oraison dont je me servirai
dans ma prière." --- "Dis, lui répondit le Prophète : Ô
mon Dieu, je me suis fait à moi-même un tort immense.
Toi seul pardonne les fautes ; accorde-moi donc ton
pardon ; sois clément pour moi, car c'est toi qui est
l'indulgent, le clément."
CHAPITRE CL.
--- Des oraisons qu'il faut prononcer de préférence
après la profession de foi ; cette pratique n'est pas
obligatoire.
1.
'Abdallah rapporte ceci : "Quand nous étions à
faire la prière avec le Prophète nous disions : "Le
salut soit sur Dieu de la part de ses adorateurs. Le
salut soit sur un tel et un tel !" Un jour le Prophète
nous dit : Ne vous servez pas de cette expression : "Le
salut soit sur Dieu", car Dieu lui-même est le salut.
Dites donc : "A Dieu les adorations, les prières et les
œuvres pieuses. Le salut soit sur toi, ô Prophète,
ainsi que la clémence de Dieu et ses bénédictions. Le
salut soit sur nous, sur les adorateurs vertueux de
Dieu", car cette dernière oraison prononcée par vous
s'étendra à tous les adorateurs dans le ciel ou entre le
ciel et la terre. "J'atteste qu'il n'y a d'autre
divinité que Dieu ; j'atteste que Mohammed est
l'adorateur de Dieu et son Envoyé." Ensuite, que chacun
de vous choisisse les oraisons qu'il lui plaira de
formuler et les formule."
CHAPITRE CLI. --- De celui qui ne
s'essuie ni le front ni le nez avant d'avoir terminé sa
prière. -- 'Abou-Abdallah (El-Bokhâri) dit : "J'ai vu
El-Homaïdi tirer argument de ce hadiths pour soutenir
qu'on ne doit pas s'essuyer le front pendant la prière."
1.
Abou-Salama a dit : "J'interrogeai
Abou-Sa'îd-El-Khidry (à ce sujet) ; il me répondit :
"J'ai vu le Prophète se prosterner dans l'eau et dans la
boue, si bien que j'ai vu des traces de boue sur son
front."
CHAPITRE CLII. --- De la
salutation finale.
1.
Omm-Salama a dit : "Les femmes se levaient juste
au moment où le Prophète terminait la salutation finale.
Lui, au contraire, demeurait encore un peu avant de se
lever."
"Je pense, observa Ibn-Chihâb,---Dieu sait mieux que
personne ce qu'il en est,--- que le Prophète demeurait
ainsi afin de laisser aux femmes le temps de se retirer
avant que les fidèles, sortant de la prière, pussent les
rencontrer."
CHAPITRE CLIII. --- Le fidèle doit
prononcer la salutation finale en même temps que l'Imam
la prononce lui-même. -- Ibn-'Omar considérait comme
recommandable que, quand l'imam prononçait la salutation
finale, les fidèles placés derrière lui la prononçassent
aussi.
1.
'Itbân-ben-Mâlik a dit :
"Nous fîmes la prière avec le Prophète et nous dîmes la
salutation finale en même temps que lui."
CHAPITRE CLIV. --- De celui qui ne répond
pas à la salutation de l'Imam et qui se contente des
salutations de la prière.
1.
Mahmoud-ben-Er-Rebî, qui prétend
avoir conservé le souvenir de l'Envoyé de Dieu et d'une
gorgée d'eau prise dans un seau qui était dans leur
maison, gorgée d'eau que le Prophète lui envoyé à la
figure, a dit : "J'ai entendu 'Itbân-ben-Mâlik-El-Ansâri,
homme des Benou-Sâlim, dire : "Je dirigeai la prière de
mes gens, les Benou-Sâlim. J'allai trouver le Prophète
et lui dis : "J'ai perdu la vue et, comme des torrents
séparent ma demeure de la mosquée des Benou-Sâlim, je
voudrais bien que tu vinsses faire la prière dans ma
maison dans un endroit dont je me servirai comme de
mosquée. --- Si dieu veut, répondit le Prophète, je
ferai ce que tu me demandes." Un jour l'Envoyé de Dieu
arriva dans ma demeure accompagné de Abou-Bakr. Le jour
était déjà grand à ce moment. Le Prophète ayant demandé
la permission d'entrer, je la lui donnai, puis, sans
prendre le temps de s'asseoir, il me dit : "En quel
endroit de ta maison veux-tu que je fasse la prière ?"
Je lui indiquai l'endroit où je préférais qu'il priât.
Il se plaça debout, tandis que nous nous mettions en
rang derrière lui, puis (la prière terminée) il fit la
salutation finale que nous dîmes en même temps que lui."
