Sahih Al Boukhari
 

 

 
 

TITRE 10

DE L'APPEL A LA PRIERE

CHAPITRE CXLVIII. --- De la profession de foi dite quand on s'assied pour la dernière fois.

1. 'Abdallah a dit : "Quand nous faisions la prière derrière l'Envoyé de Dieu, nous disions : "Le salut soit sur Gabriel, sur Michel. Le salut soit sur un tel ou un tel." Un jour l'Envoyé de Dieu se tourna vers nous et dit : "Certes Dieu c'est le salut. Quand l'un de vous prie, qu'il dise donc : A Dieu les adorations, les prières et les œuvres pieuses. Le salut soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la clémence de Dieu et ses bénédictions, que le salut soit sur nous, sur les adorateurs vertueux de Dieu." Cette dernière oraison, prononcée par vous, s'étendra à tous les adorateurs vertueux sur la terre comme dans le ciel. "J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu ; j'atteste que Mohammed est son adorateur et son Envoyé."



CHAPITRE CXLIX. --- Des oraisons formulées avant la salutation finale.

1. 'Orwa-ben-Ez-Zobaïr rapporte tenir de 'Aïcha que l'Envoyé de Dieu formulait, dans sa prière, les oraisons suivantes : "Ô mon Dieu, je me réfugie auprès de toi contre le châtiment du tombeau, je me réfugie auprès de toi contre les épreuves du Messie l'antéchrist. Je me réfugie auprès de toi contre les épreuves de la vie et celles de la mort. Ô mon Dieu, je me réfugie auprès de toi contre le péché et contre les dettes." Quelqu'un lui ayant fait remarquer qu'il mettait bien de l'ardeur à chercher refuge auprès de Dieu contre les dettes, le Prophète répondit : "L'homme qui a des dettes parle pour mentir et fait des promesses pour y manquer."
'Aïcha a dit : "J'ai entendu l'envoyé de Dieu demander à Dieu dans sa prière un refuge contre les épreuves de l'antéchrist.

2. 'Abdallah-ben-'Amr rapporte que Abou Bakr-Es-Saddiq dit à l'Envoyé de Dieu : "Enseigne-moi une formule d'oraison dont je me servirai dans ma prière." --- "Dis, lui répondit le Prophète : Ô mon Dieu, je me suis fait à moi-même un tort immense. Toi seul pardonne les fautes ; accorde-moi donc ton pardon ; sois clément pour moi, car c'est toi qui est l'indulgent, le clément."


CHAPITRE CL. --- Des oraisons qu'il faut prononcer de préférence après la profession de foi ; cette pratique n'est pas obligatoire.

1. 'Abdallah rapporte ceci : "Quand nous étions à faire la prière avec le Prophète nous disions : "Le salut soit sur Dieu de la part de ses adorateurs. Le salut soit sur un tel et un tel !" Un jour le Prophète nous dit : Ne vous servez pas de cette expression : "Le salut soit sur Dieu", car Dieu lui-même est le salut. Dites donc : "A Dieu les adorations, les prières et les œuvres pieuses. Le salut soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la clémence de Dieu et ses bénédictions. Le salut soit sur nous, sur les adorateurs vertueux de Dieu", car cette dernière oraison prononcée par vous s'étendra à tous les adorateurs dans le ciel ou entre le ciel et la terre. "J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu ; j'atteste que Mohammed est l'adorateur de Dieu et son Envoyé." Ensuite, que chacun de vous choisisse les oraisons qu'il lui plaira de formuler et les formule."


CHAPITRE CLI. --- De celui qui ne s'essuie ni le front ni le nez avant d'avoir terminé sa prière. -- 'Abou-Abdallah (El-Bokhâri) dit : "J'ai vu El-Homaïdi tirer argument de ce hadiths pour soutenir qu'on ne doit pas s'essuyer le front pendant la prière."

1. Abou-Salama a dit : "J'interrogeai Abou-Sa'îd-El-Khidry (à ce sujet) ; il me répondit : "J'ai vu le Prophète se prosterner dans l'eau et dans la boue, si bien que j'ai vu des traces de boue sur son front."


CHAPITRE CLII. --- De la salutation finale.

