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TITRE 10
DE L'APPEL A LA PRIERE
CHAPITRE XLVII. --- De celui qui se
tient à côté de celui qui dirige la prière lorsque
celui-ci est malade.
1.
D'après Orwa, 'Aïcha a dit :
"Au cours de sa maladie, l'Envoyé de Dieu enjoignit à
Abou-Bakr de présider les fidèles à la prière. Abou-Bakr
se conforma à cette injonction. Or, ajoute Orwa,
l'Envoyé de Dieu, éprouvant un léger mieux, se rendit à
la mosquée au moment où Abou-Bakr voulut lui céder sa
place ; mais le Prophète lui fit signe de rester comme
il était. L'Envoyé de Dieu s'assit alors sur la même
ligne que Abou-Bakr et à son côté, Abou-Bakr suivant la
prière du Prophète, tandis que les fidèles suivaient
celle d'Abou-Bakr."
CHAPITRE XLVIII. --- Quand quelqu'un préside
les fidèles à la prière et qu'il survient celui qui la
présidait précédemment, que ce dernier se retire ou non,
la prière est valable. -- C'est ce qu'a rapporté 'Aïcha
d'après le Prophète.
1.
D'après Sahl-ben-Sa'd-Es-Sâ'idi,
l'Envoyé de Dieu était allée chez les
Benou-'Amr-ben-'Auf pour rétablir la paix parmi eux.
Comme l'heure de la prière était arrivée, le muezzin
vint trouver Abou-Bakr et lui dit : "Veux-tu présider la
prière et alors je ferai le second appel. --- Oui",
répondit-il. Abou-Bakr présida donc la prière, mais, au
milieu de la cérémonie, l'Envoyé de Dieu arriva à la
mosquée. Il se fraya un passage à travers les fidèles et
s'arrêta au premier rang dans lequel il prit place. Les
fidèles applaudirent des mains, mais Abou-Bakr ne se
retourna pas et continua sa prière. Puis, comme les
fidèles faisaient plus de bruit, il se retourna et
aperçut le Prophète. Celui-ci lui fit signe de demeurer
en place. Abou-Bakr éleva les mains et loua Dieu de
l'ordre que venait de lui donner l'Envoyé de Dieu en
cette circonstance. Après cela, il se retira et alla
prendre place dans le premier rang des fidèles. Alors
l'Envoyé de Dieu s'avança, fit la prière et quand elle
fut achevée il dit : "Ô Abou-Bakr, qu'est-ce donc qui
t'as empêché de rester à ta place puisque je t'en avais
donné l'ordre ? --- C'est, répondit Abou-Bakr, qu'il
n'appartenait pas au fils de Qohâfa de prier en avant de
l'Envoyé de Dieu."
Puis, s'adressant aux fidèles, l'Envoyé de Dieu dit :
"Pourquoi donc avez-vous applaudi des mains si
bruyamment ? Celui d'entre vous qui, étant en prière,
éprouve quelque émotion doit dire : "Gloire à Dieu !" et
lorsqu'il aura prononcé ces mots on se tournera vers
lui. Les applaudissements avec les mains ne conviennent
qu'aux femmes."
CHAPITRE XLIX.
--- Quand les fidèles sont égaux en instruction
religieuse, c'est le plus âgé qui doit présider la
prière.
1.
Mâlik-ben-El-Howaïrits a dit : "Nous nous
rendîmes auprès du Prophète alors que nous étions encore
des adolescents et nous y séjournâmes environ vingt
jours. Le Prophète, plein de mansuétude, nous dit
ensuite : "Si vous retourniez maintenant dans votre pays
afin d'enseigner la foi nouvelle à vos contribules ?
Ordonner-leur alors de faire telle prière à tel moment.
Quand l'heure de la prière viendra, l'un de vous fera
l'appel à la prière et le plus âgé la présidera."
CHAPITRE L.
--- Quand l'imam est en visite chez quelqu'un, c'est lui
qui préside la prière.
1.
'Itbân-ben-Mâlik-El-Ansâri a dit :
"Le Prophète me demanda la permission d'entrer. Je la
lui donnai et alors il me dit : En quel endroit de ta
maison veux-tu que je fasse la prière ?" Je lui indiquai
l'endroit que je désirais. Il pria pendant que nous
étions rangés derrière lui, puis il fit la salutation
finale et nous l'imitâmes."
CHAPITRE LI.