CHAPITRE CLV. --- Des litanies après la
prière.
1.
Ibn-'Abbâs a raconté que l'usage de réciter à
haute voix les litanies, au moment où les fidèles
terminaient la prière canonique, existait du temps du
Prophète. Ibn-'Abbâs a dit : "Quand j'entendais les
litanies, je savais ainsi que la prière était terminée."
2.
Ibn-'Abbâs a dit : "Je savais que la prière du
Prophète était terminée quand j'entendais les litanies."
Abou-Ma'bad, dont le nom était Nâfidz, était le plus
véridique des affranchis d'Ibn-'Abbâs, et c'est lui qui
a rapporté ces traditions.
3.
Abou-Horaïra a dit : "Les
pauvres allèrent trouver le Prophète et lui dirent :
"Les gens opulents, grâce à leur fortune, accapareront
les degrés les plus élevés du Paradis et ses félicités
éternelles, car ils prient et jeûnent ainsi que nous et,
en outre, ils ont cet avantage que leurs richesses leur
permettent de faire le pèlerinage, la visite pieuse aux
lieux saints, la guerre sainte et l'aumône. --- Eh bien
! répondit le Prophète, je vais vous enseigner une chose
qui, si vous la pratiquez, vous fera rattraper ceux qui
semblent avoir sur vous une avance et distancer ceux qui
viendront après vous. Vous serez les mieux placés de
ceux au milieu desquels vous êtes, hormis ceux qui
feront comme vous, en disant : "Gloire à Dieu, louange à
Dieu, Dieu est grand", trente-trois fois après chaque
prière."
"Une discussion s'étant engagée entre nous, les uns
disant qu'il fallait répéter trente-trois fois gloire à
Dieu, trente-trois fois louange à Dieu et trente-trois
fois Dieu est grand, j'allais trouver le Prophète qui me
dit : "Il faut répéter gloire à Dieu, louange à Dieu,
Dieu est grand, de façon à ce que cela fasse en tout
trente-trois fois."
4. Warrâd, le secrétaire de El-Moghîra-ben-Cho'ba, a dit
: "El-Moghîra-ben-Cho'ba, dans une lettre qu'il
adressait à Mo'âwiya, me dicta ceci : Le Prophète, à la
fin de chaque prière canonique, disait : Il n'y a pas
d'autre divinité que Dieu l'Unique ; il n'a point
d'associé, à lui appartient le pouvoir, à lui la louange
; en toutes choses il est puissant. Ô mon Dieu, personne
ne peut repousser ce que tu donnes ; personne ne peut
donner ce que tu refuses ; auprès de toi la fortune du
riche ne lui sera d'aucune utilité."
CHAPITRE CLVI.
--- Après la salutation finale l'Imam fait face aux
fidèles.
1.
Samora-ben-Djondob a dit :
"Quand le Prophète avait terminé la prière il tournait
son visage vers nous."
2.
Zaïd-ben-Khâlid-El-Djohani a dit :
"Le Prophète nous fit faire la prière du matin à
Hodaybiya, peu après une averse qui était tombée pendant
la nuit. La prière terminée, il se tourna vers les
fidèles et leur dit : "Savez-vous ce qu'a dit le
Seigneur ? --- Dieu et son Envoyé sont mieux instruits
que personne là-dessus, répondirent les fidèles. --- Eh
bien ! reprit le Prophète, Dieu a dit : Parmi mes
adorateurs il en est qui, ce matin, ont cru en moi,
tandis que d'autres m'ont renié. Celui qui a dit que la
pluie que nous avons eue était un effet de la bonté de
Dieu et de sa clémence a cru en moi et a renié les
étoiles (Avant l'Islamisme, les Arabes attribuaient les
chutes de pluie à la disparition pendant certaines nuits
de quelques étoiles appartenant à ces constellations qui
portent le nom de mansions de la lune.)
Quant à celui qui a dit que nous avions eu de la pluie à
cause de telle ou telle étoile, il m'a renié et à cru
aux étoiles."
3.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Une
certaine nuit, le Prophète retarda la prière jusqu'à
vers minuit. Alors seulement il vint à la mosquée et fit
la prière. Quand elle fut terminée il se tourna vers
nous et dit : "Il y a des fidèles qui ont fait la prière
(à l'heure prescrite) et qui sont allés se coucher,
tandis que vous vous n'avez cessé d'être en état de
prière tout le temps que vous avez attendu pour la
faire."