1. Omm-Salama a dit : "Les femmes se levaient juste au moment où le Prophète terminait la salutation finale. Lui, au contraire, demeurait encore un peu avant de se lever."
"Je pense, observa Ibn-Chihâb,---Dieu sait mieux que personne ce qu'il en est,--- que le Prophète demeurait ainsi afin de laisser aux femmes le temps de se retirer avant que les fidèles, sortant de la prière, pussent les rencontrer."


CHAPITRE CLIII. --- Le fidèle doit prononcer la salutation finale en même temps que l'Imam la prononce lui-même. -- Ibn-'Omar considérait comme recommandable que, quand l'imam prononçait la salutation finale, les fidèles placés derrière lui la prononçassent aussi.

1. 'Itbân-ben-Mâlik a dit : "Nous fîmes la prière avec le Prophète et nous dîmes la salutation finale en même temps que lui."


CHAPITRE CLIV. --- De celui qui ne répond pas à la salutation de l'Imam et qui se contente des salutations de la prière.

1. Mahmoud-ben-Er-Rebî, qui prétend avoir conservé le souvenir de l'Envoyé de Dieu et d'une gorgée d'eau prise dans un seau qui était dans leur maison, gorgée d'eau que le Prophète lui envoyé à la figure, a dit : "J'ai entendu 'Itbân-ben-Mâlik-El-Ansâri, homme des Benou-Sâlim, dire : "Je dirigeai la prière de mes gens, les Benou-Sâlim. J'allai trouver le Prophète et lui dis : "J'ai perdu la vue et, comme des torrents séparent ma demeure de la mosquée des Benou-Sâlim, je voudrais bien que tu vinsses faire la prière dans ma maison dans un endroit dont je me servirai comme de mosquée. --- Si dieu veut, répondit le Prophète, je ferai ce que tu me demandes." Un jour l'Envoyé de Dieu arriva dans ma demeure accompagné de Abou-Bakr. Le jour était déjà grand à ce moment. Le Prophète ayant demandé la permission d'entrer, je la lui donnai, puis, sans prendre le temps de s'asseoir, il me dit : "En quel endroit de ta maison veux-tu que je fasse la prière ?" Je lui indiquai l'endroit où je préférais qu'il priât. Il se plaça debout, tandis que nous nous mettions en rang derrière lui, puis (la prière terminée) il fit la salutation finale que nous dîmes en même temps que lui."


CHAPITRE CLV. --- Des litanies après la prière.

1. Ibn-'Abbâs a raconté que l'usage de réciter à haute voix les litanies, au moment où les fidèles terminaient la prière canonique, existait du temps du Prophète. Ibn-'Abbâs a dit : "Quand j'entendais les litanies, je savais ainsi que la prière était terminée."

2. Ibn-'Abbâs a dit : "Je savais que la prière du Prophète était terminée quand j'entendais les litanies."
Abou-Ma'bad, dont le nom était Nâfidz, était le plus véridique des affranchis d'Ibn-'Abbâs, et c'est lui qui a rapporté ces traditions.

3. Abou-Horaïra a dit : "Les pauvres allèrent trouver le Prophète et lui dirent : "Les gens opulents, grâce à leur fortune, accapareront les degrés les plus élevés du Paradis et ses félicités éternelles, car ils prient et jeûnent ainsi que nous et, en outre, ils ont cet avantage que leurs richesses leur permettent de faire le pèlerinage, la visite pieuse aux lieux saints, la guerre sainte et l'aumône. --- Eh bien ! répondit le Prophète, je vais vous enseigner une chose qui, si vous la pratiquez, vous fera rattraper ceux qui semblent avoir sur vous une avance et distancer ceux qui viendront après vous. Vous serez les mieux placés de ceux au milieu desquels vous êtes, hormis ceux qui feront comme vous, en disant : "Gloire à Dieu, louange à Dieu, Dieu est grand", trente-trois fois après chaque prière."
"Une discussion s'étant engagée entre nous, les uns disant qu'il fallait répéter trente-trois fois gloire à Dieu, trente-trois fois louange à Dieu et trente-trois fois Dieu est grand, j'allais trouver le Prophète qui me dit : "Il faut répéter gloire à Dieu, louange à Dieu, Dieu est grand, de façon à ce que cela fasse en tout trente-trois fois."