--- L'imam n'a été institué que pour qu'on l'imitât. --
Durant la maladie qui occasionna sa mort, le Prophète
présida la prière tout en restant assis. -- Ibn-Mas'oud
a dit : "Celui qui relève la tête avant l'imam, la
baissera et restera ainsi autant de temps qu'il a eu la
tête relevée avant lui. Ensuite, il imitera de nouveau
l'imam." -- El-Hasan a dit : "Celui qui a prié deux rika'
avec l'imam, mais qui n'a pas pu se prosterner, se
prosternera deux fois lors de la dernière rika'.
Ensuite, il refera la première rika' avec sa
prosternation. Quiconque se lève ayant oublié de faire
une prosternation devra la refaire."
1.
'Obaïd-Allah-ben-'Abdallah-ben-'Otba
a dit : "J'entrai chez 'Aïcha et lui dis : "Ne
voudrais-tu pas me parler de la maladie du Prophète ?
--- Si, vraiment", répondit-elle. Elle commença alors en
ces termes : L'état du Prophète s'était aggravé ; il
demanda si les fidèles avaient fait la prière. "Non, lui
répondîmes-nous, les fidèles t'attendent, ô Envoyé de
Dieu. --- Qu'on mette de l'eau dans l'auge",
s'écria-t-il. Nous en mîmes ; il se lava et voulut
ensuite se lever, mais il tomba évanoui. Revenu à lui,
il demanda de nouveau si les fidèles avaient fait la
prière. "Non, lui répondîmes-nous, ils attendent
l'Envoyé de Dieu." Il prescrivit de mettre de l'eau dans
l'auge ; il se lava, essaya de se lever et retomba
évanoui. Ayant ensuite repris ses sens, il demanda
encore : "Les fidèles ont-ils fait la prière ? --- Non,
répliquâmes-nous, il t'attendent, ô Envoyé de Dieu :
réunis et receuillis, ils sont dans la mosquée et
attendent le Prophète envoyé chercher Abou-Bakr pour
présider la prière. Le messager alla le trouver et lui
dit : "L'Envoyé de Dieu t'enjoint de présider la prière
des fidèles." Abou-Bakr, qui était d'une nature très
sensible. --- Non, répartit 'Omar, toi tu es plus digne
que qui que ce soit à faire cet office."
"Abou-Bakr présida donc la prière durant quelques jours.
Puis, le Prophète, sentant un léger mieux, sortit de
chez lui, appuyé sur deux personnes, dont l'une était
El-'Abbâs, et se rendit à la prière de midi que
Abou-Bakr présidait. A la vue du Prophète, Abou-Bakr fit
mine de se retirer, mais, d'un geste, l'Envoyé de Dieu
lui enjoignit de n'en rien faire et, s'adressant aux
deux personnes qui le soutenaient, il dit : "Faites-moi
asseoir à côté de Abou-Bakr" ; on déféra à cet ordre,
puis, Abou-Bakr accomplit la prière en suivant celle du
Prophète, tandis que les fidèles suivaient la sienne.
Durant ce temps, le Prophète demeura assis."
'Obaïd-Allah ajoute : "Un jour que j'entrai chez 'Abdallah-ben-'Abbâs,
je lui dis : "Te plairait-il d'entendre ce que 'Aïcha
m'a raconté au sujet de la maladie du Prophète ? ---
Certes oui, me répondit-il, répète-le moi." Quand j'eus
achevé mon récit, il n'y trouva rien à reprendre.
Toutefois, il m'adressa cette question : 'Aïcha
t'a-t-elle nommé le personnage qui était avec El-'Abbâs
? --- Non, répondis-je. --- Eh bien, reprit-il, c'était
'Ali-ben-Abou-Tâlib."
2.
'Aïcha, la mère des Croyants, a dit : "L'Envoyé
de Dieu étant souffrant fit la prière dans sa chambre en
restant assis. Les quelques fidèles qui priaient
derrière lui se tenaient debout, mais il leur fit signe
de s'asseoir. La prière terminée, il dit : "L'imam n'a
été institué que pour qu'on l'imitât. Quand il
s'incline, inclinez-vous ; s'il lève la tête, relevez-la
et lorsqu'il dit : "Dieu écoute ceux qui me louent",
dites "Seigneur, à toi la louange." Enfin, quand l'imam
prie assis, priez assis également.
3.
Selon Anas-ben-Mâlik,
l'Envoyé de Dieu étant monté à cheval fit une chute et
eut le côté droit écorché. A la suite de cet accident,
il fit une des prières en restant assis et nous priâmes
derrière lui tout en restant assis également. La prière
terminée, il dit : "L'imam n'a été institué que pour
qu'on l'imitât. Quand il prie debout, priez debout ;
s'il s'incline, inclinez-vous ; quand il lève la tête,
relevez-la, et lorsqu'il dit : "Dieu écoute ceux qui le
louent", dites : "Seigneur à toi la louange." Enfin,
quand l'imam prie assis, priez assis également."