CHAPITRE CLVII. --- De l'imam qui reste à
l'endroit où il a fait la prière après la salutation
finale. -- Adam a dit : "Cho'ba, d'après Ayyoub, d'après
Nâfi', nous a rapporté que Ibn-'Omar faisait des prières
surérogatoires sans quitter l'endroit où il avait fait
la prière canonique." -- El-Qâsim faisait de même. -- On
rapporte, d'après Abou-Horaïra, qui faisait remonter la
prescription au Prophète, que l'Imam ne doit pas faire
des prières surérogatoires sans quitter l'endroit où il
a fait la prière canonique ; mais cette tradition n'est
pas authentique.
1.
Omm-Salama rapporte que le Prophète, après avoir
dit la salutation finale, restait quelques instants à la
même place.
Ibn-Chihâb a dit : "Je pense --- Dieu sait mieux que
personne ce qu'il en est --- qu'il agissait ainsi pour
donner aux femmes, qui s'en allaient, le temps de se
retirer."
Omm-Salama, épouse du Prophète, a
dit : "Le Prophète faisait la salutation finale.
Alors les femmes s'en allaient et rentraient dans leurs
maisons avant que l'Envoyé de Dieu quittât la mosquée."
(Ces traditions sont rapportées par Hind la Firâsite
[suivant d'autres la Qoraïchite], épouse de
Ma'bad-ben-El-Miqdâd, halîf des Benou-Zohra et amie de
Omm-Salama, qui fréquentait les femmes du Prophète.
CHAPITRE CLVIII. --- De celui
qui, ayant dirigé la prière des fidèles, se souvient
d'une affaire et enjambe par dessus les fidèles.
1.
'Oqba a dit : "Je fis à Médine la prière de
l'après-midi derrière le Prophète. Après qu'il eut dit
la salutation finale, il se leva brusquement, enjamba
par-dessus la tête des fidèles pour courir à la chambre
d'une de ses femmes. Les fidèles étaient encore tout
effrayés de cette précipitation quand il revint.
Considérant alors leur stupéfaction de sa démarche
précipitée, il leur dit : "Je me suis souvenu que
j'avais un peu de poudre d'or à la maison ; j'ai craint
que cela ne me préoccupât et alors je suis allé la
distribuer."
CHAPITRE CLIX. --- Que l'imam, pour faire
face aux fidèles (à la fin de la prière), que les
fidèles, pour quitter la mosquée, peuvent se retourner
soit du côté droit, soit du côté gauche. --
Anas-ben-Mâlik se retournait à droite ou à gauche et il
blâmait ceux qui choisissaient ou prenaient
intentionnellement le côté droit pour se retourner.
1.
'Abdallah a dit : "Qu'aucun
de vous ne fasse la moindre part à Satan dans sa prière,
en s'imaginant que c'est un devoir pour lui de s'en
aller du côté droit, car bien souvent j'ai vu le
Prophète s'en aller du côté gauche."
CHAPITRE CLX. --- De ce qui a été dit au
sujet de l'ail cru, de l'oignon et du poireau. De ces
paroles du Prophète : "Que quiconque a mangé de l'ail ou
de l'oignon soit qu'il eût trop faim, soit pour tout
autre cause, ne s'approche point de notre mosquée."
1.
'Atâ a dit : "J'ai entendu
dire à Djâbir-ben-'Abdallah : Le Prophète a dit : "Que
quiconque aura mangé de cette plante, --- et il voulait
dire l'ail --- ne vienne pas à nous dans nos mosquées."
'Atâ ajouta : "Comme je demandais à Djâbir ce que le
Prophète avait voulu dire exactement, il me répondit :
"Je pense qu'il ne voulait parler que l'ail cru."
2.
D'après Ibn-'Omar, pendant
l'expédition de Khaïbar, le Prophète dit : "Que
celui qui aura mangé de cette plante, --- et il voulait
dire l'ail, --- n'approche point de notre mosquée."
3.
Djâbir-ben-'Abdallah prétend que le Prophète a dit :
"Que celui qui a mangé de l'ail ou de l'oignon se tienne
à l'écart de nous --- ou, suivant une variante : à
l'écart de notre mosquée --- qu'il reste chez lui."
Djâbir rapporte également qu'un jour on apporta au
Prophète une marmite pleine de légumes verts. Comme il
lui trouvait une odeur particulière, il s'informa des
légumes qu'elle contenait. Alors il dit d'approcher la
marmite d'un de ses compagnons qui était avec lui. Puis,
s'apercevant de la répugnance de ce dernier à manger le
contenu de cette marmite, il lui dit : "Mange, moi j'ai
à causer bouche à bouche avec quelqu'un, mais toi tu
n'as pas à faire pareille chose."