4. Warrâd, le secrétaire de El-Moghîra-ben-Cho'ba, a dit : "El-Moghîra-ben-Cho'ba, dans une lettre qu'il adressait à Mo'âwiya, me dicta ceci : Le Prophète, à la fin de chaque prière canonique, disait : Il n'y a pas d'autre divinité que Dieu l'Unique ; il n'a point d'associé, à lui appartient le pouvoir, à lui la louange ; en toutes choses il est puissant. Ô mon Dieu, personne ne peut repousser ce que tu donnes ; personne ne peut donner ce que tu refuses ; auprès de toi la fortune du riche ne lui sera d'aucune utilité."


CHAPITRE CLVI. --- Après la salutation finale l'Imam fait face aux fidèles.

1. Samora-ben-Djondob a dit : "Quand le Prophète avait terminé la prière il tournait son visage vers nous."

2. Zaïd-ben-Khâlid-El-Djohani a dit : "Le Prophète nous fit faire la prière du matin à Hodaybiya, peu après une averse qui était tombée pendant la nuit. La prière terminée, il se tourna vers les fidèles et leur dit : "Savez-vous ce qu'a dit le Seigneur ? --- Dieu et son Envoyé sont mieux instruits que personne là-dessus, répondirent les fidèles. --- Eh bien ! reprit le Prophète, Dieu a dit : Parmi mes adorateurs il en est qui, ce matin, ont cru en moi, tandis que d'autres m'ont renié. Celui qui a dit que la pluie que nous avons eue était un effet de la bonté de Dieu et de sa clémence a cru en moi et a renié les étoiles (Avant l'Islamisme, les Arabes attribuaient les chutes de pluie à la disparition pendant certaines nuits de quelques étoiles appartenant à ces constellations qui portent le nom de mansions de la lune.)
Quant à celui qui a dit que nous avions eu de la pluie à cause de telle ou telle étoile, il m'a renié et à cru aux étoiles."

3. Anas-ben-Mâlik a dit : "Une certaine nuit, le Prophète retarda la prière jusqu'à vers minuit. Alors seulement il vint à la mosquée et fit la prière. Quand elle fut terminée il se tourna vers nous et dit : "Il y a des fidèles qui ont fait la prière (à l'heure prescrite) et qui sont allés se coucher, tandis que vous vous n'avez cessé d'être en état de prière tout le temps que vous avez attendu pour la faire."


CHAPITRE CLVII. --- De l'imam qui reste à l'endroit où il a fait la prière après la salutation finale. -- Adam a dit : "Cho'ba, d'après Ayyoub, d'après Nâfi', nous a rapporté que Ibn-'Omar faisait des prières surérogatoires sans quitter l'endroit où il avait fait la prière canonique." -- El-Qâsim faisait de même. -- On rapporte, d'après Abou-Horaïra, qui faisait remonter la prescription au Prophète, que l'Imam ne doit pas faire des prières surérogatoires sans quitter l'endroit où il a fait la prière canonique ; mais cette tradition n'est pas authentique.

1. Omm-Salama rapporte que le Prophète, après avoir dit la salutation finale, restait quelques instants à la même place.
Ibn-Chihâb a dit : "Je pense --- Dieu sait mieux que personne ce qu'il en est --- qu'il agissait ainsi pour donner aux femmes, qui s'en allaient, le temps de se retirer."
Omm-Salama, épouse du Prophète, a dit : "Le Prophète faisait la salutation finale. Alors les femmes s'en allaient et rentraient dans leurs maisons avant que l'Envoyé de Dieu quittât la mosquée."
(Ces traditions sont rapportées par Hind la Firâsite [suivant d'autres la Qoraïchite], épouse de Ma'bad-ben-El-Miqdâd, halîf des Benou-Zohra et amie de Omm-Salama, qui fréquentait les femmes du Prophète.



CHAPITRE CLVIII. --- De celui qui, ayant dirigé la prière des fidèles, se souvient d'une affaire et enjambe par dessus les fidèles.

1. 'Oqba a dit : "Je fis à Médine la prière de l'après-midi derrière le Prophète. Après qu'il eut dit la salutation finale, il se leva brusquement, enjamba par-dessus la tête des fidèles pour courir à la chambre d'une de ses femmes. Les fidèles étaient encore tout effrayés de cette précipitation quand il revint. Considérant alors leur stupéfaction de sa démarche précipitée, il leur dit : "Je me suis souvenu que j'avais un peu de poudre d'or à la maison ; j'ai craint que cela ne me préoccupât et alors je suis allé la distribuer."