El-Bokhâri ajoute à ce sujet : "El-Homaïdi prétend que
cette dernière prescription a été abrogée. Ces paroles
du Prophète : "Enfin, quand l'imam prie assis, priez
assis également", furent prononcées pendant sa première
maladie. Dans la suite, le Prophète fit la prière assis
alors que les fidèles derrière lui restaient debout sans
qu'il leur enjoignit de s'asseoir. Quand il s'agit des
actes du Prophète, c'est la dernière façon dont il l'a
accomplie qui est la règle ; or, au cours de la maladie
à laquelle il succomba, le Prophète priait bien assis,
mais les fidèles derrière lui se tenaient debout."
CHAPITRE LII. --- Quand doit se
prosterner celui qui est derrière l'imam. -- Anas a dit
: "Quand il se prosterne, prosternez-vous."
1.
El-Barâ, qui n'était pas un
menteur, a dit : "Lorsque l'Envoyé de Dieu avait
dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", personne parmi
nous ne courbait l'échine jusqu'à ce que le Prophète se
fût prosterné. Alors seulement nous nous prosternions."
CHAPITRE LIII. --- Du péché commis par
celui qui relève la tête avant l'imam.
1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a
dit : "Ne craint-il pas, celui de vous qui relève
la tête avant l'imam, que Dieu change sa tête en une
tête d'âne ou son corps entier en un corps d'âne ?"
CHAPITRE LIV. --- De la direction de la
prière par un esclave et un affranchi. -- Dzakouân,
esclave d'Aïcha, dirigeait la prière de sa maîtresse
parce qu'il savait le Coran. -- Le fils d'une
prostituée, le nomade, l'enfant encore impubère peuvent
diriger la prière en vertu de ces paroles du Prophète :
"Celui-là dirigera votre prière qui a le plus appris le
Coran." -- A moins de motif urgent, l'esclave ne sera
pas empêché d'assister à la prière en commun.
1.
'Abdallah-ben-'Omar a dit :
"Lorsque les premiers mohâdjir arrivèrent à El-'Osba,
endroit situé à Qobâ, avant que le Prophète se fût rendu
à Médine, celui qui dirigeait leur prière était Sâlim,
affranchi de Abou-Hodzaïfa, parce qu'il savait plus de
Coran que les autres."
2.
D'après Anas-ben-Mâlik, le
Prophète a dit : "Ecoutez et obéissez, même si
celui qui vous a été donné pour chef est un Abyssin dont
la tête semble un paquet de raisins secs."
CHAPITRE LV.
--- Lorsque l'imam n'a pas fini sa prière, alors que les
fidèles derrière lui l'ont achevée.
1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de
Dieu a dit : "Les imams prient pour vous ; si
leurs prières sont correctes, elles vous profitent ; si
elles sont défectueuses, elles vous profitent encore,
mais elles tournent contre eux."
CHAPITRE LVI. --- Du cas où un aliéné ou
un novateur (les deux mots de texte arabe n'ont pas
d'équivalents précis en français. Le premier signifie
tout homme, dont la raison est ébranlée par une perte
d'argent ou quelque malheur, aussi bien qu'un aliéné
proprement dit ; le second désigne celui qui imagine un
rite nouveau en contradiction avec ceux prescrits par le
Coran, la Sunnah ou l'Idjima' ou qui simplement en
diffère.) dirigent la prière. -- El-Hasan a dit :
"Faites quand même la prière, le novateur sera
responsable de son innovation." -- 'Obaïd-Allah-ben-'Adi-ben-El-Khiyâr
rapporte qu'il entra chez 'Otsmân-ben-'Affân pendant
qu'il était assiégé (dans sa demeure) et lui dit :
"Comment, tu es l'imâm de tout un peuple et il t'arrive
ce que tu vois ! Et c'est un imam de révolte qui préside
notre prière et nous sommes en danger de pécher !" "La
prière, répondit 'Otsmân, est la plus belle chose que
les hommes font ; si les hommes sont bons, sois bon
comme eux ; s'ils sont pervers, abstiens-toi de leurs
perversités." -- Ez-Zohri a dit : "Nous n'estimons pas
qu'il faille prier derrière un giton, à moins que ce ne
soit par nécessité et qu'il le faille absolument."
1.Selon
Anas-ben-Mâlik, le Prophète a dit à Abou-Dzarr :
"Ecoute et obéis, même si celui qui commande est un
Abyssin dont la tête ressemble à un paquet de raisons
secs."