Dans une version rapportée par Ibn-Wahab : On apporta un
badr (le mot badr qui, d'ordinaire signifie "pleine
lune" désigne un plat dont la forme rappelle celui de
l'astre de la nuit.), c'est-à-dire un plat, dans lequel
il y avait des légumes verts. D'autres Râwi n'ont pas
mentionné d'histoire de marmite ; El-Bokhâri dit :
"J'ignore donc si c'est un récit d'Ez-Zohri ou si cela
fait partie du hadith"
4.
'Abdelazîz a dit : "Un homme demanda à
Anas-ben-Mâlik ce qu'il avait entendu de la bouche du
Prophète au sujet de l'ail. "Le Prophète, répondit Anas,
a dit : "Que celui qui aura mangé de cette plante ne
s'approche pas de nous et ne vienne pas prier avec
nous."
CHAPITRE CLXI. --- Des ablutions des
enfants. Quand sont-ils astreints à la lotion, à la
purification ; de leur présence à l'office en commun, à
ceux des deux fêtes, aux funérailles, et de leur
admission dans les rangs des fidèles en prière.
1.
Solaïman-Ech-Chaïbâni rapporte,
d'après Ech-Cha'bi, qu'une des personnes qui se
trouvaient avec le Prophète, lorsque celui-ci passa près
d'une tombe abandonnée, lui a raconté que le Prophète
dirigea la prière de son entourage qui se mit en rang
derrière lui. "Et qui t'a raconté ceci ? demandai-je à
Abou-'Amr (Ech-Cha'bi). --- C'est Ibn-'Abbâs, me
répondit-il."
2.
D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, le
Prophète a dit : "La lotion, le jour du vendredi,
est obligatoire pour toute personne pubère.3
3.
Ibn-'Abbâs a dit : "Je
passai la nuit chez ma tante maternelle, Maïmouna, et le
Prophète se coucha. Arrivé à un certain moment de la
nuit, l'Envoyé de Dieu se leva, fit des ablutions
légères avec l'eau d'une outre qui était suspendue au
mur. --- 'Amr dit que ces ablutions furent légères et
très sommaires. --- Ensuite le Prophète se mit debout et
commença la prière. Je me tins debout également après
avoir fait des ablutions analogues aux siennes et vins
me placer à sa gauche. Il me fit changer de place et me
mit à sa droite. Quand le Prophète eut prié autant que
Dieu le voulut, il se recoucha, s'endormit et même
ronfla. Puis le muezzin vint lui annoncer l'heure de la
prière. Il se leva aussitôt et alla faire la prière sans
faire de nouvelles ablutions."
Comme nous disions à 'Amr que certaines personnes
prétendaient que le Prophète dormait des yeux et non du
coeur, 'Amr nous répondit : "J'ai entendu 'Obaïd-ben-'Omaïr
assurer que les rêves des prophètes sont des révélations
du Ciel." Et alors il récita ces mots : "Et je vois en
songe que c'est moi qui t'égorgerai" (sourate XXXVII,
verset 101).
4.
Selon Anas-ben-Mâlik, son
aïeule, Molaïka, invita l'Envoyé de Dieu à un repas
qu'elle avait préparé. Quand il eut mangé, le Prophète
dit "Levez-vous, je vais vous faire faire la prière."
J'allais, dit Anas, chercher une natte que nous avions
et qui était toute noire par suite d'un long usage, et
je l'aspergeai d'eau. Le Prophète se mit debout ; j'en
fis autant ainsi que l'orphelin, et l'aïeule se tint
derrière nous. Le Prophète pria avec nous deux rika'.
5.
Ibn-'Abbâs a dit : "Un jour
que j'approchais des environs de l'âge de la puberté, je
m'avançai monté sur une ânesse et arrivai auprès de
l'Envoyé de Dieu, qui était à Mina, dirigeant les
fidèles à la prière sans avoir devant eux un mur. Comme
je passais devant un rang de fidèles, je descendis de
mon ânesse que je laissai aller paître, puis je
m'introduisis dans le rang. Personne ne me reprocha ce
que je venais de faire."
6.
'Âïcha a dit : "Une fois
l'Envoyé de Dieu --- le Prophète, dans une autre version
--- tardait tant à faire la prière du soir que 'Omar
alla l'appeler lui disant : "Les femmes et les enfants
dorment déjà." Alors l'Envoyé de Dieu se rendit à la
mosquée et dit : "Certes, personne autre que vous sur la
terre n'a fait cette prière." Personne à cette époque ne
faisait la prière, à l'exception des gens de Médine."
7.