CHAPITRE CLIX. --- Que l'imam, pour faire face aux fidèles (à la fin de la prière), que les fidèles, pour quitter la mosquée, peuvent se retourner soit du côté droit, soit du côté gauche. -- Anas-ben-Mâlik se retournait à droite ou à gauche et il blâmait ceux qui choisissaient ou prenaient intentionnellement le côté droit pour se retourner.

1. 'Abdallah a dit : "Qu'aucun de vous ne fasse la moindre part à Satan dans sa prière, en s'imaginant que c'est un devoir pour lui de s'en aller du côté droit, car bien souvent j'ai vu le Prophète s'en aller du côté gauche."


CHAPITRE CLX. --- De ce qui a été dit au sujet de l'ail cru, de l'oignon et du poireau. De ces paroles du Prophète : "Que quiconque a mangé de l'ail ou de l'oignon soit qu'il eût trop faim, soit pour tout autre cause, ne s'approche point de notre mosquée."

1. 'Atâ a dit : "J'ai entendu dire à Djâbir-ben-'Abdallah : Le Prophète a dit : "Que quiconque aura mangé de cette plante, --- et il voulait dire l'ail --- ne vienne pas à nous dans nos mosquées."
'Atâ ajouta : "Comme je demandais à Djâbir ce que le Prophète avait voulu dire exactement, il me répondit : "Je pense qu'il ne voulait parler que l'ail cru."

2. D'après Ibn-'Omar, pendant l'expédition de Khaïbar, le Prophète dit : "Que celui qui aura mangé de cette plante, --- et il voulait dire l'ail, --- n'approche point de notre mosquée."

3. Djâbir-ben-'Abdallah prétend que le Prophète a dit : "Que celui qui a mangé de l'ail ou de l'oignon se tienne à l'écart de nous --- ou, suivant une variante : à l'écart de notre mosquée --- qu'il reste chez lui."
Djâbir rapporte également qu'un jour on apporta au Prophète une marmite pleine de légumes verts. Comme il lui trouvait une odeur particulière, il s'informa des légumes qu'elle contenait. Alors il dit d'approcher la marmite d'un de ses compagnons qui était avec lui. Puis, s'apercevant de la répugnance de ce dernier à manger le contenu de cette marmite, il lui dit : "Mange, moi j'ai à causer bouche à bouche avec quelqu'un, mais toi tu n'as pas à faire pareille chose."
Dans une version rapportée par Ibn-Wahab : On apporta un badr (le mot badr qui, d'ordinaire signifie "pleine lune" désigne un plat dont la forme rappelle celui de l'astre de la nuit.), c'est-à-dire un plat, dans lequel il y avait des légumes verts. D'autres Râwi n'ont pas mentionné d'histoire de marmite ; El-Bokhâri dit : "J'ignore donc si c'est un récit d'Ez-Zohri ou si cela fait partie du hadith"

4. 'Abdelazîz a dit : "Un homme demanda à Anas-ben-Mâlik ce qu'il avait entendu de la bouche du Prophète au sujet de l'ail. "Le Prophète, répondit Anas, a dit : "Que celui qui aura mangé de cette plante ne s'approche pas de nous et ne vienne pas prier avec nous."


CHAPITRE CLXI. --- Des ablutions des enfants. Quand sont-ils astreints à la lotion, à la purification ; de leur présence à l'office en commun, à ceux des deux fêtes, aux funérailles, et de leur admission dans les rangs des fidèles en prière.

1. Solaïman-Ech-Chaïbâni rapporte, d'après Ech-Cha'bi, qu'une des personnes qui se trouvaient avec le Prophète, lorsque celui-ci passa près d'une tombe abandonnée, lui a raconté que le Prophète dirigea la prière de son entourage qui se mit en rang derrière lui. "Et qui t'a raconté ceci ? demandai-je à Abou-'Amr (Ech-Cha'bi). --- C'est Ibn-'Abbâs, me répondit-il."