CHAPITRE LVII. --- Quand on n'est que
deux, le fidèle se place sur le même rang que l'imam et
à son côté droit.
1.
Ibn-'Abbâs a dit : "Je
passai la nuit dans la maison de ma tante maternelle
Maïmouna. L'Envoyé de Dieu fit (à la mosquée) la prière
du soir, puis il vint chez Maïmouna, pria quatre rika'
et se coucha. Ensuite, il se leva ; je me levai aussi et
allai me placer à sa gauche, mais il me fit mettre à sa
droite. Il pria cinq rika', puis deux autres rika' et
s'endormit à tel point que je l'entendit ronfler. Plus
tard, il se rendit à la mosquée pour la prière."
CHAPITRE LVIII. --- Lorsqu'un fidèle se
tient à la gauche de l'imam et que celui-ci le fait
passer à sa droite, la prière de ces deux personnes ne
se trouve pas viciée de ce fait.
1.
Ibn-'Abbâs a dit : "Je
passai la nuit chez ma tante maternelle Maïmouna au
moment où le Prophète y passait également la nuit. Le
Prophète ayant fait ses ablutions se leva pour prier. Je
me levai et me tins à sa gauche, mais il me tira pour me
placer à sa droite. Il pria treize rika', puis il
s'endormit si bien qu'il ronfla, car quand il dormait,
il ronflait. Ensuite, le muezzin étant venu, il alla à
la mosquée et pria sans faire d'ablutions."
CHAPITRE LIX. --- Quand l'imam se rend
chez des gens sans avoir l'intention de présider la
prière et qu'il la préside.
1.
Ibn-'Abbâs a dit : "Comme je passai la nuit chez
ma tante maternelle Maïmouna, le Prophète se leva
pendant la nuit et fit la prière. Je me levai pour prier
avec lui et me plaçai à sa gauche ; il me prit par la
tête et me fit passer à sa droite."
CHAPITRE LX. --- Quand l'imam prolonge la prière et qu'un fidèle,
ayant affaire, sort après avoir terminé seul sa prière.
1.
Djâbir-ben-'Abdallah rapporte
que Mo'âdz-ben-Djabal faisait la prière avec le Prophète
et qu'ensuite il rentrait chez lui diriger la prière des
siens.
Suivant un autre isnâd, Mo'âdz-ben-Djabal fit la prière
avec le Prophète et, ensuite, il rentra chez lui diriger
la prière des siens. Or c'était la prière du soir et
Mo'âdz récita la sourate de la Vache. Un homme, qui se
trouvait là, partit (avant la fin de la prière) et
Mo'âdz le couvrit d'injures. Le Prophète, ayant appris
la chose, dit par trois fois, en parlant de Mo'âdz :
"C'est un perturbateur ; c'est un perturbateur ; c'est
un perturbateur." Et il lui ordonna (dorénavant) de
réciter deux sourates du Coran parmi celles qui sont
dites "mofassal" (on donne ce nom aux dernières sourates
du Coran à partir de la quarante-neuvième ; elles sont
beaucoup plus courtes que les autres). 'Amr, qui
rapporte ce récit, ajoute : "Je ne me souviens plus du
titre de ces deux sourates."
CHAPITRE LVI. --- L'imam doit alléger la
durée des stations tout en faisant intégralement les
inclinations et les prosternations.
1.
Abou-Mas'oud rapporte qu'un homme
dit : "Par Dieu ! Ô Envoyé de Dieu, je vais
sûrement m'abstenir de la prière du matin à cause de un
tel qui la fait durer trop longtemps". Jamais, dans
aucune de ses admonitions, je n'ai vu l'Envoyé de Dieu
se mettre dans une aussi violente colère que ce jour-là.
"Alors, s'écria-t-il, il en est donc parmi vous qui
veulent faire fuir les fidèles ! Quel que soit celui
d'entre vous qui dirigera la prière des fidèles, qu'il
la fasse courte ; car, parmi les fidèles, il en est de
faibles, d'âgés ou ayant affaire."
CHAPITRE LXII.
--- Celui qui prie pour son propre compte peut allonger
sa prière autant qu'il le veut.
1.
D'après Abou-Horaïra, l'Envoyé de
Dieu a dit : "Quand l'un de vous dirige la prière
des fidèles, qu'il la fasse courte, car il est des
fidèles qui sont faibles, malades ou âgés. S'il prie
pour son propre compte, qu'il l'allonge autant qu'il le
voudra."