'Abderrahmân-ben-'Âbis a raconté
avoir entendu dire à Ibn-'Abbâs qu'un homme lui demanda
: "Vous avez assisté, pour l'office de la fête, à
la sortie de l'Envoyé de Dieu ? --- Oui, répondit
Ibn-'Abbâs, et, n'eût été ma situation par rapport à
lui, je n'y aurai pas assisté." --- Il entendait par là
dire qu'il était trop jeune. --- Puis continuant son
récit : "Le Prophète gagna le poteau situé auprès de la
maison de Katsîr-ben-Es-Salt et fit ensuite le prône.
Après cela, il se rendit auprès des femmes, leur adressa
des exhortations, leur rappela leurs devoirs et leur
ordonna de faire l'aumône. Chaque femme se mit alors à
prendre ses boucles et à les jeter dans le manteau de
Bilâl. Cela fait, le Prophète rentra chez lui avec Bilâl."
CHAPITRE CLXII. --- De la sortie des femmes
pour se rendre à la mosquée la nuit et dans l'obscurité.
1. 'Âïcha
a dit : "L'Envoyé de Dieu tardait tant un jour à faire
la prière du soir que 'Omar alla l'appeler lui disant
que les femmes et les enfants dormaient. Le Prophète se
rendit à la mosquée et dit : "Personne autre que vous
sur la terre n'a attendu ainsi cette prière." A cette
époque on ne faisait la prière qu'à Médine. On faisait
la prière du soir entre le moment où le crépuscule
disparaissait et la fin du premier tiers de la nuit."
2.
D'après Ibn-'Omar, le Prophète a dit :
"Lorsque la
nuit vos femmes vous demandent la permission d'aller à
la mosquée, autorisez-les."
3.
Omm-Salama, la femme du Prophète, a raconté à Hind-bent-El-Hârib que, du temps de l'Envoyé de Dieu,
quand les femmes avaient fait la salutation finale de la
prière canonique, elles se retiraient, tandis que
l'Envoyé de Dieu et les hommes qui avaient pris part à
la prière demeuraient en place le temps que Dieu
voulait. Aussitôt que l'Envoyé de Dieu se levait (pour
partir), tous les hommes faisaient comme lui.
4. 'Âïcha a dit :
"Quand l'Envoyé de Dieu avait terminé
la prière du matin, les femmes se retiraient en se
calfeutrant dans leurs manteaux et, à cause de
l'obscurité, on ne pouvait les reconnaître."
5.
Abou-Qatâda-El-Ansâri rapporte que l'Envoyé de Dieu a
dit : "Je me lève pour la prière avec l'intention de la
faire longue ; puis j'entends pleurer un enfant,
j'abrège ma prière dans la crainte d'occasionner de la
peine à la mère."
6.
'Âïcha a dit : "Si l'Envoyé de Dieu avait su ce que
faisaient les femmes, il leur aurait interdit la mosquée
comme on avait interdit [les synagogues] aux femmes des
Israélites. Comme, ajouta Ibn-Sa'îd, je demandais à 'Amara
s'il était défendu aux femmes des Israélites d'aller
dans les temples, elle me répondit : "Oui".
CHAPITRE CLXIII. --- De la prière des femmes derrière
les hommes.
1.
Omm-Salama a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu avait fait
la salutation finale, les femmes se levaient dès qu'elle
était terminée, tandis que le Prophète restait un
instant en place avant de se lever."
Ez-Zohri ajoute : "Nous pensons --- et Dieu sait mieux
que personne ce qu'il en est --- que le Prophète
agissait ainsi afin que les femmes eussent le temps de
rentrer chez elles avant d'être rejointes par les
hommes."
2.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Le Prophète fit la prière
dans la chambre de Omm-Solaïm. Un orphelin et moi étions
placés derrière lui et Omm-Solaïm était en arrière de
nous."
CHAPITRE CLXIV. --- Les femmes doivent se hâter de
partir après la prière du matin et rester le moins
possible dans la mosquée.
D'après 'Âïcha, l'Envoyé de Dieu faisait la prière du
matin avant qu'il ne fît jour. Quand les femmes des
croyants rentraient chez elles, l'obscurité ne
permettait pas de les reconnaître --- ou, suivant une
variante : elles ne se reconnaissaient pas l'une
l'autre.
CHAPITRE CLXV. --- La femme doit demander à son mari
l'autorisation de se rendre à la mosquée.
1. 'Abdallah-ben-'Omar rapporte que le Prophète a dit :
"Quand une femme demande à l'un de vous la permission
[d'aller à la mosquée], ne la lui refusez pas."