2. D'après Abou-Sa'îd-El-Khodry, le Prophète a dit : "La lotion, le jour du vendredi, est obligatoire pour toute personne pubère.3

3. Ibn-'Abbâs a dit : "Je passai la nuit chez ma tante maternelle, Maïmouna, et le Prophète se coucha. Arrivé à un certain moment de la nuit, l'Envoyé de Dieu se leva, fit des ablutions légères avec l'eau d'une outre qui était suspendue au mur. --- 'Amr dit que ces ablutions furent légères et très sommaires. --- Ensuite le Prophète se mit debout et commença la prière. Je me tins debout également après avoir fait des ablutions analogues aux siennes et vins me placer à sa gauche. Il me fit changer de place et me mit à sa droite. Quand le Prophète eut prié autant que Dieu le voulut, il se recoucha, s'endormit et même ronfla. Puis le muezzin vint lui annoncer l'heure de la prière. Il se leva aussitôt et alla faire la prière sans faire de nouvelles ablutions."
Comme nous disions à 'Amr que certaines personnes prétendaient que le Prophète dormait des yeux et non du coeur, 'Amr nous répondit : "J'ai entendu 'Obaïd-ben-'Omaïr assurer que les rêves des prophètes sont des révélations du Ciel." Et alors il récita ces mots : "Et je vois en songe que c'est moi qui t'égorgerai" (sourate XXXVII, verset 101).

4. Selon Anas-ben-Mâlik, son aïeule, Molaïka, invita l'Envoyé de Dieu à un repas qu'elle avait préparé. Quand il eut mangé, le Prophète dit "Levez-vous, je vais vous faire faire la prière." J'allais, dit Anas, chercher une natte que nous avions et qui était toute noire par suite d'un long usage, et je l'aspergeai d'eau. Le Prophète se mit debout ; j'en fis autant ainsi que l'orphelin, et l'aïeule se tint derrière nous. Le Prophète pria avec nous deux rika'.

5. Ibn-'Abbâs a dit : "Un jour que j'approchais des environs de l'âge de la puberté, je m'avançai monté sur une ânesse et arrivai auprès de l'Envoyé de Dieu, qui était à Mina, dirigeant les fidèles à la prière sans avoir devant eux un mur. Comme je passais devant un rang de fidèles, je descendis de mon ânesse que je laissai aller paître, puis je m'introduisis dans le rang. Personne ne me reprocha ce que je venais de faire."

6. 'Âïcha a dit : "Une fois l'Envoyé de Dieu --- le Prophète, dans une autre version --- tardait tant à faire la prière du soir que 'Omar alla l'appeler lui disant : "Les femmes et les enfants dorment déjà." Alors l'Envoyé de Dieu se rendit à la mosquée et dit : "Certes, personne autre que vous sur la terre n'a fait cette prière." Personne à cette époque ne faisait la prière, à l'exception des gens de Médine."

7. 'Abderrahmân-ben-'Âbis a raconté avoir entendu dire à Ibn-'Abbâs qu'un homme lui demanda : "Vous avez assisté, pour l'office de la fête, à la sortie de l'Envoyé de Dieu ? --- Oui, répondit Ibn-'Abbâs, et, n'eût été ma situation par rapport à lui, je n'y aurai pas assisté." --- Il entendait par là dire qu'il était trop jeune. --- Puis continuant son récit : "Le Prophète gagna le poteau situé auprès de la maison de Katsîr-ben-Es-Salt et fit ensuite le prône. Après cela, il se rendit auprès des femmes, leur adressa des exhortations, leur rappela leurs devoirs et leur ordonna de faire l'aumône. Chaque femme se mit alors à prendre ses boucles et à les jeter dans le manteau de Bilâl. Cela fait, le Prophète rentra chez lui avec Bilâl."


CHAPITRE CLXII. --- De la sortie des femmes pour se rendre à la mosquée la nuit et dans l'obscurité.

1. 'Âïcha a dit : "L'Envoyé de Dieu tardait tant un jour à faire la prière du soir que 'Omar alla l'appeler lui disant que les femmes et les enfants dormaient. Le Prophète se rendit à la mosquée et dit : "Personne autre que vous sur la terre n'a attendu ainsi cette prière." A cette époque on ne faisait la prière qu'à Médine. On faisait la prière du soir entre le moment où le crépuscule disparaissait et la fin du premier tiers de la nuit."

2. D'après Ibn-'Omar, le Prophète a dit : "Lorsque la nuit vos femmes vous demandent la permission d'aller à la mosquée, autorisez-les."