CHAPITRE LXIII. --- De celui qui se plaint
que son imam prolonge la prière. -- Abou-Osaïd a dit :
"Ô mon cher enfant, tu as trop prolongé notre prière."
1.
D'après Abou-Mas'oud, un homme dit
: "Ô Envoyé e Dieu, je vais sûrement m'abstenir
de la prière de l'aurore à cause d'un tel qui la fait
durer trop longtemps." L'Envoyé de Dieu entra en colère
et jamais, dans une aucune de ses admonitions, je ne
l'ai vu plus irrité que ce jour-là. "Ô fidèles,
s'écria-t-il, il en est donc parmi vous qui veulent
faire fuir les fidèles ! Celui qui préside à la prière
des fidèles doit être bref, car il a derrière lui des
gens faibles, âgés ou ayant affaire.
2.
Djâbir-ben-'Abdallah-El-Ansâri a
dit : "Un homme arriva avec deux chameaux
employés à l'irrigation, alors qu'il faisait déjà nuit
et au moment où Mo'âdz dirigeait la prière. L'homme
laissa ses chameaux et alla rejoindre Mo'âdz ; mais
celui-ci ayant commencé à réciter la sourate de la
"Vache" ou celles des "femmes", l'homme partit. Ayant
appris que Mo'âdz avait tenu à son égard des propos
injurieux, l'homme alla trouver le Prophète et s'en
plaignit à lui. Alors le Prophète s'écria par trois fois
: "Ô Mo'âdz, tu es donc un perturbateur, toi ! Pourquoi
n'as-tu pas simplement récité dans ta prière les
passages suivant du Coran : "Célèbre le nom de ton
Seigneur, le Très-Haut" (sourate LXXXVII, verset 1) ou :
J'en jure par le soleil et sa clarté..." (sourate LCI,
verset 1et 2)". Certes tu as derrière toi des hommes
âgés, des gens faibles ou ayant affaire."
Je crois, ajoute Cho'ba, que la dernière phrase figure
dans le hadiths.
CHAPITRE LXIV. --- De l'accélération de la
prière tout en la faisant complète.
1.
Anas-ben-Mâlik a dit : "Le
Prophète abrégeait la durée de la prière, tout en la
faisant complète."
CHAPITRE LXV. --- De celui qui accélère
la prière quand il entend les enfants pleurer.
1.
Abou-Qotâda rapporte que le
Prophète a dit : "Certes, quand je me lève pour
prier, mon désir est faire la prière lentement ; mais si
j'entends un enfant pleurer, j'accélère la prière
craignant de faire de la peine à la mère."
2.
Anas-ben-Mâlik a dit :
"Jamais je n'ai prié avec un imam qui fit la prière à la
fois plus rapide et plus complète que le Prophète. Et
s'il entendait un enfant pleurer, il accélèrait sa
prière, dans la crainte d'émotionner la mère."
3.
Anas-ben-Mâlik rapporte que le
Prophète de Dieu dit un jour : "J'entame la
prière et je désire la faire longuement. Mais si
j'entends un enfant pleurer, j'accélère ma prière parce
que je sais combien une mère souffre quand elle entend
pleurer son enfant."
4.
Selon Anas-ben-Mâlik, le Prophète
a dit : "J'entame la prière avec le désir de la
faire longuement. Mais si j'entends un enfant pleurer,
j'accélère ma prière, parce que je sais combien une mère
souffre quand elle entend pleurer son enfant."
CHAPITRE LXVI. --- De celui qui, après
avoir fait la prière, va diriger celle des autres.
1.
D'après Djâbir, Mo'âdz faisait la prière avec le
Prophète et allait ensuite diriger celle des siens.
CHAPITRE LXVII. --- De celui qui fait
entendre aux fidèles le Tekbîr de l'imam.
1.
'Aïcha a dit : "Quand le Prophète fut atteint de
la maladie à laquelle il succomba, Bilâl vint le trouver
pour lui annoncer l'heure de la prière. "Ordonnez à
Abou-Bakr de présider la prière des fidèles,
répondit-il." Mais, lui fis-je observer, Abou-Bakr est
un homme sensible ; lorsqu'il sera à ta place il se
mettra à pleurer et il lui sera impossible de réciter le
Coran." --- "Ordonnez à Abou-Bakr de présider la prière
des fidèles, répliqua-t-il." Comme je renouvelai mon
observation, il me dit à la troisième ou à la quatrième
reprise : "Vraiment, vous êtes comme les dames
égyptiennes avec Joseph ; ordonnez à Abou-Bakr de
présider la cérémonie des fidèles". Le Prophète se
rendit ensuite à la mosquée ; il était soutenu par deux
personnes et il me semble encore le voir traînant ses
pieds sur le sol. A sa vue Abou-Bakr commença à se
retirer, mais le Prophète lui fit signe de continuer la
prière. Abou-Bakr se retira en arrière et, le Prophète
s'étant assis à son côté, il fit entendre le tekbîr aux
fidèles."
CHAPITRE LXVIII. --- Un des fidèles règle sa
prière sur l'imam ; les autres fidèles suivent la prière
de cet homme. -- On rapporte les mots suivants du
Prophète : Imitez-moi et que ceux qui seront derrière
vous vous imitent.
1.'Aïcha
a dit : "Quand l'Envoyé de Dieu fut gravement
malade, Bilâl vint l'appeler à la prière. "Donnez
l'ordre à Abou-Bakr de présider la prière des fidèles,
répondit-il. --- Ô Envoyé de Dieu, lui fis-je observer,
Abou-Bakr est un homme sensible ; aussitôt qu'il sera à
ta place, il ne se fera pas entendre des fidèles ; si
vous donniez l'ordre à 'Omar. --- Donner l'ordre à
Abou-Bakr de présider la prière des fidèles", répliqua
le Prophète. Alors je priai Hafsa de dire au Prophète :
"Abou-Bakr est un homme sensible, quand il sera à ta
place, il ne se fera pas entendre des fidèles ; tu
devrais désigner 'Omar." A ces mots le Prophète s'écria
: "Vous êtes comme les dames égyptiennes avec Joseph !
Donnez l'ordre à Abou-Bakr de présider la prière des
fidèles." Abou-Bakr avait commencé la prière, quand
l'Envoyé de Dieu, sentant un léger mieux, se leva, puis,
soutenu par deux personnes et traînant les pieds sur le
sol, il entra dans la mosquée. Abou-Bakr entendant le
bruit des pas du Prophète voulut se retirer, mais
celui-ci lui fit un signe. Ensuite il vint s'asseoir à
la gauche de Abou-Bakr. Celui-ci priait debout tandis
que l'Envoyé de Dieu priait assis. Abou-Bakr imitait la
prière de l'Envoyé de Dieu et les fidèles prenaient
modèles sur celle de Abou-Bakr."
CHAPITRE LXIX. --- En cas de doute l'imam doit-il s'en rapporter au
dire des fidèles ?
1.
D'après Abou-Horaïra : "L'Envoyé
de Dieu s'en alla après avoir prié (seulement) deux rika'.
L'homme aux deux mains (c'était le surnom d'un certain
El-Khirbâq) lui dit alors : "Ô Envoyé de Dieu, la prière
a-t-elle été abrégée ou est-ce toi qui as commis un
oubli ? --- L'homme aux deux mains dit-il vrai ?
demanda-t-il. --- Oui, répondirent les fidèles." Alors
l'Envoyé de Dieu se leva, pria deux autres rika', fit la
salutation finale, puis prononça le tekbîr et se
prosterna comme il venait de se prosterner dans sa
prière ou même plus longuement."
2.
Abou-Horaïra a dit : "Un
jour, à la prière de midi, le Prophète n'ayant fait que
deux rika' on lui fit l'observation qu'il n'avait prié
que deux rika'. Alors il pria deux autres rika', fit la
salutation finale et se prosterna deux fois."
CHAPITRE LXX.
--- Lorsque l'imam pleure durant la prière. -- 'Abdallah-Cheddâd
a dit : "J'ai entendu les sanglots de 'Omar, bien que je
fusse au dernier rang des fidèles ; à ce moment il
récitait ces mots du Coran : "Je me plains de ma douleur
et de mon affection uniquement à Dieu" (sourate XII,
verset 86).
1.
D'après 'Aïcha, la mère des
Musulmans, l'Envoyé de Dieu dit, au cours de sa maladie
: "Ordonnez à Abou-Bakr de diriger la prière des
fidèles." Alors, ajoute 'Aïcha, je fis cette observation
: "Abou-Bakr, dès qu'il sera à ta place, ne pourra pas,
à cause de ses larmes, se faire entendre des fidèles ;
donne plutôt l'ordre à 'Omar." --- "Ordonnez à Abou-Bakr,
répliqua le Prophète, de diriger la prière des fidèles."