3. Omm-Salama, la femme du Prophète, a raconté à Hind-bent-El-Hârib que, du temps de l'Envoyé de Dieu, quand les femmes avaient fait la salutation finale de la prière canonique, elles se retiraient, tandis que l'Envoyé de Dieu et les hommes qui avaient pris part à la prière demeuraient en place le temps que Dieu voulait. Aussitôt que l'Envoyé de Dieu se levait (pour partir), tous les hommes faisaient comme lui.

4. 'Âïcha a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu avait terminé la prière du matin, les femmes se retiraient en se calfeutrant dans leurs manteaux et, à cause de l'obscurité, on ne pouvait les reconnaître."

5. Abou-Qatâda-El-Ansâri rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit : "Je me lève pour la prière avec l'intention de la faire longue ; puis j'entends pleurer un enfant, j'abrège ma prière dans la crainte d'occasionner de la peine à la mère."

6. 'Âïcha a dit : "Si l'Envoyé de Dieu avait su ce que faisaient les femmes, il leur aurait interdit la mosquée comme on avait interdit [les synagogues] aux femmes des Israélites. Comme, ajouta Ibn-Sa'îd, je demandais à 'Amara s'il était défendu aux femmes des Israélites d'aller dans les temples, elle me répondit : "Oui".


CHAPITRE CLXIII. --- De la prière des femmes derrière les hommes.

1. Omm-Salama a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu avait fait la salutation finale, les femmes se levaient dès qu'elle était terminée, tandis que le Prophète restait un instant en place avant de se lever."
Ez-Zohri ajoute : "Nous pensons --- et Dieu sait mieux que personne ce qu'il en est --- que le Prophète agissait ainsi afin que les femmes eussent le temps de rentrer chez elles avant d'être rejointes par les hommes."

2. Anas-ben-Mâlik a dit : "Le Prophète fit la prière dans la chambre de Omm-Solaïm. Un orphelin et moi étions placés derrière lui et Omm-Solaïm était en arrière de nous."


CHAPITRE CLXIV. --- Les femmes doivent se hâter de partir après la prière du matin et rester le moins possible dans la mosquée.

D'après 'Âïcha, l'Envoyé de Dieu faisait la prière du matin avant qu'il ne fît jour. Quand les femmes des croyants rentraient chez elles, l'obscurité ne permettait pas de les reconnaître --- ou, suivant une variante : elles ne se reconnaissaient pas l'une l'autre.


CHAPITRE CLXV. --- La femme doit demander à son mari l'autorisation de se rendre à la mosquée.

1. 'Abdallah-ben-'Omar rapporte que le Prophète a dit : "Quand une femme demande à l'un de vous la permission [d'aller à la mosquée], ne la lui refusez pas."


                               
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Titre 1 :
De la révélation à son début.
Titre 2 :
De la foi     
Titre 3 :
De la science.
Titre 4 :
Des ablutions
Titre 5 :
De la lotion.
Titre 6 :
Des menstrues.
Titre 7 :
De la lustration
Titre 8 :
De la prière.
Titre 9 :
Des heures fixées pour la prière.
Titre 10 :
De l'appel à la prière.   
Titre 11 :
Du vendredi.
Titre 12 :
De la prière en cas de danger.
Titre 13 :
Des deux fêtes.
Titre 14 :
De la rika' impaire.
Titre 15 :
Des rogations.
Titre 16 :
Des éclipses.
Titre 17 :
De la prosternation (pendant
 la récitation du Coran.)
Titre 18 :
De l'abrègement de la prière.
Titre 19 :
De la prière nocturne.
Titre 20 :
De la supériorité de la prière (faite) dans la mosquée de la Mecque et dans celle de Médine.
Titre 21 :
Des catégories d'actes permis pendant la prière.
Titre 22 :
Des distractions dans la prière.
Titre 23 :
Des funérailles.
Titre 24 :
De la dîme.
Titre 25 :
Du pèlerinage.
Titre 26 :
De la visite pieuse.
Titre 27 :
Du pèlerin empêché.
Titre 28 :
De l'expiation du délit de chasse et
d'autres choses analogues.
Titre 29 :
Des mérites de Médine.
Titre 30 :
Du jeûne.
Titre 31 :
De la prière (en commun) pendant
les nuits de Ramadan.
Titre 32 :
De l'excellence de la nuit du destin.
Titre 33 :
 De la retraite spirituelle.
 



 

 

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