M'adressant alors à Hafsa, continue 'Aïcha, je la priai
de dire au Prophète : "Abou-Bakr, aussitôt qu'il sera à
ta place, ne pourra pas, à cause de ses larmes, se faire
entendre des fidèles ; donne donc à 'Omar l'ordre de
présider la prière des fidèles." Hafsa fit comme je lui
avais demandé, mais l'Envoyé de Dieu s'écria : "Silence
! vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph
; ordonnez à Abou-Bakr de présider la prière des
fidèles." Hafsa dit alors à 'Aïcha : "Ah ! il ne
m'arrivera jamais rien de bon avec toi."
CHAPITRE LXXI. --- Les fidèles doivent
égaliser leurs rangs au moment du second appel et après
ce second appel.
1.
Suivant En-No'mân-ben-Bachîr le
Prophète a dit : "Egalisez vos rangs, sinon Dieu
vous ferait détourner vos visages les uns des autres (en
d'autres termes, cela amènerait des conflits de
préséance qui dégénéreraient en hostilités.)."
2.
D'après Anas, le Prophète a dit :
"Observez vos rangs, car je vous vois par
derrière mon dos."
CHAPITRE LXXII. --- L'imam doit se tourner
vers les fidèles au moment où ils égalisent leurs rangs.
1.
Anas a dit : "Le second
appel à la prière étant fait, l'Envoyé de Dieu tourna
vers nous son visage et dit : "Observez vos rangs et
serrez-vous les uns contre les autres, car je vous vois
par derrière mon dos."
CHAPITRE LXXIII. --- Du premier rang (à la
prière).
1.
D'après Abou-Horaïra, le Prophète
a dit : "Seront martyrs : celui qui périt noyé,
celui qui meurt de la colique, celui qui succombe de la
peste, celui qui trouve la mort dans un éboulement."
Puis il ajouta : "Si les fidèles savaient quel mérite il
y a à devancer l'heure de la prière (de midi), ils se
hâteraient à l'envie de le faire ; s'ils connaissaient
tout ce qui est attaché aux prières du soir et du matin
ils s'y rendraient, dussent-ils pour cela marcher à
quatre pattes. Enfin, s'ils savaient la faveur attachée
au premier rang (des fidèles à la prière) ils se la
disputeraient en la tirant au sort.
CHAPITRE LXXIV.
--- Se tenir en rangs contribue à la perfection de la
prière.
1.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a
dit : "L'imam a été institué uniquement pour être
imité par les fidèles. Ne faites donc d'autres actes que
les siens : quand il s'incline, inclinez-vous ; s'il dit
: "Que Dieu écoute ceux qui le louent", dites "Seigneur,
à toi la louange !" Lorsqu'il se prosternera,
prosternez-vous ; s'il prie assis, priez tous assis ;
observez vos rangs dans la prière, car se tenir en rangs
est une des beautés de la prière."
2.
D'après Anas, le Prophète a dit :
"Egalisez bien vos rangs, car être bien en rang fait
partie de l'accomplissement de la prière."
CHAPITRE LXXV. --- Du péché commis par
quiconque n'observe pas exactement son rang.
1.
Anas-ben-Mâlik rapporte qu'étant
venu à Médine, les habitants lui posèrent cette question
: "Que trouves-tu à nous reprocher au sujet des
choses qui se pratiquaient au temps de l'Envoyé de Dieu
?" --- "Je ne vois rien à reprendre parmi vous,
répondit-il, sauf que vous n'observez pas exactement vos
rangs."
CHAPITRE LXXVI. --- Dans le rang (formé
pour la prière) il doit y avoir contact d'épaule à
épaule et de pied à pied. - En-No'amân-ben-Bachîr a dit
: "J'ai vu chaque fidèle faire toucher sa cheville à
celle de son voisin."
1.
Anas rapporte que le Prophète a
dit : "Observez bien vos rangs, car je vous vois
par derrière mon dos." Chacun de nous, ajoute-t-il,
mettait en contact son épaule avec celle de son voisin
et son pied avec celui de son voisin.
CHAPITRE LXXVII. --- Quand un fidèle se
tient à la gauche de l'imam et que celui-ci le fait
passer par derrière lui à sa droite, la prière de ce
fidèle (et, en outre, celle de l'imam) est parfaite.
1.
Ibn-'Abbâs a dit : "Une
certaine nuit, je fis la prière avec le Prophète. Comme
je m'étais placé à sa gauche, l'Envoyé de Dieu, me
prenant par le derrière de la tête, me plaça à sa
droite. Après avoir fait la prière, il se coucha et
resta ainsi jusqu'à ce que le muezzin vint le trouver.
Alors il se leva et fit sa prière sans accomplir
d'ablutions."
CHAPITRE LXXVIII. --- Une femme à elle seule
constitue un rang (dans la prière).
1.
Anas a dit : "Un orphelin
et moi nou fîmes la prière (placés) derrière le
Prophète, dans notre maison. Ma mère Omm-Solaïm était
placée en arrière de nous."
CHAPITRE LXXIX. --- Du côté droit de la
mosquée et de l'imam.
Ibn-'Abbâs a dit : "Une nuit je m'étais placé pour prier
à la gauche du Prophète. Il me prit par la main --- ou
par l'avant-bras, suivant une variante --- et me fit
ainsi passer à sa droite après m'avoir fait signe de la
main : Passe derrière moi."
CHAPITRE LXXX. --- Du cas où il y a entre
l'imam et les fidèles un mur ou une démarcation
quelconque. -- El-Hasan a dit : "Il n'y a aucun
inconvénient à être séparé par un cours d'eau de l'imam
qui dirige la prière." -- Abou-Midjlaz a dit : "On peut
suivre la prière de l'imam même quand on est est séparé
par un chemin ou un mur, à la condition toutefois que
l'on entende le tekbîr de l'imam."
1.
'Aïcha a dit : "La nuit,
l'Envoyé de Dieu priait dans sa chambre. Comme le mur de
cette chambre était peu élevé, les fidèles apercevaient
la silhouette de l'Envoyé de Dieu, et quelques-uns
d'entre eux firent la prière avec le Prophète comme
imam. Le lendemain on parla de cet évènement et, la nuit
suivante, des fidèles se mirent à suivre la prière du
Prophète quand celui-ci se leva pour prier. Les choses
s'étant ainsi passées deux ou trois nuits, l'Envoyé de
Dieu demeura ensuite sans se montrer (à la place
accoutumée). Le lendemain, les fidèles lui en ayant
parlé, le Prophète leur dit : "J'ai craint que la prière
de la nuit ne vous parût obligatoire."
CHAPITRE LXXXI. --- De la prière pendant la
nuit.
1.
Selon 'Aïcha, le Prophète
avait une natte qui lui servait de tapis pendant le jour
et de paravent pendant la nuit. Des fidèles se
groupaient près de cette natte et se mettaient en rangs
(pour la prière) derrière le Prophète.
2.
D'après Zaïd-ben-Tsâbit :
"Pendant le Ramadân, le Prophète se fit une cellule ---
je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadiths, que Zaïd
ajouta : "avec une natte". --- Il y fit la prière
pendant quelques nuits. Un certain nombre de compagnons
du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu'il
s'en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis
il alla vers ses compagnons et leur dit : "Je
connaissais bien les sentiments que votre conduite m'a
manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos
demeures, car la meilleure prière pour un homme est
celle qu'il fait chez lui, à moins qu'il ne s'agisse de
la prière canonique."
CHAPITRE LXXXII.
--- De l'obligation du tekbîr et de son emploi au début
de la prière.
1.
Anas-ben-Mâlik-El-Ansâri rapporte
que l'Envoyé de Dieu, à la suite d'une chevauchée,
s'était écorché le côté droit du corps. Ce jour-là il
dirigea une de nos prières tout en restant assis. Nous
priâmes derrière lui tout en restant assis nous-mêmes.
Puis, quand il eut fait la salutation finale, le
Prophète nous dit : "L'imam a été institué uniquement
pour qu'on l'imite. Quand il se tient debout, tenez-vous
debout. S'il s'incline, inclinez-vous. Lorsqu'il relève
la tête, relevez-la ; quand il se prosterne,
prosternez-vous, et s'il dit : "Dieu écoute ceux qui le
louent", dites : "Seigneur, à toi la louange."
2.
Anas-ben-Mâlik a dit : "A
la suite d'une chute de cheval, l'Envoyé de Dieu se fit
une écorchure. Il dirigea la prière tout en restant
assis. Nous priâmes en restant assis nous-mêmes. La
prière terminée, il nous dit : "L'imam est --- ou,
suivant une variante : a été institué --- uniquement
pour qu'on l'imite. Quand il prononce le tekbîr,
proncez-le. Quand il dit : "Dieu écoute ceux qui le
louent", dites : "Seigneur, à toi la louange." Enfin,
s'il se prosterne, prosternez-vous."
3.
Selon Abou-Horaïra, le Prophète a
dit : "L'imam a été institué uniquement pour
qu'on l'imite. Quand il prononce le tekbîr,
prononcez-le. S'il s'incline, inclinez-vous. Lorsqu'il
dit : "Dieu écoute ceux qui le louent", dites :
"Seigneur, à toi la louange." Quand il se prosterne,
prosternez-vous. Enfin s'il prie assis, priez tous assis
également."